Julien, comment juges-tu ton retour à l’échelon amateur après deux ans chez les pros de Roubaix Lille Métropole ?
Depuis le début de saison, je suis tout le temps présent dans les classements. J’avais débuté l’année sur un podium à la Ronde du Canigou, j’ai obtenu deux autres podiums sur Manche-Atlantique et au Prix Souvenir André Gislard, et j’accumule les places dans le Top 10, encore 4ème du Tour du canton du Pays Dunois samedi. Je suis présent, c’est bien. Il me manque seulement la victoire, ce qui reste le principal, mais j’ai confiance quant à sa survenue prochaine.

A 26 ans, tu es l’unique coureur non-Espoir de Sojasun Espoir-ACNC, te considères-tu comme le capitaine de route ?
C’est mon rôle en effet. J’essaie de renseigner les jeunes, de leur montrer comment courir. Et en même temps je n’ai que 26 ans. Je ne me sens pas vieux. Je prends du plaisir sur le vélo et c’est ce qui compte.

Le plaisir, c’est ce qui t’avait manqué en fin de saison dernière ?
Au cours de mes deux années passées au Roubaix Lille Métropole, j’ai disputé de grandes courses, comme les Quatre Jours de Dunkerque. Maintenant, le problème c’est qu’à Roubaix on disputait beaucoup de courses qui ne me convenaient pas trop, sur des parcours plats, propices aux bordures. J’y étais moins dans mon élément, je prenais moins de plaisir, et c’était là le souci.

Quel est ton terrain de prédilection ?
J’aime bien les courses offertes aux puncheurs, sur des parcours assez difficiles. Le plat, le vent, ce n’est pas mon truc, n’étant pas vraiment un mec qui bordure. Avec Roubaix, j’avais terminé 4ème du Grand Prix de Plumelec-Morbihan en 2011, une course très dure. J’ai fini 5ème d’une étape à Dunkerque. Le niveau chez les pros, je l’avais, maintenant j’ai toujours pour ambition de passer pro avec l’équipe Sojasun. Je suis redescendu chez les amateurs mais dans une grosse équipe. Je fais aussi de grosses courses puisque je vais prendre le départ du Tour de Bretagne avec la sélection régionale.

Cette année 2013, tu la prends comme une année de transition avant un retour chez les pros ?
Ça, ce serait vraiment le top. Après, je sais qu’à 26 ans il va me falloir avoir de grands résultats. On verra comment ça se passe et ce qui est possible avec le sponsor. Beaucoup de paramètres rentrent en compte. En attendant je veux déjà gagner des courses et prendre du plaisir, on verra ensuite…

Tu sembles t’épanouir chez Sojasun Espoir-ACNC…
Thibaut Macé, le directeur sportif, est un très bon copain. Nous avons couru au Vendée U ensemble donc c’est un peu particulier. C’est mon directeur sportif, mon supérieur quelque part, mais c’est aussi un très bon copain. On s’entend bien, on discute beaucoup ensemble. Je relaie en course ses directives auprès des jeunes. C’est un plus pour l’équipe, qui est un club structuré, avec un très beau calendrier. On a fait le Circuit des Ardennes, le Tour de Normandie… Nous faisons partie des trois ou quatre meilleures équipes françaises. Nous sommes 7èmes en Coupe de France après trois manches mais nous avons le potentiel pour faire beaucoup mieux.

Quels bénéfices retires-tu des deux années que tu as passées chez les pros ?
J’ai fait deux ans chez les pros mais aussi six ans chez les amateurs avant de passer pro. Les courses, en amateur, je les connais. J’essaie de faire part aux jeunes de mon expérience, de leur montrer comment courir, de les canaliser. Je leur apprends à sélectionner des moments de course durant lesquels il faut être là, à repérer ceux durant lesquels il ne sert à rien d’être trop présent… Des premiers échos que j’ai, ils apprennent pas si mal avec moi, c’est le principal.

Quels sont tes prochaines échéances ?
Je pars disputer le Tour de Bretagne avec la sélection de Bretagne jusqu’au 1er mai. Ensuite, ce sera la reprise de la Coupe de France au Prix de Beauchamps le mercredi 8 mai et le Tour de Franche-Comté du 16 au 19 mai. J’aimerais y briller, tant sur la Coupe de France pour l’équipe qu’au Tour de Franche-Comté, sur un parcours qui me conviendra.

Propos recueillis à Sainte-Luce-sur-Loire le 21 avril 2013.