Julien Absalon lance son team privé Absolute Absalon. Le français s’associe avec BMC et le constructeur de vélo électrique Moustache pour deux saisons, jusqu’en 2019. Le double champion olympique a répondu à nos questions.

Julien, est-ce que tu te voyais créer ta structure autre qu’avec BMC ?

Continuer avec BMC était une évidence quand on a lancé le projet et c’est le moyen de prolonger cette belle histoire. On va rouler uniquement sur des tous suspendus, sur le modèle Fourstrocke. Maintenant, j’ai la responsabilité du choix et je veux le meilleur matériel possible pour moi et pour Neïlo Perrin-Garnier. Pour le moment, on est encore en discussion pour les autres partenaires, mais on a bien avancé sur ce Roc d’Azur.

Pourquoi s’être aussi associé à Moustache, l’entreprise française qui est spécialisé dans les vélos électriques ?

C’est un moyen de promouvoir le vélo électrique et de mettre en avant l’image du vélo plaisir. Je participerais à quelques courses sur ce type de vélo uniquement pour prendre du plaisir. C’est aussi pour moi une façon de montrer que le vélo électrique peut-être aussi bien utilisé comme moyens de locomotion, mais aussi pour l’entraînement à haut niveau.

Pourquoi avoir fait le choix d’intégrer Neïlo Perrin-Garnier dans ta structure ? 

Neïlo est champion de France U23 de Cross-Country. L’an prochain, il sera dans sa dernière année espoir et je voulais lui apporter mon expérience. De plus, c’est également un Vosgien. On va commencer une aventure sympa.

Quel sera ton programme pour 2018 et après 2019 comptes-tu arrêter ta carrière ? 

Pour la saison 2018, je serais présent sur les manches de coupes du monde avec en point d’orgue les championnats de France, d’Europe et du monde. Pour le moment, je suis motivé pour faire encore deux saisons. Cette saison, il y aura une coupe du monde à la Bresse et en 2019, le championnat du monde aura lieu à Mont Saint-Anne. Après, on verra pour 2020 si je suis toujours motivé et si physiquement je ssuis dans le coup.

Demain pour le Roc d’Azur quelles sont tes ambitions ?

J’avais annoncé que j’allais vraiment préparer ce Roc, mais j’ai revu mes ambitions à la baisse. J’ai été très occupé ces derniers jours, mais c’est avec grand plaisir que je serais au départ demain, pour rouler, pour me défouler après toute cette agitation. J’y vais sans pression, cette semaine je ne l’ai pas préparé à 100 %.

Cet hiver, vas-tu faire des cyclo-cross ?

Non, comme la saison dernière je ne ferais pas de cyclo-cross cet hiver. Je vais faire des exercices spécifiques VTT. La saison commence tôt cette année, la première coupe du monde à lieu le 7 mars. Je vais aller notamment en Afrique du Sud, pour effectuer des stages sur des bikes park.

Qu’allez-vous faire à la suite de votre carrière ? 

L’année qui va suivre ma retraite je vais participer à des compétitions qui me font rêver. Ça va être très éclectique. Je vais me faire plaisir sur de beaux enduros, pas sur le world series, il y a maintenant un niveau de fou. Ensuite, pourquoi pas des marathons sympas, des éventements E-bike. Des courses comme la Transvésubienne ou la Mégavalanche à l’Alpes d’Huez c

hose qui n’est pas compatible avec le XCO, c’est toujours en pleins milieux de la saison.

Nino Shurter va peut-être rattraper vos records, est-il sur une autre planète ?

Non, il n’est pas sur une autre planète, mais il a été ultra dominateur cette année, il est au sommet de son art, au sommet de sa carrière. Nino est en pleine maîtrise de ses moyens actuellement. Il a fait le sans faute totale en 2017. J’espère que cette année il y aura des coureurs qui vont venir le bousculer un petit peu, pour le spectacle.

Marianne Voss, Julie Bresset et Pauline Ferrand-Prévot ont fait un burn-out, comment l’expliquez-vous ?

Le sport de haut-niveau c’est exigeant mentalement et physiquement donc quand on combine les deux ça peut amener à des explosions assez terribles. Moi j’ai eu la chance de gérer ma carrière, en m’accordant des plages de repos, c’est certainement ce qui a fait ma longévité. J’ai réussi à me préserver et à ne pas me cramer physiquement et mentalement. Ce qui est certain dans cette situation d’explosion c’est quand on fait trop de choses. Il faut chaque année durant l’hiver lister ses objectifs et des moments de repos pour souffler.Je connais bien le cas de Pauline. Ce sont des femmes qui adorent ce qu’elles font. Elles n’ont jamais envie de s’arrêter. C’est un peu des erreurs de jeunesse et en général elles ne refont pas deux fois. Après il est possible pour une femme de performer dans les trois disciplines comme l’a fait Pauline. Elle sera capable de réussir dans les trois disciplines à l’avenir, mais pas comme elle l’a fait en faisant les trois saisons. Maintenant, par exemple elle va se fixer un ou deux objectifs sur la route, quelques mois après il y aura un objectif VTT et pourquoi un championnat du monde de cyclo-cross avec entre des plages de repos.