Il était écrit que ce « petit » périple en Euskadi – 213 kilomètres au menu, malgré tout ! – n’attiserait pas les braises d’un feu alimenté au quotidien par les ténors de la Vuelta. Il y avait pourtant de quoi faire : des « coups de cul » à n’en plus finir, à travers la campagne basque (3 700 m de dénivelé). Oui mais voilà, ce n’est rien par rapport au menu (indigeste) de samedi : le col Inharpu (11,5 km à 7,1%), celui du Soudet (24 km à 5,2 %), puis de Marie-Blanque (9,2 km à 7,5 %), avant l’ascencion finale vers Aubisque – Gourette (16,5 km à 7,1%). Pour beaucoup, l’étape reine de cette 71e édition, celle susceptible de redistribuer les cartes…

Alors, oui, il était écrit que ce voyage à la frontière française, entre Bilbao et Urdax-Dantxarinea, permettrait aux seconds couteaux de s’exprimer pleinement et, pourquoi pas, d’épingler un succès de prestige à leur palmarès. D’où ce départ (une fois encore) tonitruant, avant que les heureux élus ne sèment le peloton définitivement, comme l’avait prédit Fernando Escartin, le directeur technique de l’épreuve, peu de temps avant le départ (« l’échappée devrait logiquement aller au bout…« ).

Parmi les heureux « élus » du jour, donc, sortis au 19e kilomètre : Michael Gogl (Tinkoff), Danilo Wyss (BMC), Gatis Smukulis (Astana), Tom Stamsnijder (Giant – Alpecin), Sergey Lagutin (Katusha), Jelle Wallays (Lotto Soudal), Yves Lampaert (Etixx – Quick Step), Vegard Stake Laengen (IAM Cycling), Valerio Conti (Lampre – Merida), Cesare Benedetti (Bora-Argon18), Romain Cardis (Direct Energie) et Stéphane Rossetto (Cofidis), le mieux classé au général, 66e à 1h12’26 de Nairo Quintana tout de même, ce qui a facilité les choses, avouons-le.

Ainsi, l’écart a grimpé (15’30 à 137 km de l’arrivée), grimpé (18’15 à 111 km), grimpé (19’56 à 85 km). Et nul n’a eu besoin de se retourner.

Derrière ? Le calme plat, en dépit des toutes petites intentions d’une poignée de sprinteurs en capacité de résister. Quitte à se répéter, c’était écrit…

A l’avant ? Pareil ! Jusqu’au début des grandes manoeuvres, entamées à 30 bornes d’Urdax-Dantxarinea. A la pédale, après quelques petites escarmouches, six hommes ont pris la poudre d’escampette : Wyss, Gogl, Laengen, Lagutin, Lampaert et Conti. Pour autant, un seul avait les ressources physiques pour en remettre une couche : le dernier cité, l’Italien de 23 ans de la Lampre Merida, qui a fini par lever les bras au bout d’un effort intense. Il s’agit là de son premier succès de prestige. « Aujourd’hui, je me sentais vraiement très bien, a-t-il confié, peu de temps avant la céréomine protocolaire. On savait que cette échappée irait au bout. Moi, j’ai essayé d’attaquer de toutes mes forces dans le final, au moment le plus dur. » Quand il a dit ça, Quintana, Froome ou encore Valverde étaient encore sur la route – ils ont terminé près de 34 minutes plus tard ! -, certainement en train de penser à l’étape à venir, peut-être la plus dure…

Classement de la 13e étape :

1. Valerio Conti (Lampre – Merida)
2. Danilo Wyss (BMC Racing Team) à 55’’
3. Sergey Lagutin (Katusha) mt
4. Michael Gogl (Tinkoff) mt
5. Vegard Stake Laengen (IAM Cycling) mt
6. Yves Lampaert (Etixx – Quick Step) mt
7. Cesare Benedetti (Bora-Argon18) à 1’02
8. Jelle Wallays (Lotto Soudal) à 1’04
9.Gatis Smukulis (Astana) à 1’04
10. Stéphane Rossetto (Cofidis) à 1’08

Classement général :

1. Nairo Quintana (COL, Movistar Team) en 42h21’48 »
2. Chris Froome (GBR, Team Sky) à 54 sec.
3. Alejandro Valverde (ESP, Movistar Team) à 1’05’’
4. Esteban Chaves (COL, Orica-BikeExchange) à 2’34’’
5. Alberto Contador (ESP, Tinkoff) à 3’08’’
6. Leopold Konig (RTC, Team Sky) à 3’09’’
7. Simon Yates (GBR, Orica-BikeExchange) à 3’25 »
8. Michele Scarponi (ITA, Astana) à 3’34 »
9. David De La Cruz (ESP, Etixx-Quick Step) à 3’45 »
10. Samuel Sanchez (ESP, BMC Racing Team) à 3’56 »