Marvin, quel regard portes-tu sur ta première partie de saison ?
Globalement, je suis assez déçu. Je m’étais relativement bien entraîné. Mais j’ai eu du mal à gérer tout cela avec les cours. De ce côté-là, ça a été, mais je manquais d’entraînement qualitatif. Ça s’est ressenti sur les premières manches de Coupe de France, sauf à Locminé.

Quelles difficultés as-tu connues ?
Cette année, c’était un peu compliqué. J’étais en BTS Management des Unités Commerciales. J’avais 29 à 30 heures de cours par semaine. C’était compliqué, mais je me débrouillais pour faire les deux. J’ai fait comme j’ai pu, en m’entraînant le soir. J’ai passé mes examens une semaine avant la Coupe du Monde d’Albstadt. Mais je suis en vacances depuis le 1er juillet. J’ai réussi à faire une ou deux semaines à 15 heures d’entraînement pendant les vacances. Je suis même monté à 18 heures en février, mais le reste du temps, cela ne montait jamais au-dessus des 12 heures. J’essaye quand même de rouler six jours sur sept, même quand je n’ai pas beaucoup de temps. Je fais comme je peux.

Quelle est ta semaine type ?
Le lundi est consacré à la récupération. Le mardi, je fais généralement du qualitatif avec des intensités. Le mercredi, c’est une sortie assez longue. Le jeudi, c’est mon jour de repos. Le vendredi, je fais une séance normale pour me remettre dedans, le samedi, un petit déblocage, et le dimanche, c’est la course.

Tu as pourtant remporté les Championnats de France Universitaires début juin.
C’était une course qui se disputait juste à côté de chez moi, à Aix-en-Provence. Je me suis décidé à y aller au dernier moment. Ça m’a permis de faire une course moins relevée, j’avais moins de pression. C’était vraiment pour m’amuser. Malgré mon état de fatigue à l’entraînement, ça s’est bien déroulé, mais je finis avec peu d’avance.

Cette victoire t’a-t-elle permis de te relancer ?
Oui, je ne prenais plus trop de plaisir après les Coupes du Monde, où j’ai pris des claques. L’année dernière j’avais fait beaucoup mieux. Je n’avais plus trop le moral. C’était l’occasion de couper pour me tourner vers la deuxième partie de la saison.

As-tu ciblé le problème que tu avais ?
Le problème était simple. Poursuivre les cours tout en faisant du vélo. Je me mettais la pression pour réussir dans l’un et dans l’autre. Ça me bouffait de l’énergie. Je n’ai pas eu une seule course où j’avais des sensations exceptionnelles, comme ça a été le cas à Saint-Raphaël et à Houffalize l’an dernier.

Tu poursuis ton programme en X-Terra, quels sont les avantages que tu peux en tirer pour le VTT ?
Je gagne au niveau du cardio grâce à la course à pied. Musculairement aussi ça m’apporte. On gagne beaucoup de caisse. La natation est aussi un bon complément au gainage. Tout cela me permet de rester gainé pendant toute la saison, même si je ne nage qu’une seule fois par semaine. Par contre, je ne me remets à courir qu’à deux semaines du X-Terra. C’est un bon complément.

Cela peut-il être un inconvénient pour le VTT ?
Il y en a un seul : quand on fait du X-Terrra, on ne peut pas faire du VTT au haut niveau. Il faut choisir l’un ou l’autre. Pour cela, je cible bien mes objectifs quand j’en fais.

Pourrais-tu te concentrer sur le X-Terra à l’avenir ?
Non, j’ai toujours pris plus de plaisir sur le VTT. J’arrive à un âge où je vais finir mes études. Il va falloir que je commence à gagner ma vie. Je vais donc devoir faire des choix, et les bons. L’année prochaine, je compte faire une Licence. Suite à cela, on verra si je passe vraiment un cap car j’aurai plus d’heures à moi. En fonction de ça, on verra si j’arrive à intégrer un gros team en VTT. Mais seulement si j’ai bien progressé. Sinon, je ferai du X-Terra. Si je veux vraiment gagner ma vie grâce au sport, il est obligatoire que je choisisse entre le VTT et le X-Terra. Je ne me donne pas encore de date pour choisir, même s’il ne faut pas non plus prendre trop de temps. Il faut d’abord bien s’entraîner, avoir la tête sur les épaules. Dès que tu t’entraînes bien, tu sais quel est ton niveau en VTT et si tes performances te rendent digne d’intégrer un team qui peut te rémunérer, ou ne serait-ce que d’avoir un avenir.

Propos recueillis à Locminé le 9 juin 2013.