Originaire de la région parisienne et issu d’une famille de cyclistes, Boris Zimine a reçu le virus du cyclisme par le biais de son papa et plus tôt, son papi. Il a signé sa première licence à l’âge de 8 ans, grandissant au rythme du vélo. Petit à petit, il passe d’un niveau national à international. Après une 4èmeplace au Championnat d’Europe sur route dans les rangs juniors, il parvient même à faire le grand saut ; le vélo devient son métier deux petites années au sein de la continentale pro Roubaix Lille Métropole. Côté études, il a d’abord fait un bac ES puis s’est orienté vers une licence en journalisme et communication qui lui ouvre les portes d’Eurosport international de 2017 à 2018. Entretient avec le nouveau DS du CC Etupes.

Boris Zimine en route vers une deuxième saison à la tête du CC EtupesBoris Zimine en route vers une deuxième saison à la tête du CC Etupes | © Sam Coulon

« Comment s’est passée cette première année en tant que DS au sein du CC Etupes ? 

C’était une première année riche en enseignements. Mais je pense qu’il en sera tout autant les années futures. On apprend de manière perpétuelle. Sur les autres, mais aussi beaucoup sur soi et le bilan serait beaucoup trop long pour tenir sur quelques lignes mais si je ne devais retenir qu’une chose c’est que cela m’a confirmé ce que je sais depuis toujours : j’aime faire ce métier et tout donner pour mettre mes coureurs dans les meilleures dispositions possibles, avec les armes que j’ai en ma possession. La plus belle victoire est évidemment le titre de champion de France de Theo Delacroix. Pour un club amateur et tourné vers les jeunes, le championnat de France U23 c’est presque le graal. Je n’étais pas sur place ce jour-là, mais même à distance, j’ai ressenti une émotion toute particulière : la fierté de voir l’un de ses coureurs recevoir une juste récompense de tous ses efforts. 

As-tu rencontré des difficultés ? Qu’est-ce qui te semble le plus compliqué dans ce métier ? Sur quoi peux-tu encore progresser ?

Des difficultés on en rencontre tous dans ce métier. La principale à mon sens et qu’Il faut savoir faire place à l’imprévu et ne pas paniquer lorsque cela se produit. Je peux progresser sur beaucoup de choses, notamment sur le fait de « déléguer ». Cela peut paraître étonnant, mais j’aime tout faire, et mon curseur d’exigence est relativement élevé : j’aime que cela soit fait bien. Cependant la quantité est parfois au détriment de la qualité. A l’avenir, je dois plus m’entourer pour me permettre de me recentrer sur les choses essentielles de mon travail personnel.

Avec une équipe composée relativement de jeunes coureurs, quels vont être les objectifs de cette saison ? 

Nous avons 14 coureurs dont 12 espoirs. Le but, c’est de ressembler à une continentale développement. Notre partenariat avec Circus Wanty Gobert ne fait que commencer mais il nous a permis de progresser sur beaucoup de points : matériel, calendrier, et recrutement. Les courses UCI U23 telles que Liege Bastogne U23, Roubaix U23, Ronde de l’Isard ou le Piccolo Lombardie, sont des objectifs prioritaires, au même titre que la Coupe de France DN1 et les classes 2 comme le Tour du Jura, le Tour Alsace et le Tour Pays de Savoie. Avec notre calendrier, nos coureurs peuvent s’exprimer partout, toute l’année.

Quel est ton point de vue sur les juniors qui passent directement dans les rangs professionnels dès leur première année espoir ? 

Avec le temps, j’apprends à prendre un peu de recul, et s’il existe bien une règle, c’est qu’il n’y en a pas ! (rires)
Chaque cas est différent. L’avenir de ces coureurs nous dira s’ils avaient tort ou raison, mais je pense qu’il faut surtout arrêter de tout remettre en cause. Le cyclisme actuel tend de plus en plus vers ce schéma-là, et il sera différent la décennie suivante.
Cela fait partie des évolutions actuelles, qui seront modifiés elles aussi plus tard. C’est cyclique, la vie. »

Se disant « que de passage dans la carrière des jeunes coureurs », Boris veut rendre heureux et voir s’épanouir ses coureurs. Son rêve à lui ce serait de pouvoir travailler pour une équipe de plus haut niveau tout en étant toujours au CC Etupes. Animé par cette passion depuis plus de 20 ans, le Sartrouvillois qui a subi 4 opérations artères iliaques semble avoir trouvé sa voie.

 

Justement, notre second profil n’est autre que coureur au CC Etupes.

