Aller au contenu

Hypoxie : info ou infox?


Messages recommandés

V101 offre actuellement un article sur l'entraînement en hypoxie.

Certaines des affirmations de l'auteur sont évidentes et inattaquables, mais d'autres me semblent largement exagérées et ne sont pas étayées par des preuves ou sont simplement du blablabla sans intérêt.

En italiques des extraits de l'article

Comment fonctionne l’hypoxie ?

Lorsqu’on respire un air hypoxique, c’est-à-dire un air appauvri en oxygène (comme cela se passe en altitude), le corps souffre un peu au départ. Puis il s’adapte. Au bout de 3 semaines, il a produit – naturellement – un plus grand nombre de globules rouges. La ventilation est devenue plus ample. Les muscles mieux irrigués. 

Toute la chaîne de transport et de stockage de l’oxygène dans l’organisme s’est renforcée, au profit de la filière aérobie : polyglobulie, concentration en hémoglobine et myoglobine, développement des capillaires sanguins… Ces adaptations se traduisent généralement par un gain en VO2max de 2 à 8%.  

L'altitude suggérée étant celle de l'hôtel de la Sierra Nevada (vers 2300-2400m de mémoire), on peut effectivement espérer en moyenne autour de 2% d'augmentation de l'hématocrite qui peut se traduire par 1à 2% d'augmentation du VO2. C'est donc tout à fait à la marge du mesurable, comme la différence entre un bon jour ou un mauvais jour pour un pro (ou entre différents moments de la journée). Après, bien sûr, comme on a créé des réticulocytes (bébés globules rouges), on peut se faire une petite liquette de sang transfusé/autotransfusé pour passer à 8% sans que l'AFLD ou l'AMA ne puisse rien y voir. Grosso modo,  d'après l'ensemble de mes lectures, compter +1% en Hct par semaine à 3000 m d'altitude.

L’écart peut sembler important, mais il faut savoir que chacun réagit différemment à l’hypoxie. Ce qui est certain, c’est que les sportifs qui présentent un déficit structurel en transport d’oxygène, avec un taux d’hématocrite en dessous de 45%, peuvent s’y mettre en toute confiance.

45% ce n'est pas un déficit structurel, c'est excellent pour une sportif entraîné et qui de ce fait a un volume de plasma accru par rapport ä un sédentaire, donc un sang plus dilué. Dans les années 70, les toubibs de certains pros parlaient non pas de déficit structurel, mais d'anémie et à l'instar de Zootemelk se faisaient transfuser. Après une semaine de course sur le TdF, le Giro ou la Vuelta, avoir plus de 45% est A MON AVIS suspect. La normale : probablement 38-42%, faudrait demander son avis ä Bassons, ou même à Vaughters dont l'Hct normal était autour de 52% (et qui de ce fait était souvent privé d'EPO).

Combiner les méthodes pour tirer le meilleur de l’hypoxie

Après avoir exploré les ressources de l’hypoxie « passive », les athlètes s’intéressent aujourd’hui aux stratégies combinées : Live High, Train Low and High. Dormir en altitude (réelle ou simulée), s’entraîner au niveau de la mer, en intégrant des séances de travail intermittent en hypoxie :

  • Pratiqués à 3000 m d’altitude, les fractionnés seront encore plus efficaces pour le développement de la PMA et la résistance lactique. L’objectif étant de maintenir l’intensité, quitte à allonger la durée du contre-effort et de la récupération entre chaque séance. 

Pourquoi pas, mais la route du Pico Veleta en Sierra Nevada n'est guère propice à cet exercice, à Ténérife le point routier le plus élevé est vers 2300m. Donc on parle d'exercices en salle avec masque "hypoxique" je suppose, ce qui permettrait de débrancher le masque pour récupérer plus vite entre les sprints (à moins que les entraîneurs n'y aient pas pensé). C'est suggéré mais pas dit dans l'article.

Les sprints répétés en hypoxie permettront de repousser le seuil de fatigue et d’améliorer de 20 à 30% la capacité à répéter des accélérations. Intéressant aussi pour un rouleur, car les occasions de se relancer en course ne manquent pas.

Je veux bien le croire, mais des preuves seraient les bienvenues.

L’hypoxie apportera enfin aussi au grimpeur le supplément de souffle et l’acclimatation nécessaires, pour s’attaquer aux grands dénivelés comme l’Iseran ou le Galibier au programme du Tour 2019. Avec en bonus, une dépense calorique jusqu’à 30% supérieure pendant l’effort en hypoxie. Un kilo en trop est toujours bon à perdre avant la grimpe !

Il faut savoir qu'on ne s'acclimate jamais à l'altitude : personne n'est capable de produire à 2800 m d'altitude autant de puissance qu'au niveau de la mer, c'est vrai pour les colombiens et même les péruviens ou les tibétains. A 2800m c'est 15% de puissance en moins. Le pseudo acclimaté colombien peut escompter seulement 12% de perte.

Quant ä cette dépense calorique supérieure de 30% en hypoxie, j'aimerais savoir à quoi ça fait référence exactement. Intuitivement, comme on ne peut dépenser autant d'énergie, cela ne fait guère de sens, il faut donc faire appel à quelque chose qui n'est pas dit (comme plus de travail de l'organisme pour récupérer).

Dernier conseil. Programmez l’hypoxie par rapport à un objectif précis, car si les bénéfices sont bien réels, ils ne durent que quelques semaines… Et pour dissiper tout malentendu, sachez que les tentes et chambres hypoxiques ont été validées officiellement par l'Organisation Mondiale Anti-dopage dès 1999. Elles sont reconnues comme stimulants naturels de l’érythropoïèse.

Toutefois l'Italie les considère (injustement selon moi) comme du dopage, probablement par crainte qu'elles ne servent à masquer un dopage bien réel. Apparemment c'est aussi le cas de la Norvège.

J'ajoute qu'en Italie on trouve, à un prix raisonnable, des hôtels plus hauts qu'à Ténérife : au Gd St Bernard, à 2400 m d'altitude, et au sommet du Stelvio où j'ai dormi une fois à 2750 m d'altitude environ.


Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

 Share





×
×
  • Créer...