Cela fait une dizaine de jours qu’il s’est déclaré candidat. Le Grand-Duché souhaite accueillir une étape du Tour de France 2017. Dans cette optique, le Tour de Luxembourg se doit d’être une réussite. Alors, comme à son habitude, il s’élancera par un prologue pour le moins particulier dans les rues de Luxembourg-Ville. « Le prologue est très court avec une descente pour le moins délicate et un raidard sur des pavés avec des pourcentages avoisinant les 18 % ». La description de Matthias Brändle (IAM Cycling) en dit long. A cela, rajoutez la pluie qui devrait s’abattre au moment où les coureurs s’élanceront, entre 19h00 et 21h00. Drôle de perspective. Pour succéder à Linus Gerdemann, il faudra donc passer voire survivre à ce premier piège, et déjà faire un pari : vélo de chrono ou vélo classique ?

La première étape ne devrait elle pas avoir grande incidence sur le classement général. Certes, le circuit final comprend la côte de Syrien mais celle-ci présente un pourcentage moyen abordable avec 5,6 % pendant un petit kilomètre. La présence d’André Greipel et le surplus de motivation de son équipe Lotto-Soudal à la suite de l’accident de Stig Broeckx dessinent un scénario prévisible. D’autant plus que cette arrivée devrait être la seule favorable à un sprint massif et que Gerald Ciolek (Stölting Service Group) comme Caleb Ewan (Orica-GreeEdge) devraient eux aussi être intéressés par la victoire.

Dès lors, tout se corse. L’étape de vendredi (la deuxième) se conclut sur les routes du col de Schifflange dont les pentes sont estimées à 12,8 %. Le lendemain, le peloton escaladera trois fois le col de l’Europe (1,5 km à 7,9 %) sur un circuit aux allures de montagnes russes, avant de se présenter à Differdange en bas de la descente. Enfin, contrairement à l’édition 2015, ce Tour de Luxembourg s’achèvera dimanche au sommet du Pabeierbierg avec ses 9 % de pente moyenne. L’endroit même où, en 2014, un certain André Greipel s’était imposé en solitaire après avoir faussé compagnie au peloton.

Toutes ces ascensions, courtes mais raides, semblent dégager un profil de coureur puncheur pour la victoire finale. En se penchant sur la liste des engagés, le nom de Philippe Gilbert (BMC Racing Team) se dégage comme une évidence. Prudence, la condition physique du Belge suscite l’interrogation puisqu’il n’a plus couru depuis son forfait sur la Flèche Brabançonne le 13 avril dernier. Ainsi, la course semble ouverte et nombreux sont ceux qui devraient trouver un terrain propice à leurs qualités. Fabian Wegmann (Stölting Service Group), Johnny Hoogerland (Roompot-Oranje Peloton), Mathias Frank (IAM Cycling), Stéphane Rossetto (Cofidis), Eduardo Sepulveda (Fortuneo-Vital Concept) et Marco Marcato (Wanty-Groupe Gobert) méritent d’être cités parmi les favoris, mais les autres tenteront sans doute de faire mentir les pronostiqueurs. Et tant mieux, le spectacle ne sera que plus beau !

Le parcours du Tour de Luxembourg :

• prologue (mercredi 1er juin) : Luxembourg-Luxembourg (2,8 km CLM)
• 1ère étape (jeudi 2 juin) : Luxembourg-Hesperange (170,6 km)
• 2ème étape (vendredi 3 juin) : Rosport-Schifflange (162,8 km)
• 3ème étape (samedi 4 juin) : Eschweiler-Differdange (177,4 km)
• 4ème étape (dimanche 5 juin) : Mersch-Luxembourg (178,2 km)

Les 10 derniers vainqueurs :

2015 : Linus Gerdemann (ALL, Cult Energy)
2014 : Matti Breschel (DAN, Tinkoff-Saxo)
2013 : Paul Martens (ALL, Blanco)
2012 : Jakob Fuglsang (DAN, RadioShack-Leopard)
2011 : Linus Gerdemann (ALL, Leopard-Trek)
2010 : Matteo Carrara (ITA, Vacansoleil)
2009 : Frank Schleck (LUX, Team Saxo Bank)
2008 : Joost Posthuma (PBS, Rabobank)
2007 : Gregory Rast (SUI, Astana)
2006 : Christian Vande Velde (USA, Team CSC)