Morgan, le Circuit des Plages Vendéennes te réussit décidément bien. Tu as gagné deux fois, fini 2ème, fini 3ème, comment ça s’est passé jeudi à Girouard ?
Nous avions pour stratégie de prendre tous les coups et de faire la course. Au dernier tour, si ça devait arriver au sprint, il était décidé que nous roulions pour moi. Je suis maintenant le seul sprinteur de l’équipe Vendée U, vu que Bryan Coquard est parti sur la dernière manche de la Coupe du Monde à Londres. Nous avons fait la course toute la journée, nous avons été représentés dans tous les coups, et les gars ont fait un très gros boulot. J’étais protégé et je n’aurais pas voulu être à leur place !

Tu te classes 3ème sur la ligne, qu’est-ce qui t’a manqué pour conclure encore une fois ?
En fait il nous a manqué un coureur entre les 500 derniers mètres et la ligne d’arrivée. Bryan Nauleau était le dernier relayeur mais il s’est écarté dans le premier taquet. Nous nous sommes fait contrer par deux coureurs. Si j’avais fait l’effort à ce moment-là il est sûr que je n’aurais pas gagné. Alors j’ai préféré assurer le sprint du peloton et la 3ème place de l’épreuve.

Tu as accentué ton avance au classement général des Plages avant les deux manches finales du week-end, est-ce un objectif ?
Ce n’est pas un objectif. Mon but était davantage de gagner l’épreuve ou de faire gagner un copain. Maintenant, c’est vrai que j’ai repris des points. Ça va de mieux en mieux au niveau de la confiance. Je pense que si je continue à courir comme ça le classement général du Circuit des Plages Vendéennes viendra avec.

Tu multiplies les podiums depuis le début de la saison, cinq déjà, mais qu’est-ce qu’il t’arrive ?
Je suis avant tout dans une très bonne structure. Et si vous n’évoluez pas vous reculez. Tant mieux pour moi si j’évolue. J’espère maintenant que ça va tenir toute la saison. Nous avons fait une bonne préparation. J’ignore si nous avons fait les bons entraînements, mais toujours est-il que ça marche pour nous. Nous avons eu un bon stage en Espagne, nous avons profité du climat de Salou et avons bien entamé notre saison aux Courses au Soleil. Tout va bien sur les Plages, j’espère que ça va continuer comme ça jusqu’à Paris-Tours Espoirs !

Quel genre de coureur es-tu ?
Je suis plus sprinteur mais j’aime bien aussi faire la course. J’aime bien avoir carte blanche et pouvoir prendre des échappées. Ne faire que le sprint, c’est bien, c’est mon point fort, mais j’aime bien être à la bagarre avec les copains.

Quelle est ton ambition à plus ou moins court terme ? Passer pro ?
C’est encore tôt pour le dire. J’ai été stagiaire avec l’équipe Europcar l’année dernière au Tour du Danemark. Honnêtement, je pense que c’est ça qui m’a fait franchir un cap. J’ai vu qu’il y avait encore beaucoup de boulot à faire pour rouler avec les pros, alors cet hiver j’ai essayé d’être plus studieux que d’ordinaire, malgré quelques pépins de santé. C’est encore tôt mais si les résultats continuent comme ça, j’aurai peut-être ma place. J’aurai 24 ans en fin de saison, c’est l’année ou jamais.

C’est pourquoi tu as décidé de ne plus faire que du vélo cette année ?
Oui, j’ai décidé de consacrer une année entière au vélo, et on verra ce qu’il se passe. Quoi qu’il arrive, ce sera je pense ma dernière année au Vendée U.

Vis-tu aux Essarts au siège de l’équipe ?
Non, je vis à Bordeaux. Nous sommes un petit groupe avec Jérôme Cousin, Bryan Coquard, Julien Morice et Romain Guillemois à vivre là-bas. Nous habitons à 500 mètres les uns des autres. Ça nous permet de rouler ensemble.

Propos recueillis à Girouard le 16 février 2012.