Damien, en quoi consistera l’effectif du Vendée U en 2014 ?
Il s’articulera autour de quatorze coureurs dont quatre nouveaux issus des rangs Juniors. Chaque année, nous avons un renouvellement plus ou moins important en fonction du passage chez les pros de certains – c’est le cas de Romain Guillemois, Pierre-Henri Lecuisinier et Bryan Nauleau – ou du départ d’autres, comme Maxime Piveteau qui a cessé le haut niveau pour se consacrer à ses études. Nous sommes toujours sur une base de quinze à seize coureurs. Cette année nous étions quinze jusqu’au passage chez les pros de Bryan Nauleau le 1er août. Nous souhaitions poursuivre à quinze mais Anthony Haspot nous a fait la désagréable surprise de nous annoncer son départ le 31 octobre, soit le dernier jour de la période des mutations.

Pour quelle raison Anthony Hasport a-t-il choisi de quitter le club ?
Il a décidé de refaire une année d’études à Lorient, ce qui va l’éloigner davantage du service course en Vendée. Etant donné qu’il repart pour une année d’études, il n’aura pas de vacances scolaires et bénéficiera de peu d’aménagements horaires. Dès lors, il a pris la décision de courir dans un club en Bretagne. Je comprends son choix sur le fond mais en nous l’annonçant le 31 octobre ça nous a mis dans l’embarras. Nous étions prévus quinze mais nous sommes quatorze pour l’heure, avec la possibilité d’intégrer encore un coureur. Mais les effectifs étant clos, nous n’avons plus beaucoup le choix : ce sera ou bien un coureur étranger, ou bien un ex pro.

L’effectif est renouvelé à près de 30 % avec l’intégration de quatre recrues sortant des rangs Juniors. Quels ont été les principaux axes du recrutement ?
Pour le Vendée U, il demeure essentiel d’exister au plus haut de la hiérarchie amateur, mais nous sommes avant tout là aussi pour former des jeunes. La moyenne d’âge reste exactement la même : 20,9 ans. Jérémy Cornu, Taruia Krainer et Julien Morice ne seront plus Espoirs l’année prochaine mais nous avons recruté quatre coureurs sortant de Juniors car nous avons eu la chance d’avoir une bonne fournée au Pôle Espoirs de la Roche-sur-Yon, qui demeure le vivier du Vendée U.

Si l’on se tourne une dernière fois sur la saison 2013, qu’en retenez-vous ?
Ça a encore été une année pleine. On n’aime pas trop donner des superlatifs mais la saison 2012 avait été exceptionnelle avec notamment la médaille olympique de Bryan Coquard dans l’omnium puis sa médaille d’argent au Championnat du Monde Espoirs. Nous nous étions dit qu’il serait compliqué d’atteindre le même niveau de performance. Certes, ça a été différent, mais nous avons réalisé une superbe saison, récompensée par la conservation du titre en Coupe de France. Ça a été un moment fort de la saison car tout le monde pensait que c’était perdu après la troisième manche, tant l’Armée de Terre s’était montrée intouchable en début d’année. Nous avons réussi à renverser la situation, c’est quelque chose de fort. Nous avons également eu nos premiers titres européens sur piste avec Thomas Boudat, une autre belle satisfaction.

Le Vendée U a remporté la Coupe de France presque in extremis. Sur quels critères s’est faite la différence avec l’Armée de Terre ?
Je pense au collectif sur l’ensemble de la saison. Quand on regarde l’Armée de Terre, tout le monde était hyper prêt en début de saison, et puis ça s’est un petit peu essoufflé au fil des manches de la Coupe de France. De notre côté, nous avons réussi à préserver un bon niveau en étant performants collectivement, même si nous avons parfois manqué de chance. Nous avons toujours été sur un bon niveau, réguliers et efficaces d’un bout à l’autre. Treize de nos quinze coureurs ont participé à une manche de la Coupe de France et douze ont marqué des points quand l’Armée n’a marqué des points qu’à travers sept coureurs.

Cette nouvelle victoire en Coupe de France, c’est le reflet d’un groupe solide…
Même avec le renouvellement et l’incorporation de jeunes tous les ans, nous avons la chance d’être toujours là en Coupe de France depuis 2010. Il n’y a pas que ça dans une saison mais c’est tout de même un beau fil rouge. Elle démontre les qualités d’une équipe car il y a des manches toute la saison. Le Vendée U l’a remportée trois fois sur les quatre dernières éditions. C’est remarquable, d’autant que chaque année nous nous devons d’être à la hauteur de l’année qui vient de s’écouler.

Et justement, par où passera une saison 2014 réussie ?
Nous nous fixons toujours plus ou moins les mêmes objectifs tous les ans. Ils s’articulent autour de trois points importants : la Coupe de France qui est le reflet d’une saison, le Championnat de France amateur qui reste très compliqué à gagner, et les courses de référence de la catégorie Espoirs, à savoir Liège-Bastogne-Liège, Paris-Roubaix, la Ronde de l’Isard et Paris-Tours, en plus des Championnats de France Espoirs. Les trois quarts de notre effectif sont Espoirs, nous mettons donc beaucoup d’investissement sur ces classiques. Nous pouvons gagner moins de courses sur le global si on parvient à accrocher un Liège-Bastogne-Liège Espoirs ou un Paris-Roubaix Espoirs.

Quand l’équipe sera-t-elle rassemblée ?
Nous allons faire un premier rassemblement les samedi 21 et dimanche 22 décembre prochains. Tout le monde a déjà repris depuis un certain temps, en fonction de son activité. Nous effectuerons une sortie foncière le samedi puis un cyclo-cross à Bournezeau le dimanche. Une grosse partie de l’équipe sera au départ, dont Lilian Calméjane en pleine préparation des Championnats de France.

La direction sportive a elle aussi été renouvelée avec l’intégration de Benoît Genauzeau au staff d’Europcar. Quelles adaptations cela va-t-il nécessiter ?
Ça va engendrer un changement majeur avec quatre à cinq nouvelles recrues plus un nouveau directeur sportif. Mais tout le monde va dans le même esprit et la machine va continuer à tourner. Pour pallier le départ de Benoît, nous sommes allés chercher Thibaut Macé, qui a fait ses quatre années Espoirs au Vendée U avant d’intégrer Sojasun Espoir-ACNC, où il est passé directeur sportif. Nous cherchions un directeur sportif du profil de Thibaut. Nous allons nous répartir équitablement les rôles au sein de l’équipe. J’espère que notre collaboration sera aussi bonne et fructueuse que celle que j’ai pu avoir avec Benoît.

Propos recueillis le 10 décembre 2013.