Elle n’a pas encore 16 ans Olivia Onest et pourtant elle a déjà un palmarès bien rempli. Avec 2 titres de Championnes de France, un en VTT et un en route, vainqueure d’une Coupe de France Elites et Vice-Championne d’Europe Juniors en cyclo-cross, elle est annoncée comme la relève et ne cesse d’impressionner. Après une dernière année dans les rangs cadettes plus que réussie où elle a réalisé « sa plus belle saison », Olivia pilote dans les sous-bois. Malgré tout ça, elle reste lucide et sait que les études sont importantes, celle qui aimerait devenir kiné du sport est donc en bac général S spécialité SVT avec dans un coin de sa tête l’envie d’être professionnelle en VTT. Avec Teddy Riner comme exemple, Olivia démontre un état d’esprit fait de détermination et une attitude de vainqueure. Après des tours de vélo dans le jardin, Olivia a suivi ses frères sur une course du TRJV et ne s’est jamais arrêtée, entretien.

Olivia Onesti sacrée Vice-Championne d'Europe en CXOlivia Onesti sacrée Vice-Championne d’Europe en CX | © Dario Belingheri

« On t’a vu en route, cyclo et vtt, comment gères-tu celà ? Quelle répartition cela représente dans ton année ?

Pour l’instant je continue à faire les 3 disciplines car je n’ai pas envie de faire le choix. Je m’en sors bien pour le moment avec une préférence pour le VTT mais je sais que dans quelques années je vais devoir faire des choix. L’hiver je fais pas mal de cyclo-cross ce qui me permet de garder un bon rythme, de continuer à progresser pour la saison de VTT qui reste ma priorité. La route j’en fais surtout pour m’entraîner en semaine, je fais quelques courses comme ça mais ça reste de la préparation. Je n’ai pas d’enjeu dans la route hormis l’an passé quand j’ai pris la décision (au dernier moment) de faire les Championnats de France (elle les a gagnés). En termes de préférence ce serait donc VTT, cyclo-cross et route.

Penses-tu que cela va être compatible dans les années à venir ? Au moins pour cette année, comment vas-tu faire ?

Je sais que ça va être compliqué de tout allier et je sais aussi qu’à choisir je favoriserai la saison de VTT et que l’hiver je continuerai le cyclo-cross pour maintenir la forme et car je m’y fais plaisir. A mon avis, je ferai moins de compétitions sur route. Pour cette année, je vais finir la saison cross au Championnat du Monde (1 et 2 février Dübendorf, Suisse). Avant ça je m’alignerai sur la dernière manche de Coupe de France, le Championnat de France, Namur et quelques-uns en Belgique. Pour le VTT, surtout les juniors séries et si je suis qualifiée Championnat d’Europe et Monde. Quant à la route c’est encore flou, si j’en fais, je ne sais pas encore sur quelles courses. 

Vainqueur d’une coupe de France Élites à peine dans les rangs juniors, qu’est-ce que ça procure ? Y croyais-tu ?

Ça fait vraiment plaisir même si je ne m’y attendais pas, je ne m’imaginais pas gagner. J’avais envie mais avec un podium j’aurais déjà été très contente. Ça montre qu’il y a une bonne génération qui arrive, qu’on est quand même 3 juniores dans le top 5 donc ça montre qu’il y a de la relève. 

1 semaine plus tard, Vice-Championne d’Europe de la discipline, t’es-tu vue gagner ? Comment s’est passée ta course ?

Je suis très très contente malgré ce petit regret où je me dis que la gagne était possible, pas loin. Dans ma course, j’ai fait une grosse erreur au premier tour, j’ai glissé dans un talus et à ce moment-là on était 3 ; 2 néerlandaises et moi et à ce moment-là toutes les deux sont parties. J’ai perdu beaucoup de temps, j’ai réussi à revenir sur une des deux mais c’était trop tard pour rattraper l’autre. A ce niveau-là ça coûte cher, je me dis que cette deuxième place j’en suis contente mais que le titre était jouable et que sans cette petite erreur, j’aurais pu jouer la gagne.

