Emmeline, nous t’avons retrouvé sur le Roc d’Azur. Quel est le quotidien d’une descendeuse à Fréjus ?
On consacre la semaine à signer des autographes, à dire bonjour à tous ceux que l’on revoit. On en profite pour voir aussi un maximum de personnes. D’un côté, c’est le travail, mais de l’autre c’est un peu relax. On revoit plein de gens, des amis. C’est vrai que l’ambiance est sympa. Nous n’avons fait que ça puisque personne du team ne faisait la Maxima Roc Down.

Cette saison, tu remportes deux manches de Coupe du Monde, l’une au Mont-Sainte-Anne, l’autre lors de la finale à Leogang. As-tu des regrets sur ta saison ?
Non, même si c’est sûr que l’on peut toujours faire mieux. Mais ma saison s’est bien déroulée. J’ai connu quelques péripéties en Norvège à Hafjell pour la 5ème manche de Coupe du Monde où je me prends un arbre. Jouer le général de la Coupe du Monde était devenu pratiquement impossible, mais ce sont des choses qui arrivent. Gagner deux manches de Coupe du Monde, c’est déjà bien. Maintenant je vais me préparer pour la nouvelle saison qui va arriver.

Des deux, celle de Leogang est peut-être la plus belle.
Oui, clairement. Finir comme ça la saison, c’est vraiment bien. Tout le monde l’attendait un peu. Il y a eu ensuite les Championnats d’Europe à Pamporovo, c’était la cerise sur le gâteau pour mettre un point final à la saison.

En fin de saison tu as également été sacrée championne d’Europe de 4X, toujours à Pamporovo. Est-ce une discipline que tu pratiques régulièrement ?
J’aime bien le 4X, mais le problème est que les manches du 4X Pro Tour tombent souvent en même temps que la descente. C’est aussi dangereux, car quand tu tombes ce n’est pas forcément de ta faute. Là-bas, ça tombait bien, c’était un peu plus relax. Je me suis dit « on va le faire » et voilà le résultat !

Dirais-tu que Rachel Atherton était intouchable cette saison ?
Non, elle ne l’est pas, la preuve je l’ai battue ! (elle rit) Beaucoup de gens disent ça, mais elle n’est pas intouchable. Bien sûr, elle est forte, mais il suffit de trouver sa faille. Il faut beaucoup travailler, mais je pense qu’on va bientôt trouver la faille. On a déjà quelques idées sur ce que cela peut être…

Terminer derrière elle au Championnat du Monde, était-ce une déception ?
Oui et non. J’ai fait une erreur en me prenant un arbre là aussi. Je savais que la première place allait être difficile à décrocher. Cela aurait pu être pire. Une médaille d’argent au Championnat du Monde, on la prend aussi. Maintenant, on verra la saison prochaine.

Les Françaises en DH sont un peu l’exception qui confirme la règle, alors que la discipline est largement dominée par les Anglo-saxons.
Oui, on a beaucoup de bons pilotes. C’est une constante depuis quelques années. C’est toujours bien de voir tout cela. On se sent moins seules (elle rit). L’ambiance entre nous est bonne, sans qu’il y ait quelque chose de spécial. Ce sont des compétitrices aussi. En dehors de cela, on s’entend toutes très bien.

Pour la saison 2014, préférais-tu un titre de championne du monde ou un général de Coupe du Monde ?
À choisir, je prendrais le titre de championne du monde. Mais viser les deux ce serait mieux. Tout dépendra de la course. Il faut aussi de la chance et être prête. Il faut aussi que le vélo marche. Il y a plein de petits détails qui peuvent jouer.

Propos recueillis à Fréjus, le 13 octobre 2013.