Xavier, que retiens-tu de ta saison 2013 ?
Ça a été une saison très positive. J’ai été à l’avant sur les grosses courses Elites. Des efforts qui ont été récompensés avec le titre au Championnat Rhône-Alpes et ma 2ème place au Tour de Franche-Comté. A cette période-là, j’étais vraiment à un très bon niveau. Ce sont deux grands moments de ma saison.

Dans le duel que se sont livré l’Armée de Terre et le Vendée U, où juges-tu que l’équipe a émergé en Coupe de France ?
L’Armée de Terre et le Vendée U ont, c’est vrai, un très bon collectif autour de gars de très bon niveau. Nous, nous avons surtout émergé grâce à des individualités comme René Mandri ou Guillaume Bonnet.

Les circuits de la Coupe de France ne sont-ils pas trop formatés ?
Je trouve en effet qu’on manque de courses suffisamment dures. On retrouve toujours devant des coureurs rapides qui savent frotter. Ça manque un peu de difficultés et avec la pression de l’enjeu, ça fausse souvent complètement la course. Je suis quelqu’un qui est porté sur l’attaque. En Coupe de France, je ne m’y retrouve pas. Si on attaque, il faut que ce soit la bonne sans quoi on le paie cash.

A 29 ans, quel est ton rôle dans l’équipe ?
J’œuvre en tant que capitaine de route. Mon but, c’est vraiment d’aider les jeunes. Dans les fins de course, je joue toujours leur carte avant la mienne. Je préfère sacrifier mes chances pour un jeune de l’équipe.

Comment juges-tu la progression des jeunes du club cette saison ?
J’avoue que ça a été très, très dur. En début de saison, ils étaient assez bien, mais peut-être trop tout feu tout flamme. Ils s’entraînent beaucoup trop alors qu’une saison ça va de février à octobre. Ils veulent sans doute trop bien faire en début de saison, le problème c’est que ça ne tient pas jusqu’au bout. On a bien vu que sur la longueur ça devenait très difficile. Mais avec les années ça ira de mieux en mieux et ils vont passer un cap.

A ton niveau, comment s’organise une semaine ?
Je suis entraîneur au Pôle Espoir Cyclisme de Saint-Etienne. J’ai donc du temps sur mon travail pour aller rouler avec les jeunes. Ça représente trois après-midis dans la semaine. Le week-end, je roule plutôt seul. Une fois que la saison est lancée, j’en fais un peu moins dans la semaine, le but du jeu étant d’être bien sur les courses.

A 29 ans, ressens-tu des variations de tes aptitudes physiques ?
J’accumule de la force d’année en année et je le ressens. La différence, c’est que je fais moins d’efforts inutiles. L’expérience des années finit toujours par payer. J’ai progressé d’année en année depuis que je suis en DN1. Je pense que ça s’arrêtera à un moment, et ce moment n’est sans doute plus très loin !

Coupes-tu durant l’intersaison ?
J’ai coupé trois semaines, pendant les vacances de la Toussaint. Il faut quand même couper, c’est très important. J’essaie de repousser au mieux la reprise de la route pour vraiment avoir envie. C’est aussi ce qui fait ma longévité dans le vélo. Même si je n’ai que 29 ans, je me sens de plus en plus vieux dans le peloton.

Comment juges-tu la pratique du cyclo-cross l’hiver ?
C’est une activité intéressante. Il y a un côté ludique et ça fait quand même bouger le corps à une période où on en fait un peu moins. Pour l’habilité, c’est hyper important, surtout quand on arrive en peloton pour un sprint. Il faut alors frotter, savoir passer là où c’est presque impossible.

Au vu des mutations enregistrées, comment entrevois-tu la saison à venir ?
Je pense que le niveau risque de se resserrer l’année prochaine. Beaucoup d’équipes pros arrêtent et on dirait que, du côté de l’ouest de la France, il va y avoir un très gros niveau. De notre côté, nous nous sommes renforcés au niveau des moins de 26 ans. Nous espérons miser sur notre collectif et nos coureurs d’expérience.

Es-tu consulté par les directeurs sportifs quant au choix des futures recrues de l’équipe ?
Maxime Larue m’en parle, oui. On en discute, on prend en commun certaines décisions, si bien que je suis très au fait du recrutement. Pour 2014, ce sera un très bon groupe.

Avec l’arrivée de Probikeshop en qualité de partenaire-titre cette saison, les moyens ont-ils évolué ?
L’arrivée de Probikeshop a fait du bien, c’est sûr. Au niveau matériel, c’est de l’argent gagné. Beaucoup d’efforts sont faits au niveau diététique. De nombreux partenaires nous ont rejoints grâce à cela, et c’est un plus pour l’équipe. Ça permettra de la faire évoluer dans le temps.

Propos recueillis à Saint-Etienne le 6 novembre 2013.