Dans quel domaine peux-tu encore progresser ? A l’inverse, dans lequel te sens-tu le plus à l’aise ?

Je pense que le domaine où je peux le plus progresser est techniquement car je fais beaucoup d’erreurs surtout au niveau de ma lucidité. En compétitions je suis souvent dans le jus et j’accumule les fautes d’inattention qui me coûtent cher. Là où je me sens le plus à l’aise c’est physiquement, je me sens plutôt bien, en forme pour les grands rendez-vous. »

Elle le sait, pour évoluer au plus haut niveau et continuer à briller, elle devra progresser techniquement pour réduire ses erreurs et être plus lucide afin d’accumuler le moins de fautes d’inattentions qui lui coûtent cher. Nul doute que son entraîneur Julien Bayon trouvera les solutions à celà pour conquérir le titre qui lui manque, celui de Championne de France de cyclo-cross et tenter de décrocher l’arc-en-ciel en février prochain. Pour sa saison de VTT où elle portera comme l’an passsé les couleurs du team Scott Creuse Oxygène Guéret, elle espère tutoyer les podiums sur les juniors séries et Championnats. En lui souhaitant une belle année 2020.

 

Elle en rêve, lui le devient, Marlon Gaillard rejoint les rangs professionnels pour 2020..

 

Pour ce second rendez-vous, Jade est allée à la rencontre de Marlon Gaillard le tout nouveau poulain de Jean-René Bernaudeau. Après 2 stages au sein de Total Direct Energie, il a enfin signé son contrat professionnel. L’occasion pour nous de le découvrir dans un interview complet.  

Marion Gaillard porteur du maillot jaune au Tour du Nivernais MorvanMarion Gaillard porteur du maillot jaune au Tour du Nivernais Morvan | © Anaïs Labarre

« Comment es-tu venu au vélo ?

Je suis venu au vélo par le biais de mon père qui courait, j’ai été pris de passion en allant sur les courses tout petit, mais j’ai attendu d’être en minimes première année pour commencer. En attendant j’ai touché à plusieurs sports, escrime, judo, foot.

Comment s’est passé ta saison ?

Je diviserais ma saison en deux parties. Une première compliquée à cause de chutes, maladies, et un manque de résultats. Heureusement pour moi la roue a tourné au mois de juin. Ma seconde partie de saison s’est déroulée comme je l’espérais avec des succès et des résultats constants.

C’était l’année ou jamais pour passer l’échelon supérieur ?

Oui, si cette saison n’aboutissait pas sur un passage chez les professionnels, j’ai 23 ans donc je crois qu’il aurait été temps de pour moi de raccrocher le vélo, au moins pour quelques années. J’aurais continué mon cursus en géographie. La vie ne se limite pas au vélo, je l’ai bien compris.

De ton côté, t’es-tu réellement senti plus fort que jamais ? Qu’as-tu changé cette année pour passer ce cap ?

L’an passé j’ai énormément couru, avec 80 jours de courses dont 60 en classe 2 mais il me manquait une grosse victoire pour prétendre à passer pro. Malgré ça le volume réalisé m’a été, je pense plus que bénéfique, et m’a rendu plus résistant. Même si la première moitié de saison a été compliquée pour moi je pense que cela porté ses fruits par la suite. 

Selon toi, qu’est ce qui a fait pencher la balance dans ton camp vis-à-vis de Total Direct Énergie ?

Je pense que d’avoir gagné en classe 2, sur la ronde de l’Oise à contribué à mon passage chez les professionnels tout comme le fait que j’aie fait des saisons pleines et régulières ces dernières années.

Avais-tu eu d’autres propositions ? Pourquoi cette équipe ?

