Une course par étapes peut parfois se jouer à peu de choses. Une cassure, une attaque dans le final, une crevaison ou encore une chute peuvent avoir d’importants impacts sur la victoire. Mais quelques fois, ce sont de simples bonifications qui font basculer le destin d’une épreuve vers un champion ou un autre. C’est ce qui s’est passé sur ce Tour de Wallonie, disputé sur cinq étapes de samedi à hier. L’épreuve belge avait débuté avec un accent français au terme du sprint de la première étape, puisque Romain Cardis (Direct Energie) a profité de l’arrivée massive dans les rues des Bons Villers pour remporter son premier succès chez les professionnels. « Cette victoire est pour moi une libération », avouait-il une fois la ligne d’arrivée franchie. L’ancien pistard a trouvé l’ouverture aux 200 mètres et en profitait pour prendre les rênes du classement général. Un leadership que le tricolore de 24 ans ne réussira pas à conserver lors de la deuxième journée wallonne.

Car l’arrivée prévue dans le centre-ville de Namur prévoyait quelques kilomètres plus tôt une double ascension de la célèbre citadelle belge. Et en spécialiste des efforts courts et intenses, c’est Tim Wellens qui s’est imposé. Le leader de la Lotto-Soudal n’a toutefois pas pu se détacher dans la dernière ascension et c’est au sprint qu’il régla un groupe d’une bonne dizaine de coureurs. Wellens conservera la tunique jaune acquise grâce à sa victoire sur la troisième étape, où l’arrivée à La-Roche-en-Ardenne a permis au Norvégien Odd Christian Eiking (Wanty-Groupe Gobert) de s’imposer en solitaire, avec une attaque bien sentie à quatre kilomètres du but.

« Je ne veux pas donner mon maillot jaune à quelqu’un d’autre », avait prévenu Tim Wellens au soir de cette troisième journée, alors que deux étapes devaient encore se disputer. Pourtant, 24 heures plus tard, le Belge devait se résoudre à aborder l’ultime jour de course dans la tenue rouge de sa formation. La faute à un surprenant Quinten Hermans (Telenet-Fidea), plus habitué à briller sur les circuits de cyclo-cross. Au sprint, l’ancien champion d’Europe Espoirs des sous-bois a devancé les autres hommes rapides et grâce aux bonifications attribuées au vainqueur, prenait le maillot jaune à Wellens. Il le devançait même de trois secondes avant la cinquième étape, qui devait elle aussi se conclure par un sprint.

Seulement, Tim Wellens est bien connu pour ne jamais rien lâcher. L’illustration aura lieu peu après le départ, où le vainqueur d’étape sur le dernier Giro prend trois secondes de bonifications au premier sprint intermédiaire. Ce qui le place dans le même temps qu’Hermans. Après l’arrivée et la victoire de Jens Debusschere (Lotto-Soudal), les calculettes étaient donc de sortie pour savoir lequel des deux hommes avait accumulé les meilleures places sur les cinq étapes disputées. Pour donner la victoire finale à Wellens. Le Belge avait d’ailleurs pressenti que le résultat serait serré. « Je savais dès le départ du Tour que toutes les étapes seraient importantes pour le classement final et j’ai ainsi joué placé dès la première étape. Ce Tour a été d’un niveau très relevé, ça s’est vu dans les intensités développées au cours des 5 étapes. »Adrien Godard

Vainqueurs des étapes :

1ère étape : Romain Cardis (FRA, Direct Energie)
2ème étape : Tim Wellens (BEL, Lotto-Soudal)
3ème étape : Odd Christian Eiking (NOR, Wanty-Groupe Gobert)
4ème étape : Quinten Hermans (BEL, Telenet-Fidea)
5ème étape : Jens Debusschere (BEL, Lotto-Soudal)

Classement général final :

1. Tim Wellens (BEL, Lotto-Soudal) en 20h22’26 »
2. Quinten Hermans (BEL, Telenet-Fidea) m.t.
3. Pieter Serry (BEL, Quick-Step Floors) à 7 sec.
4. Quentin Pacher (FRA, Vital Concept) à 9 sec.
5. Jhonatan Narvaez (EQU, Quick-Step Floors) à 11 sec.
6. James Knox (GBR, Quick-Step Floors) à 12 sec.
7. Viacheslav Kuznetsov (RUS, Katusha-Alpecin) à 13 sec.
8. Lorenzo Manzin (FRA, Vital Concept) m.t.
9. Frederik Backaert (BEL, Wanty-Groupe Gobert) m.t.
10. Fabio Aru (ITA, UAE Team Emirates) m.t.