Agé de 26 ans, Clément Saint-Martin s’offre un bon début de saison et ne fait pas de la figuration au sein du peloton amateur, tout comme en 2017 où il avait intégré 5 fois le TOP 10 de janvier à mars.

 

Quand as-tu touché ton premier vélo et qu’est ce qui t’a donné envie de t’impliquer dans ce milieu, car ce n’est pas une tradition familiale ?

J’ai touché mon premier vélo vers l’âge de 10/12ans. Je sortais de plusieurs années de natation et je souhaitais faire un autre sport car j’étais lassé. Mon père était un pratiquant régulier et mon grand père un ancien pratiquant et passionné, d’ailleurs son frère faisait de la compétition. Je suis arrivé un peu par hasard à la compétition.

Peux-tu nous parler de ton parcours, de tes débuts à Pavilly Barentin, en passant par La Pomme jusqu’à Océane TOP16 ?

Mes parents ne voulaient pas que je fasse de grosses sorties en étant jeune. Je devais d’abord apprendre à piloter mon vélo pourrais-je dire.

Je me suis donc retrouvé à faire du VTT tout d’abord à L’Objectif VTT Lillebonne. J’ai évolué à un niveau régional et national avec quelques succès à la clef mais j’avais toujours le désir de faire de la route et techniquement, je n’étais pas le meilleur.

Je me suis mis à faire quelques courses sur route en junior en complément et en préparation pour le VTT. À partir de mes 18ans, j’ai délaissé complètement le VTT pour la route.

En 2011, je suis recruté en DN1 à l’USSA Pavilly-Barentin tout en poursuivant un cursus scolaire. Le vélo n’est qu’une partie de notre vie et il faut penser à assurer sa reconversion. Une fois diplômé en Licence pro inspection des sites industriels à l’IUT du Havre, je cherchais une structure me permettant de ne faire que du vélo pendant 2 saisons pour passer professionnel. J’avais également envie de m’orienter vers des profils de courses plus accidentés.

Après avoir été contacté par l’Océane TOP16, je m’engage avec eux pour la saison 2013. Malgré une fracture de la clavicule qui perturba ma saison, mes bons résultats me permettent de décrocher un contrat avec La Pomme Marseille. L’annonce de la non reconduction tardive de mon contrat ne me permettant pas de me retourner malgré quelques résultats, je suis naturellement retourné à Océane Top 16.

Tu t’es installé sur Angoulême pour te rapprocher du siège de ta formation ? Ne regrettes-tu pas ta Normandie natale ?

En 2013, la structure me proposait un hébergement pour être justement à côté du siège de l’équipe. J’ai découvert une autre région avec un meilleur climat et un relief plus vallonné. J’ai donc posé mes valises en 2014. Je me sens bien ici. Je ne me vois pas aller ailleurs pour l’instant.

Tu as été Vice-champion de France Elite en 2013 derrière Cédric Delaplace, est-ce un souvenir marquant pour toi ?

Ma deuxième place au Championnat de France amateur 2013 à Lannilis m’a permis de me révéler un peu plus au niveau national. Je sortais de 2 mois de galère suite à ma fracture de la clavicule et de l’infection qui a suivi derrière. Je suis passé tout prêt du titre mais je suis tombé sur un Cédric Delaplace très costaud ce jour là…

Comment as-tu vécu ton passage de professionnel à amateur ? As-tu toujours pour objectif de repasser pro ?

J’ai mal vécu sur le coup cette rétrogradation. Cela reste une bonne expérience malgré tout. Vivre de sa passion est quelque chose de beau. Maintenant je fais du vélo pour me faire plaisir et plus pour faire plaisir aux autres. Je me prends moins la tête et je refais confiance à 100% à Stephane Bauchaud pour l’entraînement. Cela ne marche pas trop mal depuis le début de saison. Si j’ai l’opportunité de repasser pro, je la saisirais dans tout les cas.

Quel est ton rôle au sein de l’équipe Océane TOP16 ?

Je fais partie des coureurs expérimentés et un pilier de l’équipe Océane Top 16. Je ne me qualifie pas comme un capitaine de route mais j’essaye de guider les plus jeunes en course. Durant l’intersaison, nous avons effectué plusieurs stages: un stage administratif en novembre, un stage de 2 jours début janvier sur Angoulême au siège de l’équipe et un stage entraînement compétition la dernière semaine de janvier juste avant la reprise de la saison à l’Essor Basque. Pour ma part, je suis parti en Espagne en stage personnel avec mon coéquipier Lucien Capot pour effectuer plus de kilomètres sur un profil accidenté mais également pour avoir de meilleures conditions climatiques car nous n’avons pas été gâtés cette hiver partout en France.