J’ai fait 5 années au Vendée U, réserve de l’équipe Total Direct Énergie, c’est pour moi une suite logique d’intégrer l’effectif l’an prochain. Surtout, j’arrive dans une équipe qui m’est familière, je connais bien son fonctionnement, le staff, mais aussi une partie des coureurs.

Comment se sont déroulés les différents stages que tu as pu faire à leur côté ?

J’ai fait pour le moment un seul stage celui de l’intégration, il s’est très bien passé, ça m’a permis de rencontrer mes futurs coéquipiers, le staff au complet et surtout les partenaires de l’équipe. 

Quel est ton profil de coureur ? Connais-tu réellement tes limites ?

Je pense que mon profil s’apparenterait plus à celui d’un puncheur, à voir chez les pros, c’est compliqué à dire en tant qu’amateur. En ce qui concerne mes limites, j’espère bien les repousser afin de faire ma place dans ce nouveau monde que je vais découvrir.

La course qui te fait rêver ? La course qui te conviendrait le plus ? La course que tu veux gagner ?

Comme énormément de coureurs, c’est le tour qui me fait rêver parce que c’est tout simplement la plus grande course du monde. Mais si je devais choisir une course à gagner, ce serait Liège Bastogne Liège, la doyenne des classiques, en plus de ça j’adore le tracé et la période à laquelle elle se déroule.

Qu’a pu t’apporter le Vendée U durant toutes ces années ?

Le Vendée U m’a tout appris de ce que je connais du vélo aujourd’hui, on y cultive de belles valeurs, c’est vraiment une bonne école de la vie. 

Est-ce qu’à un moment de ta carrière tu t’es dit que ça ne le fera jamais ?

Oui au printemps 2019, je voyais que mes résultats étaient en deçà de mes espérances, en sachant que c’était pour moi l’année ou jamais, j’ai bien pensé que ce serait compliqué de passer pro. Mais tant que ce n’est pas terminé, il ne faut rien lâcher.

Où t’es-tu arrêté à l’école ? Professionnel à temps plein pour 2020 ?

En 2020 je serai cycliste à plein temps, je me suis arrêté au stade de la licence, je reprendrai mes études en géographie quand j’en aurai terminé avec le vélo. Le plus tard possible, je l’espère. 

On a vu de plus en plus de coureurs mettre un terme à leur carrière et avouer que le monde professionnel n’est pas celui auquel on pense. Qu’en penses-tu ? Comment le vois-tu ?

Chacun se fait sa propre idée du monde professionnel, j’aurai deux ans pour m’en faire une. J’ai discuté avec des coureurs qui gardent un très bon souvenir du monde du vélo à haut niveau et d’autres pour qui cela a été plus compliqué. Chaque personne est différente et je crois que tout le monde n’est pas fait pour être sportif de haut niveau.

Comment va se dérouler ton hiver ? Les premiers stages ? 

Je reprends doucement l’entrainement, ensuite j’irai à Calpe avec l’équipe en décembre, histoire de faire un gros bloc, ensuite j’adapterai surtout en fonction de mon programme de course.

Qui était ton entraîneur ? Vas-tu le garder ?

Je suis entrainé par Paul Brousse, qui est en charge des sélections nationales pour les femmes. On se connait depuis un petit moment maintenant, 7 ans je crois. Je lui dois énormément, et je suis content de pouvoir continuer avec lui parce qu’il me connait bien mais surtout il y a un climat de confiance entre nous.

Sais-tu dans quel domaine tu devras progresser ? 

J’imagine que pour passer le cap je devrais progresser dans tous les domaines, bien évidemment travailler mes points forts mais pas négliger les points faibles car c’est là que le fossé se creuse. 

Que peut-on te souhaiter pour 2020 ?

De la réussite, bien sûr ! »

Futur équipier de Lilian Calmejane, Marlon Gaillard retrouvera en août prochain son ancien équipier Valentin Ferron qui lui aussi passera dans les rangs professionnels cet été. On lui souhaite beaucoup de réussite et surtout des victoires pour 2020.