Une dernière étape et deux objectifs différents pour l’AC Bisontine et le Team U Nantes Atlantique. La formation franc-comtoise était encore en course pour le général avec Benjamin Dyball et il n’y avait qu’un seul mot d’ordre au départ pour Joël Pelier. « Nous n’avions pas grand chose à faire si ce n’est protéger Benjamin. » Indispensable pour conserver la deuxième place de l’Australien, qui aurait pu espérer mieux sur cette dernière étape si le profil avait été plus exigeant. « Le final était difficile mais les bosses n’étaient pas très longues donc c’était compliqué pour Benjamin de faire la différence. Il a essayé mais l’équipe de Roanne a contrôlé la course. On a maintenu notre deuxième place et c’est déjà bien » poursuit le directeur sportif bisontin. Si les coureurs de l’Amicale devaient rester autour de leur leader, les Nantais étaient quant à eux un peu plus libres de leurs mouvements en début de course.

« Les gars avaient pour consigne d’aller dans l’échappée, surtout ceux qui étaient loin au général » précise Anthony Ravard. Ce qu’a réussi à faire Stephen Guével, en grande forme cette semaine. Mieux, il a su fausser compagnie à ses concurrents sur la fin de course pour se faire revoir à seulement un tour et demi de l’arrivée. L’offensive lointaine terminée, le Team U Nantes Atlantique allait donc pouvoir jouer la carte Benoît Sinner pour le sprint, lui qui espérait conclure victorieusement après de trop nombreuses places d’honneur.

Ce sprint, justement, c’est Benoît Sinner en personne qui nous le fait vivre de l’intérieur. « J’avais demandé aux gars de m’emmener si ça arrivait groupé. Adrien Leboucher m’a replacé puis Freddie Guilloux a roulé. Lorsque je me suis retrouvé devant à 800 mètres de l’arrivée, je lui ai dis de tout donner jusqu’au dernier rond-point à 300 mètres. Je savais qu’il ne fallait pas que je vire en tête, j’avais déjà fait l’erreur sur les deux dernières étapes en ligne où j’ai lancé trop tôt. Du coup j’ai laissé passer deux mecs dans le dernier rond-point pour revenir en troisième position. Et puis à 150 mètres de l’arrivée, bien lancé, j’ai produit mon effort et réussi à gagner. » Une victoire arrachée dans la tête pour l’ancien pensionnaire de l’Armée de Terre. « Dans les jambes ça brûle pour tout le monde. C’était un sprint au mental. »

De son côté, Benjamin Dyball a passé la ligne dans le peloton, parfaitement accompagné par ses équipiers. Joël Pelier insiste sur le travail de toute l’équipe. « On est satisfait, tout le travail de l’équipe en protection pour Benjamin a été efficace. Avec la chaleur les gars ont fait beaucoup d’aller-retour à la voiture et ils ont tous fait le boulot tel qu’on l’avait convenu donc je suis très satisfait de mon équipe. » Une performance remarquable pour l’AC Bisontine, formation de DN2. « Par rapport à notre comportement général, contre des équipes de DN1, je ne peux être que satisfait. » C’est aussi cette joie collective qui primait chez les nantais. « Ils ont fait un beau boulot pour Benoît. C’est bien pour le groupe, cela permet de récompenser les gars qui travaillent toute l’année, les hommes de l’ombre. »

« C’est du bonheur de participer à des courses comme ça, conclut Joël Pelier. C’est une satisfaction pour nous d’avoir tenu cette 2ème place pendant ces trois journées, et cela ne peut passer que par du collectif donc je suis très satisfait de mes coureurs. Les gars ne font que progresser et moi c’est ce qui m’intéresse, la progression des jeunes. » Les quatre journées de compétition auront donc été bien remplies et réussies pour l’AC Bisontine et le Team U Nantes Atlantique, qui auront toutes deux fait une belle démonstration qu’une course de vélo ne peut se gagner que collectivement. – Adrien Godard