Pauline tu as remporté ce Roc d’Azur, raconte-nous ta course ?

Ça s’est plutôt bien passé. Jusqu’au col du Bougnon, il ne fallait pas bouger. Dans le Bougnon, on est monté assez vite, donc je me suis dit qu’il fallait que j’attaque en haut. J’ai attaqué, ensuite je me suis retrouvée toute seule Je connaissais par cœur le circuit, ce sont mes routes d’entraînements, je savais exactement ou placer les roues, freiner, changer de vitesse.

Comment était l’ambiance dans le col du Bougnon ?

Il n’y avait pas encore vraiment beaucoup de monde, mais sur tout le long du circuit j’ai entendu mon nom, donc ça fait plaisir. En plus avec le maillot bleu-blanc-rouge ça donne des ailes.

As-tu eu peur quand tu as vu devant toi Sabrina Enaux alors que tu l’avais lâché ?

A vrai dire, je n’ai rien compris quand je l’ai rattrapé dans la descente. Je me suis demandé si c’était moi ou elle qui avait fait une erreur de parcours. Après, je l’ai relâché donc ce n’est pas grave. J’ai fait ma course à fond et je ne me suis pas trop occupée de ce qu’il y avait autour.

Est-ce que le fait de connaître le parcours, les descentes, les relances, c’est un gros avantage ?

Oui, surtout à la fin, ça monte et descend constamment. Il y a pas mal de cailloux et je savais exactement où les cailloux étaient, quand changer de vitesse, freiner, relancer. Je pense avoir gagné beaucoup de temps sur la partie finale.

C’est la clôture d’une bonne saison, il y a un an c’était beaucoup plus difficile. Est-ce que le soutien de tes supporters a été un élément important dans ta reconstruction ?

Oui, c’est sur, mais c’est surtout ma famille qui a été présente dans les moments difficiles. Julien aussi qui m’a vraiment soutenue. Les sponsors aussi, ils attendent des résultats et quand il y en a pas c’est un peu compliqué, mais ils m’ont beaucoup soutenue donc je les remercie vraiment du fond du cœur. Maintenant que c’est reparti, j’espère leur apporter plein de victoires.

Le fait d’avoir était dans une structure étrangère avec Canyon-Sram, est-ce que ça a également été un élément important dans ta reconstruction ?

Oui, c’est une équipe avec des valeurs humaines, ce n’est pas marche ou crève. Au début c’était : repose-toi, sois heureuse. Ensuite, on s’est posé les bonnes questions l’hiver dernier. L’équipe a vraiment pris le temps de m’écouter pour tout reconstruire. Je suis repartie de zéro, donc clairement ç’a été une chance énorme et si je suis là aujourd’hui, c’est grâce à eux.

Est-ce que ta chute sur les championnats du monde sur route à Bergen t’a empêché d’accompagner la dernière échappée ?

Oui, ça roule tellement vite que la moindre petite erreur on la paye cash. Je suis tombée au bout de 52 secondes de course et derrière je mets un tour pour rentrer toute seule donc c’était assez compliqué. Je recolle au pied de la bosse et ça a commencé à accélérer. J’ai ensuite mis beaucoup de temps à récupérer, puis quand il y a eu l’attaque finale à deux tours de l’arrivée, j’étais déjà limite et dans le dernier tour j’avais laissé trop de force auparavant. À ce niveau, on ne peut pas se permettre de gaspiller des cartouches dès le début de course. Après je ne dis pas que j’aurais gagné, mais j’aurais pu faire mieux.

C’était ta dernière course de la saison, maintenant tu vas faire un break ?

Oui, je pars en vacances deux semaines pour ensuite être prête à reprendre la préparation pour 2018 avec quelques petits cyclo-cross régionaux. En janvier, je ferais un stage VTT parce que la saison recommence de bonne heure cette année. Il va falloir être en forme assez tôt.

Tu vas mettre le cyclo-cross entre parenthèses pendant cette transition 2017-2018 ?

Oui clairement, d’ailleurs c’est un peu à contrecœur parce que j’aurais aimé faire une saison complète de cyclo-cross. Après, je pense que mon corps a besoin de pas mal récupérer. Cette année, c’était une année de transition, mais pour revenir au niveau mondial ça demande beaucoup d’effort donc je pense avoir besoin de repos.

En 2018, est-ce que tu vas axer ta saison sur la route ?

Oui, je sais que si je suis en forme je peux faire quelque chose de bien sur les classiques belges, ça sera le premier objectif de ma saison.

Le VTT en referas-tu pour le plaisir ou en compétition ?

Oui pour le plaisir, pour garder un pied dans le milieu du VTT. Je pense que ça va être une de mes dernières années sur la route.  En 2019 et 2020 je vais me consacrer sur le VTT en prévision des J.O de Tokyo. Le parcours sur la route est tout plat et je ne suis pas une sprinteuse.

Julie Bresset revient, est-ce que c’est une bonne nouvelle ?

Oui c’est une super bonne nouvelle ! ça prouve qu’elle est une grande championne. Maintenant, il faut l’encourager et qu’elle revienne au top niveau.

 

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