Il est le cadet de la famille Paret-Peintre et pourtant il a déjà un impressionnant palmarès. Valentin a naturellement rejoint le cyclisme à l‘âge de 5 ans, en voulant faire comme ses frères et sœurs. Avec son profil maigrichon, il développe alors de bonnes qualités quand la route s’élève. Champion Auvergne-Rhône Alpes sur route, 3ème du général du Tour du Pays d’Olliergues (Fédérale Juniors), Vainqueur de la fameuse Classique des Alpes, rien ne semble l’arrêter. Pourtant, cet été, après s’être luxé l’épaule, il est écarté des pelotons et ne peut donc pas espèrer grand-chose au Championnat de France. Entretien avec le mini Aurélien.

Valentin vainqueur de la Classique des Alpes Juniors 2019Valentin vainqueur de la Classique des Alpes Juniors 2019 | © Valentin Paret-Peintre

« Demandes tu souvent des conseils à ton frère ou ta sœur quant à l’entraînement, la récupération, la tactique ? 

Oui surtout sur l’entraînement avec mon frère, j’aime bien être rassuré et soutenu. Ma sœur me conseille plutôt sur la diététique qui est un point où je peux encore progresser.  

Profil grimpeur, tu remportes en solitaire la classique des Alpes. Peux-tu nous raconter ta journée ? 

C’était une journée inoubliable. Au départ j’avais pas mal de pression car je savais que j’étais très attendu. Je savais ce que j’avais à faire pour gagner et l’équipe m’a fait confiance en me mettant dans de parfaites conditions. C’est des journées rares où tu sens que rien ne peut t’arriver. Toute ma famille m’attendait à l’arrivée et leur offrir des émotions pareilles, c’est une grande fierté.

Coureur pour Van-Rysel, tu intègres le Chambéry Cyclisme Formation. Quel sera ton rôle ? Es-tu suivi par des équipes professionnelles ? 

Après Van-Rysel, le CCF était la suite logique, cette année je serai là pour découvrir la catégorie et aider au mieux l’équipe. En étant à CCF on espère forcément passer chez les « grands » de l’équipe professionnelle dans les prochaines années.  

Quelle course te fait rêver ? Qui dit grimpeur dit futur coureur de classement général. En quoi dois-tu encore progresser ?  

Forcément quand on est grimpeur et français on ne peut que rêver de gagner un jour le Tour de France. Si on veut être plus réaliste des courses comme la Ronde de l’Isard m’intéressent mais il va falloir que je progresse sur le plat et en chrono. »

2020 sera donc une année de découverte pour Valentin. En effet, le futur coureur du CCF passe dans la cour des grands puisqu’il devient espoir première année. Difficile de savoir comment va se passer la saison pour le grimpeur puisqu’il « a du mal à se situer par rapport aux autres ». Mais ses objectifs sont simples : la ronde de l’Isard et les classiques Italiennes de fin de saison comme le Tour de Lombardie Espoir. C’est donc avec son nouvel entraîneur et entraîneur du CCF, Clément Dupuy qu’il mettra tout en place pour y parvenir.

 

 

Dès son plus jeune âge, Maéva est à son tour poussée dans le monde du vélo. En suivant le mouvement, elle devient vite l’une des meilleures jeunes et remporte notamment le trophée des jeunes cyclistes (TRJC) sur route à Montoire. Avec ses qualités de sprinteuse, elle décroche des titres nationaux sur piste et de nombreux top 5 en Coupe de France sur route. En dernière année de BTS diététique dont elle passera ses examens début juin, elle souhaite se spécialiser dans le sport afin d’accompagner les sportifs de haut niveau. Rencontre avec la « benjamine » de la famille.

Maéva (à gauche) Championne de France de poursuite par équipesMaéva (à gauche) Championne de France de poursuite par équipes | © Nicolas Vaucouleur

« Es-tu proche de tes 2 frères ? comment les décrirais-tu ?

On est tous les 3 partis du domicile familial mais nous nous revoyons de temps en temps, surtout avec Valentin. Ils ont beaucoup de points communs, ils sont déterminés, ils savent ce qu’ils veulent et mettent tout en œuvre pour réussir. Ce sont 2 garçons généreux et drôles !
 

Roulez-vous souvent ensemble ?

Ils nous arrive de rouler tous les 3 pendant les vacances de Noël mais je dois avouer qu’ils roulent vite..(rires). Surtout Aurélien depuis qu’il est passé chez les professionnels.

Est-ce difficile d’être parfois dans l « ombre » de ses frères ?

Je ne pense pas être dans l’ombre de mes frères. Chacun a son parcours sportif et fait ce qu’il à faire. Je suis très heureuse de ce qu’ils peuvent accomplir, c’est génial ! De mon côté, je n’ai pas les mêmes envies qu’eux sur le plan sportif ce qui fait qu’on peut penser que je suis dans l’ombre de mes frères mais absolument pas.
 

