Les cheveux en bataille, les yeux rêveurs, le sourire charmeur. Vu de loin, rien ne pourrait nous faire dire que ce jeune homme devant nous est en réalité un bon coureur amateur du club d’Hennebont Cyclisme. Seules ses jambes élancées, aux veines et muscles apparents, et son maillot rose, laissent transparaître qu’il n’est pas là par hasard.

Non, Sam Allen n’a pas passé toute sa vie dans la tranquille ville d’Hennebont (Morbihan). La Bretagne, il ne l’habite que depuis quatre ans seulement, mais ce n’est pas pour y apprendre la langue, ni admirer le paysage. Le jeune homme est venu pour rouler. « La Bretagne est le pays du vélo, et c’est pour ça que je suis venu. Ici, le niveau est vraiment élevé, c’est beaucoup mieux ! ». Sam Allen a donc atterri au pays du kouign-amann pour avoir (si possible) une véritable carrière. Chose qui aurait été infaisable en Angleterre. « Je pense qu’on ne peut même pas comparer entre la France et la Grande-Bretagne. Ici, je peux courir tous les week-ends, avec du beau monde, des spectateurs… C’est parfait », confie-t-il en Anglais, car le Français n’est pas vraiment sa tasse de thé. Les débuts sur le territoire ont été difficiles. « J’étais seul, je ne connaissais rien ni personne, et mon Français était très très mauvais ! ». Il ne vit peut-être pas dans un mobile-home comme son coéquipier et ami Douglas Dewey (voir notre précédent volet), mais comme pour lui, l’adaptation s’est faite difficilement.

Nouvelle culture, nouvelle langue, nouveaux voisins, nouveau peloton… c’est qu’on croirait presque lire le portrait d’un aventurier. Sam Allen n’en est tout de même pas un. Il a peut-être le panache et les qualités physiques d’un explorateur, mais le jeune anglais n’est pas venu en Bretagne pour conquérir de nouvelles terres. Lui, il n’est là que pour faire du vélo. « Mon but en arrivant ici était de progresser le plus possible. J’espère quand même m’être un peu amélioré depuis ! (rires) ». Celui qui a connu le vélo en regardant Lance Armstrong à la télévision n’a pas à s’inquiéter. L’an prochain, il évoluera dans la formation réserve du Team U Nantes-Atlantique (DN1). Un nouveau challenge, mais qui, décidément, ne le stresse pas plus que ça. « Passer professionnel n’est pas mon premier but. Avant tout je souhaite atteindre mes limites. Si je les atteints sans passer à l’étage supérieur, alors tant pis. Je n’aurais en tout cas pas de regrets », avoue-t-il, avant de s’en aller au départ de la course. Cheveux en bataille, yeux rêveurs, sourire charmeur. Mathilde L’Azou.