 

Un point commun entre ces deux personnes : leur entrée en matière ! Théo Thomas a lui aussi été poussé par son papa à l’âge de 4 ans sur un vélo. Mais c’est en allant voir son frère, Victor Thomas, que l’envie de compétition lui est venue. Spécialiste du cyclo-cross, Théo a plutôt subi sa première saison hivernale dans les rangs espoirs. Quand ce n’est pas les ennuis mécaniques de début de saison, c’est un virus en décembre ou encore une chute lors de la Coupe du Monde de Coxyde qui viennent perturber ses compétitions. Le jeune lycéen au lycée Kléber à Strasbourg tient malgré tout à garder un équilibre entre ses entraînements et sa vie d’étudiant et suit donc un cursus classique dans le but d’obtenir son bac ES. Rencontre avec la nouvelle recrue du CC Etupes.

Théo Thomas, nouvelle recrue du CC EtupesThéo Thomas, nouvelle recrue du CC Etupes | © Est-Républicain

« Pourquoi avoir choisi le CC Etupes ? Comment s’est passée l’approche avec l’équipe Doubsienne ?

Cela s’est fait rapidement. Je connaissais déjà Boris Zimine et l’envie qu’il avait de créer un groupe jeune sur le long terme. Dans ma tête je savais déjà ce que je voulais assez tôt dans la saison, il fallait juste attendre et laisser faire les choses sans se précipiter. Le projet du CC Etupes et de Boris collait  exactement avec ma vision sur mon futur dans le cyclisme. La première raison a été que l’équipe a accepté de me laisser le champ libre l’hiver pour que je puisse faire du cyclocross, chose pas toujours possible dans certaines équipes de division nationale. La proximité et le programme de courses fûrent les deux autres points importants dans mon choix.  

Le CC Etupes étant la réserve de l’équipe continentale Circus Wanty Gobert, as-tu une idée derrière la tête ?  

Forcément le partenariat avec Wanty donne des idées mais cela ne rend pas la chose plus facile car il faut avoir les capacités pour prétendre de passer à l’échelon supérieur. Faire de ma passion mon métier est un rêve auquel je ne me mets pas de frein mais pour l’instant je suis réaliste et je sais qu’il y a des choses à faire avant. Dompter le niveau amateur en fait partie. Voir des coureurs comme Theo Delacroix et Jeremy Bellicaut issus du CC Etupes, permet d’y croire et surtout de voir ce qu’il me reste à faire pour suivre leurs parcours. 

Cette dernière a d’ailleurs créé une structure pour le cyclocross, est-ce un objectif ? As-tu été contacté ?

Oui, la création d’une structure cyclocross à côté de celle sur route me conforte encore plus dans mon choix avec le CC Etupes car cela montre qu’il est possible de continuer les deux disciplines et de ne pas devoir y renoncer dans quelques années. Un objectif ou plutôt un soulagement de me dire que mon projet route/cyclocross tient la route et que je ne suis pas un rêveur, que cela est possible et qu’il existe des équipes qui pensent la même chose. Pour l’instant je ne m’occupe pas de savoir avec quelle équipe je serai, je préfère me concentrer sur mon début de saison de route. Même si j’ai déjà une idée assez précise sur mon orientation, réponse en avril.  

Toi qui viens du VTT, cela sera-t-il encore au programme pour 2020 ? 

Le VTT a toujours fait partie de moi et je n’arrêterai jamais d’en faire mais je suis assez lucide pour me rendre compte qu’il est très difficile de faire trois disciplines en même temps. Cela demande une organisation très spéciale qui n’est pas possible à moins d’avoir une équipe à sa personne. J’avais déjà mis entre parenthèse le VTT en junior. Cette année je ne prévois pas de faire des compétions mais ce n’est pas pour autant que je ne m’autorise pas d’en faire à l’entrainement pour m’amuser. Si à un moment dans la saison l’opportunité de prendre le départ d’une compétition se présente et que l’équipe est d’accord pourquoi pas mais cela n’est pas d’actualité. »

Après une période difficile cet hiver, Théo Thomas s’est rendu compte qu’une saison ne tenait à rien et qu’il fallait profiter quand tout roulait pour ne pas avoir de regret. Tourné à présent vers celle de route où son but sera d’apprendre auprès de ses coéquipiers, il découvrira aussi les courses dédiées aux espoirs où il pourra s’y mesurer. Alors qu’il devait débuter avec Paris-Troyes, Annemasse Bellegarde et Paris-Roubaix espoirs, Théo va finalement devoir encore patienter avant de pouvoir découvrir le niveau amateur.