Que fais-tu pendant ton inter saison ?

J’effectue toujours une coupure en octobre de 3 semaines sans sport puis je reprends progressivement le sport avec de la course à pieds, musculation, natation. J’ai également fait pas mal de cyclo cross régionaux histoire de faire des efforts et d’avoir une activité ludique. Avant de reprendre réellement la route vers la mi décembre. Les saisons sont de plus en plus longues, il faut répondre présent dès le début de saison car tout le monde arrive en bonne condition physique dès les premiers courses

Qu’as tu pensé de ta saison 2017 chez Océane TOP16 ? Des satisfactions ? des surprises ? Des regrets ?

2017 fut une excellente saison pour l’Océane Top 16. Yoann Paillot, grâce à ces différentes performances et résultats à permis de tirer l’équipe vers le haut. Tout le monde a pratiquement gagné dans la saison. Yoann fut un leader encadré par de très bons équipiers. Il est important de souligner le « travail de l’ombre » abattu par ces derniers sur l’ensemble de la saison.

Les jeunes ont tenu leur rôle également en continuant de progresser et d’apprendre.

Le seul bémol serait notre classement à la coupe de France qui ne reflète pas vraiment l’ensemble de nos résultats sur les autres épreuves. Ce sont des courses toujours délicates pour les clubs. Nous avons touché le fond en avril mais nous avons réussi à inverser la tendance.

Je pense que l’on pourrait mieux faire encore sur la coupe de France.

Sur ce début de saison 2018, rien qu’au mois de février tu réalises 5 places en TOP10 et notamment deux 5ème places sur le Trophée de l’Essor et le Tour de Basse-Navarre.. Un très bon état de forme ?

J’avais effectué un hiver différent des saisons dernières, j’ai beaucoup moins roulé. J’ai plus de fraîcheur en arrivant sur les courses cela fait peut être la différence aujourd’hui. Moins de prises de tête à savoir si je dois faire ça ou ça à l’entraînement. Stéphane me donne mon plan et je le suis à la lettre. Peut être que cela permet de se concentrer vraiment sur le vélo.

Parle nous de l’Essor basque et notamment de la Ronde du Pays Basque où après 102 kilomètres de course tu as devancé tes trois derniers compagnons de fugue, dont ton coéquipier Jérémy Bellicaud qui finit 2ème. Les conditions étaient particulièrement difficiles…

La neige était tombée le matin même sur le col que l’on devait emprunter et la route n’était pas praticable. Mais après l’intervention de la voirie et le redoux dans la journée la course a pu avoir lieu.

Nous nous sommes retrouvés rapidement en supériorité numérique sur la course avec les meilleurs grimpeurs de l’équipe (Bellicaud, Deslandes, Fievez et moi même) et nous avons imposé notre rythme dans les différentes ascensions du col de Gamia. La sélection s’est imposée par l’arrière. Nous concluons cette victoire par un magnifique doublé. Ce fut une belle journée pour l’équipe. !

Sur quelles épreuves vas-tu t’aligner prochainement et quels sont tes ambitions ?

Je vais participer au Grand prix Gilbert Bousquet en Bretagne, puis j’irai aux Boucles Guegonnaises. Ensuite, il y aura le grand prix de Vougy en coupe de France ainsi que le Tour du Loir et Cher en classe 2. Il sera temps de couper avant d’entamer un autre cycle qui ira jusqu’au championnat de France fin juin.

J’espère être régulier mais surtout lever les bras rapidement de nouveau !

Comment envisages-tu l’avenir du haut de tes 26 ans ? As-tu déjà une idée de reconversion ?

Je souhaiterais rester dans le milieu du vélo. Je vais passer le DE à partir de septembre prochain pour être entraîneur directeur sportif. Essayer de se servir de ses différentes expériences pour les transmettre et former les plus jeunes est quelque chose qui me plairait.

Je ne me vois pas faire du vélo en compétition encore longtemps. Il faut penser à avancer et à sa reconversion. En revanche, j’espère pouvoir pratiquer régulièrement encore le vélo mais pour le plaisir.

 

Mathilde Duriez ,vélo101