Son retour sur le peloton à 10 kilomètres de l’arrivée, après 20 kilomètres d’une chasse effrénée, relevait de la performance. Retardé par l’énorme chute massive survenue à 30 bornes de l’arrivée de la 2ème étape du Tour d’Espagne, Vincenzo Nibali (Astana) était en bien mauvaise posture quand, après de longs instants, il était enfin remonté en selle sur le mulet qu’on avait tardé à lui acheminer. Commençait alors une fougueuse course-poursuite avec le peloton qui poursuivait son cheminement à bonne allure. D’abord avec l’aide de quelques équipiers d’Astana, il avait bondi de groupes en groupes avant de se retrouver seul à chasser derrière le paquet, qu’il allait réintégrer juste à temps, sans toutefois pouvoir trouver un second souffle avant l’ascension de Caminito del Rey, dans laquelle il allait concéder 1’28 » à Esteban Chaves.

L’histoire aurait pu s’arrêter là si les images produites par Eurosport n’avaient pas été en mesure de capter la supercherie. Alors qu’il mène un peloton de retardataires, Vincenzo Nibali disparaît mystérieusement au passage du véhicule de son directeur sportif Alexandr Shefer, accroché en fait à la portière du véhicule qui le tracte sur plusieurs centaines de mètres ! Ce soir, il est exclu du Tour d’Espagne.

« Nous n’avons pu visionner les images qu’en arrivant à la permanence, et c’est la raison pour laquelle la décision a été prise tardivement, précise le président du jury des commissaires Bruno Valcic. Les images sont claires, elles prouvent que Vincenzo Nibali s’est accroché à la voiture pendant une centaine de mètres. En de telles circonstances la sanction est claire : Nibali est exclu de la course de même que le directeur sportif Alexandr Shefer qui conduisait la voiture. »

Sur le podium d’un Grand Tour chaque année depuis 2010 (1er de la Vuelta 2010, 2ème du Giro 2011, 3ème du Tour 2012, 1er du Giro et 2ème de la Vuelta 2013, 1er du Tour 2014), Vincenzo Nibali faisait partie du carré magique de la 70ème édition du Tour d’Espagne. Sa présence sur la Vuelta, qu’il avait honorée de ses précédentes participations (1er en 2010, 7ème en 2011, 2ème en 2013), aura donc tourné court. L’équipe Astana, qui sera privée de second véhicule derrière le peloton demain comme après-demain, rabattra donc ses chances de peser au classement général sur Fabio Aru et Mikel Landa, qui avaient pris en mai les 2ème et 3ème places du Tour d’Italie.