Au début du deuxième jour dédié aux courses en ligne, le circuit des Championnats du Monde de Ponferrada est toujours aussi énigmatique. Difficile de dire avec certitude quels types de profils peuvent briller sur ce tracé espagnol peut-être pas aussi sélectif que ce que l’on imaginait. La course des Juniors qui nous attendait ce matin devait permettre d’y voir plus clair sur la difficulté réelle du circuit. Se dirigera-t-on vers une arrivée groupée, comme pour leurs homologues féminines, ou un homme seul parviendra-t-il à tromper la vigilance des meilleurs finisseurs du groupe, comme Sven-Erik Bystrom l’a fait hier chez les moins de 23 ans. Au final, on ne sera pas beaucoup plus avancé au terme de cette course offensive, marquée par de nombreux rebondissement et indécise jusqu’aux tout derniers mètres.

Si c’est un peloton d’une quarantaine d’éléments qui va à nouveau s’expliquer pour le titre mondial, les attaquants auront tout tenté. Soulignons d’abord le panache du jeune Adrien Costa. Celui qui a pris la 2ème place de l’épreuve chronométrée derrière l’Allemand Lennard Kamna mardi adopte une attitude offensive en faisant partie des premiers outsiders à tenter de fausser compagnie au peloton. Il reste alors trois tours à parcourir, mais le peloton, conscient du danger représenté par l’Américain, ne laisse pas filer puisque son avance se porte à peine au-delà des 30 secondes. Le regroupement intervient à deux tours de la fin. Il reste alors 36,4 kilomètres et tout est encore à faire.

Les Français vont alors prendre la course à leur compte. Leo Danes sera l’un des premiers à se manifester. Accompagné de l’Allemand Patrick Haller, du Finlandais Sasu Halme, du Colombien Wilmer Paredes, du Mexicain Jose-Gerardo Ulloa et de l’Italien Riccardo Verza, le Breton tente de forcer la décision et d’échapper au contrôle du peloton. Le groupe de six parvient à tenir le peloton en respect pendant un tour avant de disloquer dans l’avant-dernière difficulté. De nombreuses attaques au sein du peloton condamnent une nouvelle fois l’entreprise. Le regroupement général intervient encore à 10 kilomètres de la ligne d’arrivée. La dernière bosse du parcours permet à un groupe de cinq où figure Aurélien Paret-Peintre de se dégager. Mais c’est dans la descente de cette ultime bosse que la décision a failli se créer.

C’est là que le Suisse Gino Maeder tente d’imiter Sven-Erik Bystrom. L’Helvète prend tous les risques dans la dernière descente technique qui amène les coureurs sous la flamme rouge et possède alors une poignée de secondes d’avance sur la meute. Repris par le Russe Stepan Kurianov, Maeder peut encore y croire au moment où il entre dans la dernière ligne droite. L’avance des deux hommes est alors minime. A 200 mètres, ils sont encore en tête, mais ils se font déborder à 150 mètres de la ligne. Jonas Bokeloh n’en demandait pas tant. L’Allemand aligne tout le monde au sprint et offre à son pays sa troisième médaille d’or de ces Mondiaux après celle de Lennard Kamna sur le contre-la-montre Juniors et Lisa Brennauer chez les Dames. La France court toujours après sa première breloque après la 9ème place de Leo Danes.

Classement :

1. Jonas Bokeloh (ALL, Allemagne) les 127,4 km en 3h07’00 »
2. Alexandre Kulikovskiy (RUS, Russie) m.t.
3. Peter Lenderink (PBS, Pays-Bas) m.t.
4. Edoardo Affini (ITA, Italie) m.t.
5. Magnus Klaris (DAN, Danemark) m.t.
6. Izidor Penko (SLO, Slovénie) m.t.
7. Lucas Eriksson (SUE, Suède) m.t.
8. Lorenzo Fortunato (ITA, Italie) m.t.
9. Leo Danes (FRA, France) m.t.
10. Sjoerd Bax (PBS, Pays-Bas) m.t.