On a lu et entendu beaucoup de commentaires ces derniers jours sur la finale plus corsée de Paris-Bruxelles. La célèbre Course des Deux Capitales est l’une des plus vieilles classiques du monde, inscrite au calendrier depuis 1893. Un monument du cyclisme belge qui a pris un peu trop l’accent australien au goût de ses organisateurs. Robbie McEwen vainqueur cinq fois depuis 2002, Matthew Goss sacré l’an passé, c’en est assez ! Or bien que Paris-Bruxelles soit par définition la classique des routiers-sprinteurs, qu’ils soient australiens ou venus d’ailleurs, il a été décidé de corser les derniers kilomètres, histoire de limiter les risques de voir débouler un peloton compact dans la dernière ligne droite. Pas moins de quatre côtes ont ainsi été ajoutées aux 20 derniers kilomètres de l’épreuve. Mais ces efforts vont malgré tout être réduits à néant.

Ce sont dix côtes que l’on référence sur les 218,5 kilomètres séparant Soissons (Aisne) d’Uccle, dans la périphérie de Bruxelles. La 90ème édition de Paris-Bruxelles souffre un peu de la concurrence d’un calendrier bien chargé, avec la tenue au même moment du Tour d’Espagne, du Tour de Grande-Bretagne et des nouvelles épreuves ProTour au Canada, mais les adeptes de cette épreuve de charme sont restés fidèles à la course. Deuxième du Grand Prix Rik Van Steenbergen mercredi, le quintuple vainqueur de Paris-Bruxelles Robbie McEwen (Team Katusha) ne cache pas son affection pour cette course qu’il souhaite remporter une sixième fois aujourd’hui. Le scénario va tourner en sa faveur avec une longue échappée matinale annihilée bien avant le final et un McEwen plutôt à l’aise dans les bosses.

Il n’y a pas une équipe pour contrôler la course dans les derniers kilomètres. Les attaques sont donc incessantes dans les côtes ou entre les côtes, mais on trouve toujours quelques coureurs pour rouler derrière tout ce qui bouge et il s’avère finalement impossible de tromper la vigilance d’un peloton encore bien compact. Björn Leukemans (Vacansoleil), à l’attaque à 9 kilomètres du but, semble le plus inspiré, mais il est lui aussi rejoint et c’est un sprint qui s’annonce. Le rush est plutôt décousu, sans équipe pour l’emmener. Dès lors, Romain Feillu (Vacansoleil) choisit de démarrer de bonne heure. Il trouve l’ouverture à 300 mètres de la ligne et s’y précipite. Voilà qui aurait pu payer si un coureur ne lui avait pas emboîté le pas. Ce coureur, c’est l’Espagnol Francisco-José Ventoso (Carmiooro-NGC). Il remonte le Français dans les derniers mètres pour le déborder et remporter l’un de ses plus beaux succès.

Classement :

1. Francisco-José Ventoso (ESP, Carmiooro-NGC) les 218,5 km en 4h56’50 »
2. Romain Feillu (FRA, Vacansoleil) m.t.
3. Stefan Van Dijk (PBS, Vérandas Willems) m.t.
4. Paul Martens (ALL, Rabobank) m.t.
5. Jens Keukeleire (BEL, Cofidis) m.t.
6. Alessandro Donati (ITA, Acqua & Sapone) m.t.
7. Tom Veelers (PBS, Skil-Shimano) m.t.
8. Roy Curvers (PBS, Skil-Shimano) m.t.
9. Alexander Kristoff (NOR, BMC Racing Team) m.t.
10. Edwig Cammaerts (BEL, Lotto-Bodysol) m.t.
Classement complet