Même si j'ai beaucoup de sympathie pour Andy Schleck, je n'ai jamais été impressionné pas son sens tactique. En 2010, il se contente d'attendre le 1km avant du sommet pour attaquer Contador... avant son saut de chaîne. Il perd 39 secondes. Dans la montée d'Avoriaz, 8 jours avant, il refuse de suivre les recommandations de Riis qui avait bien vu que Contador était mal et attend les 500 derniers mètres pour attaquer. Il gagne 5 secondes. 5 jours aprés, à Mende, il est si mal placé qu'il ne peut répondre à l'attaque de Contador. Il perd 20 secondes. En 2011, à Liège Bastogne Liège, échappé avec son frère, Gilbert, il reste attentiste. Il offre la course sur un plateau à Gilbert qui n'en attendait pas tant. En 2011, sur le tour, dans l'étape menant au plateau de Beille, il aurait pu attaquer dans le Port de Lers et s'appuyer sur ses équipiers échappés devant mais se contente de rester dans les roues. Soit disant, il y avait trop de vent. Ca n'a pas empeché le belge de L'équipe Lotto d'attaquer et de gagner l'étape. Il a peut-être les capacités physiques pour gagner un tour montagneux. Il pourrait être aussi meilleur rouleur en CLM, s'il s'en donnait la peine, pour devenir plus complet. Mais, il a fait souvent les mauvais choix aux mauvais moments et a subi la malchance...comme Poulidor. Mais maintenant, il a Bruynel comme manager. 8 Tours de France victorieux au compteur. J'aimerais vraiment qu'il démontre qu'il a l'étoffe car il est plutôt charismatique et beau joueur. Au contraire de Contador qui est cynique, plus déterminé aussi et surtout commet moins d'erreurs sur le plan tactique. Il n’empêche, ce qui arrive à l'espagnol n'est ni bon pour lui, ni pour le cyclisme, ni pour l'intérêt du Tour, ni pour la crédibilité des instances dirigeantes qui s'émeuvent du résultat de la décision alors qu'elles ont fait appel de la décision de la Fédé espagnole. Et que dire du TAS et des instances disciplinaires qui ne conçoivent pas la gradation de la sanction. Pour eux, quelque soit la faute, même tarif pour le monde. Un coureur qui prend un coupe-faim interdit ou un complément alimentaire contaminé est sanctionné de la même manière qu'un coureur qui est convaincu de prise d'EPO ou d’auto-transfusion. Comme si un voleur de poule se retrouvait en Cour d'assises avec un braqueur. Il y a un problème de Droit qui se pose et comme l'ont déjà dit certains, de compétence et de qualification de ces institutions. Au motif que le contrevenant est un sportif, il ne pourrait pas avoir les mêmes droits qu'un justiciable lambda?La justice sportive serait donc supérieure au Droit commun? On peut s'insurger contre l'absence d’échelle de sanction, de gradation de la faute. On peut se questionner sur la cohérence des décisions et les effets pervers de la présomption d'innocence. Tant qu'il n'est pas condamné, un coureur peut faire des courses. Mais s'il est condamné, on lui retire ses titres par effet rétroactif, courses pour lesquelles il n'a pas été contrôlé positif! Pas logique et contraire à certains droits fondamentaux. Tout le monde, ou la majorité, est d' accord avec le fait que le dopage est un fléau qu'il faut combattre. Mais on peut se demander si les instances sportives sont vraiment compétentes pour juger les contrevenants. Aujourd'hui, comme certains tribunaux militaires, elles rendent une justice d'exception. Pourquoi ne pas confier cette mission à de vrais instances judiciaires appliquant des règles de Droit Commun? Dans le cas de Contador, il n'y avait pas besoin d'attendre 18 mois pour reconnaître qu'il était responsable de n'avoir pas veiller au contenu de ses aliments, compléments alimentaires ou nourriture achetée en boucherie. Après le contrôle, on lui infligeait une sanction de 3 à 6 mois, assortie pourquoi pas d'un sursis partiel ou total. Certes il perdait le Tour mais le dossier était réglé. Aujourd'hui, on lui retire 24 titres et d'une certaine manière on fausse une saison et demi, et on prive des coureurs de la joie et de l'honneur de recevoir un prix. "Faire un exemple en rendant justice ne rend pas la justice exemplaire". La formule n'est pas de moi.