nullJean-Michel Bourgoin et son groupe | © AVC Aix-en-Provence

Cinquième de la Coupe de France DN1, l’AVC Aix-en-Provence a décroché pas moins de 28 victoires en 2018. C’est surtout la force du groupe qui rejaillit de cette saison. Ils sont 14 à avoir inscrit leur nom au palmarès d’une épreuve. De belles perspectives pour l’année 2019 d’après Jean-Michel Bourgoin, directeur sportif de l’AVC.

Quel bilan tirez-vous de cette saison, avec vos 28 victoires et cette cinquième place en Coupe de France?

C’est une saison très correcte. Un peu de frustration sur la Coupe de France parce qu’il y avait moyen de mieux faire. On a fait deux manches à zéro points, et ça ne pardonne jamais. Je pense qu’on avait la possibilité de rentrer dans les trois premiers mais on n’a pas été constants. Globalement, on est satisfait. On a gagné avec pas mal de coureurs. Collectivement, on était plutôt bien. On est assez content car on a une génération de jeunes coureurs qui commence à éclore. En plus, ils restent tous avec nous. C’est une année où on a bâti pas mal de petites choses pour 2019. Ca reste à confirmer maintenant. 

Vous avez bénéficiez de l’apport d’ancien pro avec Leonardo Bonifazio. Une aubaine de travailler à ses côtés ?

Il a fait beaucoup de bien avec son expérience. Il a été très utile, surtout en première partie de saison. Ca a obligé certains coureurs à élever leur niveau. Il y avait une bonne concurrence dans l’équipe avec des coureurs très performants. Ca a tiré tout le monde vers le haut. On avait aussi un programme qui n’était pas très facile, avec beaucoup de classe deux, comme on essaye de faire chaque année. On a placé la barre haute. Et le fait d’avoir avec nous des très bons coureurs obligeait les jeunes à élever leur niveau. Ca les a fait décoller.

Quelles sont les satisfactions de cette saison ? Une victoire qui vous a marqué ?

Ce que je retiendrais de cette année, c’est cette cohésion. Que ce n’aille pas ou que tout roule pour nous, le groupe est toujours resté solidaire, ensemble. Il n’y a jamais eu de dispute ou guerre d’égo. Le groupe a toujours bien fonctionné. Dans les mauvais moments comme dans les bons, il y a eu de l’empathie entre les gars. Et je pense que tout cela va nous permettre de démarrer 2019 avec un bon état d’esprit. 

Avec quel groupe allez-vous repartir en 2019 ?

Je pensais qu’il y avait 2-3 coureurs qui souhaitaient partir. Ca n’a pas été le cas. Au contraire, certains ont fait le nécessaire pour rester. Du coup, on va avoir un effectif un peu plus important. Là aussi, je pense que ça va tirer tout le monde vers le haut. On ne va pas toujours avoir de la place, donc il faudra être performant. Les garçons que l’on a pris, c’est vraiment des premiers choix. On avait envie de les récupérer. Ce qui n’était pas prévu, c’est que Florian Castellarnau et Adria Moreno restent avec nous. Je pensais vraiment qu’ils auraient une chance chez les professionnels. Mais ça ne s’est pas fait. Et on ne s’est pas senti de les laisser à l’abandon. Ils sont tout deux très performants. On ne peut pas dire à des coureurs comme ça que l’on n’en veut plus. C’est incohérent. 

nullAdria Moreno en CLM © AVC Aix-en-Provence

Pour 2019, on part à 18. Les garçons sont au courant que ce ne sera pas tous les jours facile pour courir. Effectivement, il y aura une forte concurrence. Il y aura des week-ends où certains resteront à la maison. Mais c’est comme ça qu’on progresse, dans la difficulté, entre celle du calendrier, et celle de se faire une place. Ils le savent, on en a déjà discuté lors d’un rassemblement. La concurrence n’apporte pas que des éléments positifs. Il y a aussi des inconvénients. Tous sont plutôt contents de faire partie du groupe. Ils savent tous que c’est le meilleur moyen de progresser. 

Après Simon Carr, deux autres Britanniques rejoignent l’équipe. Vous aimez le profil des coureurs d’outre-manche ?

C’est complètement le hasard. Nous, on a une petite culture avec les étrangers. Aix ou Marseille sont des villes plus cosmopolites que d’autres villes où se trouvent les clubs cyclistes. On a une petite histoire avec l’Angleterre  mais ça s’est fait comme ça. Harrison Wood nous a contacté. On s’est renseigné, on l’a regardé et puis on a discuté avec lui. Mais on est vraiment sur la coïncidence avec les Britanniques. Il n’y a pas de filière. Forcément, on se renseigne, mais on est capable de se renseigner dans de nombreux pays. 

Quels seront les objectifs pour 2019 ? 

On a une belle génération de coureurs de moins de 23 ans. On fera donc plus de courses espoirs. On va retourner au Val d’Aoste. Cela faisait un moment que nous n’y étions plus allé car on avait pas l’équipe pour le faire. On va inscrire au calendrier quelques jours de plus en classe deux. Et on va continuer de mettre les coureurs à la quasi-rupture, en espérant que certains explosent vraiment. Pour les plus anciens qui méritent d’avoir une chance en pro, j’espère qu’il se la verront offrir. Sur la Coupe de France, si on peut jouer, on jouera. Mais ça reste tellement aléatoire qu’on ne peut pas penser à ça toute la saison. Il y a tellement de belles courses à étapes que nous ne pouvons pas nous concentrer sur cette seule épreuve. En tout cas, on va essayer d’être présents partout, on peut le faire. Peu importe le profil et la difficulté. 

Vous êtes la seule équipe de DN1 en région Provence Alpes Côte-d’Azur. Tirez-vous profit de l’important foyer de talents que peut offrir cette région ? 

On essaye. Honnêtement, je pense que les bons coureurs régionaux sont pratiquement tous chez nous. C’est vrai que nous nous sommes recentré sur l’aspect régional, même si on draine un peu plus large que ça. On a essayé de concentrer notre recrutement sur les meilleurs régionaux. Les deux coureurs que nous voulions à tout prix, c’était Axel Narbonne et Jonathan Couanon. Ils nous rejoignent, c’est parfait. J’espère que l’on va enfin devenir l’équipe support pour les jeunes de toute la région PACA et même de la région Occitanie. On a cette volonté de devenir un petit phare pour tout le grand sud-est. On se sent également un peu seul, dans le sud, parce que les déplacements sont plus difficiles à organiser. Aujourd’hui, l’actualité fait que nous sommes directement impactés par les mesures prises par notre gouvernement. Il faut que l’on s’organise différemment.

-Propos recueillis par LL