Le Tour du Poitou-Charentes est connu pour ses arrivées au sprint et son contre-la-montre qui scelle le plus souvent le classement général. Ce n’est pas pour rien que Sylvain Chavanel, spécialiste de l’effort solitaire, en est le recordman avec trois victoires finales. Enchaînant pour la première fois les trois Grands Tours dans une même saison, il ne rééditera pas son succès de l’an dernier et laisse la place à de nombreux prétendants. Mais avant le chrono décisif qui aura lieu jeudi, il faut aux coureurs effectuer 187 kilomètres entre Rochefort-sur-Mer et Barbezieux. Une première étape promise aux sprinteurs qui, malgré un vent défavorable et donc des risques de bordures, ont bien l’intention de se disputer la gagne. Or un parcours à leur avantage ne signifie pas obligatoirement emballage final. La preuve en est puisque les grosses cuisses devront attendre demain avant de ramener le bouquet de vainqueur, qui ira aujourd’hui dans les valises d’un coureur qui a su saisir sa chance.

La chance, il faut la provoquer et ils sont quatre à anticiper et affronter le vent plus tôt que les autres. Les courageux du jour se nomment Rudy Kowalski (Roubaix Lille Métropole), Jordan Levasseur (Armée de Terre), Jasha Sütterlin (Movistar Team) et Thomas Wertz (Wallonie-Bruxelles). Ce n’est pas l’interruption liée à une manifestation des opposants à l’incinérateur d’Echillais, stoppant les coureurs pendant sept minutes, qui entachera leur progression puisque leur avance atteindra au maximum 8’30 » à 160 kilomètres de la ligne. C’est que derrière, les Europcar et FDJ, respectivement pour leurs sprinteurs Bryan Coquard et Marc Sarreau, brûlent d’impatience et décident d’augmenter l’allure en tête de peloton pour rattraper les fuyards. C’est chose faite à un peu moins de 40 kilomètres de l’arrivée. Pas de chance pour les quatre de devant.

Rattraper des échappées si tôt augmente le risque de contre, et après que plusieurs coureurs aient tenté de sortir à un moment où la course est devenue complètement folle, c’est à 9 kilomètres de l’arrivée que le bon coup va se former. Ils sont douze à être partis en costaud et filer tout droit vers un sprint en petit comité. La présence de coureurs rapides comme Sep Vanmarcke (Team LottoNL-Jumbo) ou Angelo Tulik (Team Europcar) ne freine pas la bonne entente des hommes de tête et c’est alors que, peu avant la flamme rouge, Arnaud Gérard (Bretagne-Séché Environnement) porte une violente attaque. Ce sera la bonne, le Français n’étant pas pris en chasse tout de suite par ses adversaires. Il parvient à conserver quelques mètres d’avance sur le jeune Maxime Daniel (Ag2r La Mondiale) et le spécialiste des classiques Sep Vanmarcke.

Lui qui n’avait plus levé les bras depuis la Polynormande en 2008 gagne enfin sous les couleurs de son équipe bretonne avec, en prime, l’honneur de porter le maillot blanc de leader dès demain en direction de La Crèche. Souvent à l’avant, Arnaud Gérard a enfin vu la chance lui sourir. – Adrien Godard

Classement 1ère étape :

1. Arnaud Gérard (FRA, Bretagne-Séché Environnement) les 187 km en 4h59’53 » (40,1 km/h)
2. Maxime Daniel (FRA, Ag2r La Mondiale) m.t.
3. Sep Vanmarcke (BEL, Team LottoNL-Jumbo) m.t.
4. Wouter Poels (PBS, Team Sky) m.t.
5. Angelo Tulik (FRA, Team Europcar) m.t.
6. Andrea Fedi (ITA, Southeast) m.t.
7. Daniel Tekleihaimanot (ERY, MTN-Qhubeka) m.t.
8. Rasmus-Christian Quaade (DAN, Cult Energy) m.t.
9. Mirko Selvaggi (ITA, Wanty-Groupe Gobert) m.t.
10. José Herrada (ESP, Movistar Team) m.t.

Classement général :

1. Arnaud Gérard (FRA, Bretagne-Séché Environnement) en 4h39’43 »
2. Maxime Daniel (FRA, Ag2r La Mondiale) à 5 sec.
3. Sep Vanmarcke (BEL, Team LottoNL-Jumbo) à 9 sec.
4. Wouter Poels (PBS, Team Sky) à 13 sec.
5. Angelo Tulik (FRA, Team Europcar) m.t.
6. Andrea Fedi (ITA, Southeast) m.t.
7. Daniel Tekleihaimanot (ERY, MTN-Qhubeka) m.t.
8. Rasmus-Christian Quaade (DAN, Cult Energy) m.t.
9. Mirko Selvaggi (ITA, Wanty-Groupe Gobert) m.t.
10. José Herrada (ESP, Movistar Team) m.t.