Christophe, la passion du vélo, comment vous est-elle venue ?
C’était avec mon grand-père, qui était speaker sur les courses. Il m’emmenait avec lui quand j’étais tout petit. Je me rappelle notamment avoir suivi le contre-la-montre du col d’Eze, étant Niçois, dans une voiture à l’âge de 5-6 ans. C’était à l’occasion d’un Paris-Nice, dans les années 70. Ma passion pour le vélo a débuté là, c’était magique.

Ensuite, il y eu le Tour de France, l’engouement pour les bidons, les casquettes ?
Tout à fait, je suis allé voir passer le Tour dans le col de la Cayolle. J’ai assisté à une étape restée mythique puisque c’est l’étape où Eddy Merckx a définitivement perdu le Tour de France, au profit de Bernard Thévenet. Nous nous étions levés à pas d’heure pour partir à moto et atteindre le col avant le passage des coureurs. C’est resté un moment magique.

Forcément, vous devez aussi pratiquer ?
Bien sûr, mais de manière tout à fait tranquille. Je fais du VTT et j’ai aussi un vélo de route. Je me balade régulièrement à la campagne, autour de la maison.

Sur RMC, vous traitez de tous les sports. Où placez-vous le cyclisme ?
Personnellement, c’est l’un de mes deux sports préférés avec le rugby, que je couvre aussi, en plus de tout ce qui est des sports d’hiver. Mon reportage préféré, c’est d’aller chaque année couvrir le Tour de France. J’ai couvert les Jeux Olympiques, quatre fois l’été, trois fois l’hiver, les Coupes du Monde de football et de rugby, mais le Tour reste le moment où je m’éclate le plus. Professionnellement et personnellement. On travaille en équipe, on découvre la France, et puis il y a ce feuilleton qui dure trois semaines. C’est un moment magique.

Ce Tour 2012, ça a été une bonne cuvée pour RMC ?
A l’antenne, oui. On passe toujours de bons moments quand on a des consultants comme Cyrille Guimard, Luc Leblanc, Thierry Bourguignon… Après, on s’est quand même moins marré que l’année dernière au niveau sportif. Il n’y a pas eu beaucoup de suspense et ces sacrés « Roastbeefs » nous ont tout cassé rapidement !

Quels grands noms du cyclisme vous ont marqué aux Jeux Olympiques ?
Je me rappelle avoir couvert les Jeux à Sydney, à une époque où Florian Rousseau nous régalait. C’était magique d’aller voir cette équipe de France invincible qui faisait rager toutes les autres nations, notamment les Anglais, les Australiens, les Allemands… Cette époque-là m’a vraiment régalé. Ces champions n’étaient pas de grands parleurs. Leurs entraîneurs non plus. Mais c’étaient de grands messieurs du cyclisme.

Comment avez-vous jugé la course des femmes dimanche à Londres ?
Pour une fois, c’est la favorite qui s’est imposée. Marianne Vos était la plus forte, une dent au-dessus de toutes les autres. Elle a attaqué à plusieurs reprises, et quand elle a vraiment décidé d’y aller, quelles que soient les conditions climatiques, quelles que soient ses adversaires, elle a tenu son rang. J’ai interviewé Pauline Ferrand-Prévot à l’arrivée de la course. Elle était ébahie par la performance de sa coéquipière de Rabobank. Je ne connais pas bien Marianne Vos, mais Pauline m’a raconté que c’est une fille très humaine, qui protège ses coéquipières. Une grande championne.

Qu’anticipez-vous pour la course chronométrée des hommes demain ?
Si Fabian Cancellara est diminué, Sylvain Chavanel a peut-être une chance de réaliser une médaille. Il y a peut-être une place à prendre, mais il y a quand même du beau monde, notamment Bradley Wiggins, qui sera le grandissime favori s’il est remis de ses kilomètres passés à l’avant de la course samedi. Et puis il y a ce diable de Tejay Van Garderen, qui nous a déjà étonnés pendant le Tour de France. C’est vrai qu’une médaille, pour Sylvain Chavanel, ça peut se jouer à pas grand-chose, mais je crains qu’il ne termine malheureusement à la place du con : la 4ème.

Vous ne citez pas Tony Martin…
Il a abandonné samedi, et ce n’était déjà pas sur le Tour de France le Tony Martin que nous connaissions. Je ne le vois pas terminer non plus sur le podium.

Combien de médailles françaises imaginez-vous en cyclisme ?
La DTN parlait de huit médailles dont quatre d’or, c’est je pense voir un peu gros. Mais s’ils arrivent à faire six médailles dont trois d’or, ce serait déjà pas mal et ça permettrait au cyclisme de devenir l’une des disciplines qui ramène le plus de médailles à l’équipe de France. Je pense qu’ils ont une super équipe. On a mangé notre pain noir avec la route, maintenant on se dirige vers des lendemains plus heureux !

Propos recueillis à Londres le 29 juillet 2012.