Au programme des trois Grands Tours cette année, le contre-la-montre par équipes confirme qu’il est redevenu tendance. Il n’y avait pas de raison pour que le pays où l’horloge est reine échappe au retour de cette mode. Le Tour de Romandie a donc troqué son sempiternel prologue pour un chrono par équipes qui entre parfaitement dans les nouveaux critères de référence de l’exercice. D’une longueur de 19,2 kilomètres, le parcours longeant en grande partie le lac de Joux teste la cohésion des équipes avant de la mettre à mal dans les 2 derniers kilomètres qui donnent à cette étape un aspect quelque peu inédit. Après 17 kilomètres de plat sur des routes rectilignes propices à l’exercice, les équipes doivent en effet franchir le col du mont d’Orzeires dont le sommet n’est situé qu’à quelques centaines de mètres de la ligne d’arrivée.

Cette difficulté aux pourcentages loin d’être effrayants va pourtant bouleverser la physionomie de ce chrono. Sans ce col, le Team Sky aurait-il battu l’équipe Orica-GreenEdge ? Les deux formations font en tout cas jeu égal tout au long du parcours et passent dans le même temps au point intermédiaire. Elles sont qui plus est toutes les deux des habituées des chronos par équipes, mais possèdent sur ce Tour de Romandie des qualités bien différentes. Les Australiens ont de solides rouleurs et une belle homogénéité à faire valoir. Le groupe britannique a quant à lui l’avantage de disposer dans son effectif de coureurs à qui cette ascension n’a pas de quoi faire peur, Chris Froome en tête.

Puisqu’il fallait désigner un vainqueur, le chronomètre sera juge de paix, surtout en Suisse. La différence de 63 centièmes séparant les deux équipes à l’avantage du Team Sky s’explique peut-être en partie dans la montée du col du mont d’Orzeires. A la différence des équipiers de Chris Froome affichant une réelle solidité d’un bout à l’autre, les Orica-GreenEdge doivent légèrement ralentir l’allure sur le haut de la bosse pour permettre au cinquième homme, Michael Albasini, de rentrer sur ses coéquipiers. C’est lui qui franchit la ligne le premier pour son équipe et c’est donc lui qui pense recevoir le maillot jaune pendant de longues minutes.

Mais son espoir est brisé quand les hommes en noir franchissent la ligne. Dernière équipe à s’être élancée, le Team Sky sait qu’il ne pourra pas être battu. Comme en 2012, Geraint Thomas endosse donc le premier maillot jaune de cette édition, mais le grand gagnant est sans conteste Chris Froome qui prend du temps sur ses rivaux pour le gain du classement général dimanche.

Ce soir, Simon Spilak (Team Katusha) est celui qui s’en sort le mieux puisqu’il ne compte que 5 secondes de retard sur le Britannique. Rigoberto Uran (Etixx-Quick Step) en concède 14, Vincenzo Nibali (Astana) 17. Nairo Quintana (Movistar Team) perd quant à lui 40 secondes. Le Colombien sait que son équipe devra faire beaucoup mieux le 12 juillet prochain entre Vannes et Plumelec avec dix kilomètres de plus au compteur. Parmi les prétendants à la victoire, la bonne surprise vient de l’équipe FDJ autour de Thibaut Pinot qui confirme les progrès réalisés face à la montre où ils prennent une belle 7ème place à 22 secondes seulement du Team Sky.

Demain, une 2ème étape vallonnée attend déjà le peloton entre Apples et Saint-Imier (168,1 km).

Classement 1ère étape :

1. Team Sky (GBR) en 21’19 »
2. Orica-GreenEdge (AUS) m.t.
3. Team Katusha (RUS) à 5 sec.
4. Etixx-Quick Step (BEL) à 14 sec.
5. Astana (KAZ) à 17 sec.
6. BMC Racing Team (USA) à 19 sec.
7. FDJ (FRA) à 22 sec.
8. IAM Cycling (SUI) à 24 sec.
9. Cannondale-Garmin (USA) à 40 sec.
10. Movistar Team (ESP) m.t.

Classement général :

1. Geraint Thomas (GBR, Team Sky) en 21’19 »
2. Elia Viviani (ITA, Team Sky) m.t.
3. Ian Stannard (GBR, Team Sky) m.t.
4. Luke Rowe (GBR, Team Sky) m.t.
5. Christopher Froome (GBR, Team Sky) m.t.
6. Peter Kennaugh (GBR, Team Sky) m.t.
7. Michael Albasini (SUI, Orica-GreenEdge) m.t.
8. Simon Gerrans (AUS, Orica-GreenEdge) m.t.
9. Svein Tuft (CAN, Orica-GreenEdge) m.t.
10. Ivan Santaromita (ITA, Orica-GreenEdge) m.t.