On t’aperçoit souvent l’hiver dans les vélodromes, est-ce juste pour le fun ou en préparation ?

C’est vrai que j’aime bien participer à certaines compétitions sur piste l’hiver, quand je reviens à la maison. Cela permet de faire des efforts intenses, de courte durée tout en restant ludique ! Allier préparation et amusement c’est cool. »

Après une année 2019 partagée entre les études et le vélo, Maéva retient surtout son titre de Championne de France de poursuite par équipes avec Marion Borras, Valentine Fortin et Clara Copponi : « son meilleur souvenir sur un vélo ». Quant à 2020, elle se montre très ambitieuse avec une saison découpée de février à mi-avril puis de mi-juin à fin septembre puisque son principal objectif sera ses examens scolaires début juin. Fidèle à sa région, c’est toujours sous les couleurs de la DN Auvergne-Rhône-Alpes qu’elle continuera de progresser.

 

Enfin, nous avons rencontré le benjamin de cette famille de 3 enfants, Aurélien Paret-Peintre. L’amoureux de la « douleur, la confrontation, le dépassement de soi et évidement les émitions que procurent les victoires individuelles comme collectives », le coureur de Vincent Lavenu a réalisé le parcours de ses rêves. Alors qu’il débute la compétition dans les rangs pupilles, il est aujourd’hui épanoui dans son équipe où l’ambiance est agréable et propice à sa progression. Coureur assez polyvalent, à mi-chemin entre puncheur et grimpeur, il aime également les CLM. Après une saison chez les pros, il s’est alors rendu compte que certaines courses d’un jour comme liège pouvaient correspondre à ses qualités. Tout comme les grands tours où il a pu constater sur le tour de Suisse que les courses à étapes lui convenaient.  

Aurélien à son passage chez les professionnels en août 2018Aurélien à son passage chez les professionnels en août 2018 | © AG2R La Mondiale

« Peux-tu nous rappeler ton parcours ?  

Oui j’ai commencé le vélo à l’école de vélo au vélo club de cluses scionzier, j’ai pu faire toute ma jeunesse jusque cadet là-bas. Ensuite je suis parti au club d’Annemasse en junior. C’est mon club de cœur, mon père y a couru et il y est investi depuis plus de 20 ans. Après mes années juniors j’ai rejoint Chambéry cyclisme formation pendant 3 ans et demi avant de passer chez les pros en août 2018 chez ag2r la mondiale. 

Te considères tu comme le grand frère protecteur ?  

J’ai une relation très bonne avec mon frère, plus on grandit plus nos centres d’intérêt se rejoignent. Je ne suis pas forcément là pour faire le rôle de protecteur, je veux aussi qu’il puisse se construire lui-même avec sa nouvelle vie à Chambéry. Je pense que sans prétention de ma part c’est difficile pour lui de suivre dans mes pas sans subir de comparaison, c’est pour cela que j’essaie de le laisser mener sa barque un maximum seul pour qu’il puisse s’épanouir, mais bien sûr on échange beaucoup et je le conseille. Ça serait bête que ma petite expérience ne lui serve pas. 

A partir de quel moment, t’es-tu dis « je veux être professionnel » ? Et quand as-tu décroché ta place au sein d’AG2R ?

Comme j’ai souvent raconté quand je suis passé, beaucoup te disent « ça y’est tu réalises ton rêve tu passes chez les pros3 ». Je vois ça un peu différemment oui quand tu es minime-cadet c’est un rêve puis petit à petit je m’en suis approché et c’est devenu simplement une étape en plus et un passage logique pour la suite de ma carrière. Je suis passé en août 2018 mais fin 2017 je savais déjà que ma place était acquise. 

5ème de la Polynormande cette année, tu montres aussi des qualités de puncheur. Qu’est-ce qu’il t’a manqué ce jour-là ? 

Ce qu’il m’a manqué ? Un Benoît Cosnefroy moins fort (rires). Plus sérieusement les formats de course comme la Polynormande en coupe de France me conviennent bien ils sont proches des courses amateurs, il faut faire la course et j’ai toujours eu un bonne vision de la course. 

Quelles différences observes-tu entre ton frère et toi ? 

Je dirais qu’au niveau du caractère on est très similaires, on est sérieux et travailleur on aime le vélo. Physiquement je pense que à son âge j’étais un peu plus polyvalent, j’étais meilleur en CLM par contre il est vraiment meilleur en montagne c’est le pur grimpeur. Il a besoin de s’étoffer un peu au niveau du physique. »

Coaché par Alexandre Abel, l’entraîneur de l’équipe qui vit en Belgique, Aurélien effectuera sa reprise en France avec le Tour de la Provence, du Haut Var et les Classiques Drôme-Ardèche. Dans la présélection du Giro, il espère faire partie de l’aventure. Ses objectifs seront de gagner une course et rééditer un top15 comme l’an passé sur une course par étape World Tour. On lui souhaite une bonne saison 2020.