Hélèna, racontes-nous un peu quel est le parcours sportif de ta sœur et le tien ?

Julie, c’était une athlète de haut niveau sur la route, en cyclo-cross et VTT.  Elle a remporté 13 titres de championne de France toutes disciplines confondues et également vice-championne d’Europe et du monde de VTT en junior. Depuis cinq ans, elle est partie à Portland aux États-Unis pour rejoindre son ami.

Moi j’habite à Metz, je n’ai pas une aussi belle carrière qu’elle en vélo. J’ai fait du triathlon, de la natation et un tout petit peu de vélo. Mon seul titre c’est championne de Lorraine 2012 de contre-la-montre.

Maintenant, rentrons dans le cœur du sujet, qui a eu cette idée folle de créer la marque de chaussettes ?

L’idée vient de Julie et de son mari. À l’aéroport de Portland, il y a une moquette qui est originale, tous les voyageurs qui la voient la prennent en photo et ça a fait un buzz sur les réseaux sociaux. Du coup, ils ont décidé de lancer une paire de chaussettes avec ce motif. Ils ont commencé par une petite commande et deux heures après tout a été vendu aux amis et à des personnes qui étaient très intéressées. De fil en aiguille, ils ont commandé un peu plus et ont sorti une deuxième, troisième, quatrième paire. Après ils ont lancé un site internet et même une boutique à Portland . En octobre 2013, on a réussi à se développer grâce notamment aux réseaux sociaux. Ils nous ont bien aidé, notamment avec Instagram sur lequel on a une bonne notoriété.

La marque The Athletic est née aux États-Unis, mais où sont produites les chaussettes ? Et quel est votre canal de distribution ?

Les Américains aiment que les produits soient faits aux États-Unis donc tout a commencé à être produit là-bas. Maintenant pour tout ce qui est textile et certaines collections de chaussettes c’est soit en Italie ou au Portugal.
Notre principal canal de distribution, c’est notre site internet on livre partout dans le monde. Ensuite, le magasin de Portland marche très bien et enfin on a un réseau de distributeurs qui cherche des produits originaux qu’ils ne trouvent pas ailleurs même les revendeurs physiques sont friands de nos chaussettes. Ça permet à leurs clients quand ils achètent une paire de chaussures ou un tenue d’avoir des produits qu’on ne retrouve pas partout.

Pourquoi le nom The Athletic ?

C’est The Athletic Community, cela veut dire la communauté athlétique. Ma sœur vient du vélo, elle a fait aussi du tennis. Son mari fait un peu de vélo, il a fait de la course à pied, il a joué au basket, on a tous fait des sports différents, du coup c’est une communauté de gens qui ont la même passion athlétique.

Dès le départ vous vous êtes positionnés sur les chaussettes originales partant du principe, qu’il n’y a pas de raison que ce soit uniquement que les maillots et les cuissards qui évoluent ?

Oui, c’est un peu l’idée, mais également parce que la chaussette c’est un produit  facile à porter au-delà des cyclistes et des coureurs. Ça un produit que même un non-sportif peut porter. C’est original, ce sont des chaussettes qu’on ne voit pas ailleurs. Maintenant, on va au-delà des chaussettes on a sorti des bidons mais aussi des cuissards et des maillots produits par la marque Castelli. Il y a également une eu collection de sportwear, de basketball, de course à pied. On essaye de se diversifier de manière ponctuelle avec des produits en adéquation avec notre état d’esprit.

Quatre ans après la création de la marque, as-tu le sentiment qu’il aurait été plus facile de la créer en France ou aux États-Unis ?

Je pense que c’était beaucoup plus facile aux États-Unis parce que les Américains sont friands de nouveautés. Dès que quelque chose fait le buzz, tout est démultiplié très rapidement, soit ça marche soit ça ne marche pas, mais pour The Athletic tout est allé très vite.

Notre plus gros marché est aux États-Unis. The Athletic est une marque américaine, les produits sont faits là-bas, on a un magasin à Portland. En Europe, il y a qu’un an qu’on a lancé notre site internet donc on a un peu de notoriété et nous souhaitons développer ce marché.

Dans dix ans où vois-tu la société ?

Je ne sais pas dix ans c’est loin. J’espère avoir une ou deux boutiques en Europe, particulièrement en France. Une boutique en Europe ça serait un énorme pas en avant.


Comment votre père vous a aidé ou vous aide, lui qui a été champion du monde de VTT vétéran en 1992, ?

Il nous a déjà apporté son soutien. En France, il a encore beaucoup de relations et il est toujours connu dans le milieu, ça aide. Je pense qu’il aurait pu être commercial s’il n’avait pas fait de vélo.

Vous travaillez beaucoup vos produits, donc avez-vous pensé à une collaboration avec une marque de chaussures?

Aux États-Unis, les combos chaussure chaussettes marchent très bien. À portland il y a le siège social de Nike et Adidas donc on essaye de sortir des modèles proches des chaussures qu’ils développent

À moins de 25 ans vous êtes chef d’entreprise, quels sont les atouts d’une femme dans un monde d’hommes et est-ce que c’est difficile ?

Je ne sais pas si c’est un avantage ou un inconvénient. Il faut juste avoir des idées claires. J’ai l’avantage d’avoir fait un master en comptabilité. Ça m’a aidé pour la gestion de l’entreprise. Après, dans l’industrie on retrouve peu de femmes, c’est dommage. J’espère qu’on en verra plus. J’ai l’impression que les hommes du milieu sont contents de venir et échanger avec nous.

Quel est le type de votre clientèle, plutôt hommes ou femmes ?

Je pense qu’on touche autant d’hommes que de femmes. Les deux fondateurs sont un couple. Ma sœur adore la mode donc avec son mari ils essayent de faire des produits qui peuvent être portés par  les hommes et les femmes. Sur les chaussettes, on aura toujours un gamme mixte.

Tu aimes bien la pâtisserie donc est-ce que tu vas faire des collections là-dedans ?

C’est vraiment une passion peut-être qu’un jour je me lancerai dedans, j’aimerais bien. Pour la conception je ne m’en occupe pas, c’est ma sœur et son mari qui s’en occupent. Pourquoi pas un jour une boutique avec des pâtisseries et des chaussettes ça serait chouette.