Depuis de nombreuses années maintenant, les passionnés de cyclisme attendent le mois de juin avec impatience. Au sortir du Critérium du Dauphiné et à quelques jours seulement du Tour de France, Pro Cycling Manager est l’une des sensations du sixième mois de l’année. Et la nouvelle version du jeu PC, qui s’impose depuis 2000 comme la référence en termes de cyclisme sur route en France, frappe là un grand coup.

Si le fondement du jeu n’a que très peu changé et que l’aboutissement final reste, tout naturellement, la victoire d’étape ou un classement au général, les puristes du jeu remarqueront un changement révolutionnaire dans le gameplay. Finies les échappés qui n’aboutissent pas, finis aussi les cols en serpentin tous similaires les uns les autres, finis de même les écarts démesurés dans les Grands Tours, finies aussi les conditions météos anecdotiques et cette non-différenciation entre soleil, pluie et vent, finies enfin les attaques de coureurs trop « ordinatorisées ». Cyanide a revu sa copie, et le moins que l’on puisse dire, c’est que PCM2010 voit un peu plus juste ! Des noms des coureurs inscrits sur la route à la peinture aux paysages revus et redessinés, en passant par les tailles des chaussés ou les méandres des parcours empruntés, Cyanide a opéré un véritable changement pour son tout nouvel opus. En d’autres termes, un moteur nouvelle génération qui ne peut que satisfaire les fidèles du jeu.

Il est vrai que depuis quelques années, les changements, notamment graphiques, n’étaient que très peu notables et le jeu semblait vieillissant. En revanche, à la plus grande satisfaction des suiveurs, le manager d’équipe est mieux représenté que dans les opus précédents. Il est désormais plus facile de se mettre dans la peau d’un Johan Bruyneel, Bjarne Riis, Alain Gallopin ou Jean-René Bernaudeau. Naviguer entre les groupes d’échappés, le peloton, les intercalés ou même le gruppetto ne se fait plus par un brutal changement d’écran mais par un défilé flou du paysage qui surplombe la vallée : petite avancée graphique, mais grand pas pour la sensation du joueur. Car Pro Cycling Manager 2010 consacre en effet une importance considérable au ressenti du détenteur du jeu derrière son écran d’ordinateur, et toutes les occasions sont bonnes pour laisser libre cours à l’imagination des amateurs du jeu, notamment en mode carrière. Il est ainsi possible de se créer sa propre formation, mais également de planifier les stages, faire des plans d’entraînement bien spécifiques, négocier avec les sponsors des primes en fonction des résultats, ou même étoffer son staff selon des caractéristiques bien particulières.

Avec plus de 180 épreuves, Pro Cycling Manager se rapproche au maximum de la réalité et de la complexité des calendriers. Le jeu permet donc aux joueurs de choisir parmi une gamme de courses très élargie : les fameuses étapes de plaines chères aux sprinteurs, les étapes vallonnées où brillent les puncheurs, la montagne pour les grimpeurs, mais aussi les pavés ou les plus grandes classiques. Les 65 équipes officielles offrent un choix très large et diversifié pour les joueurs, et les parcours et circuits aux plus proches de la réalité font du jeu une véritable référence. Il est d’ailleurs possible grâce à l’éditeur d’étape de se créer sa propre épreuve ou des courses farfelues.

Si l’on ne peut qu’être conquis par ce jeu qui nous retiendra encore de longues heures derrière l’écran, on se permettra de relever quelques bémols qui n’ont pour intention que de bonifier encore ce superbe jeu. On adore le duo de commentateurs d’Eurosport formé par Patrick Chassé et Jacky Durand, qui ont prêté leur voix et leur bonne humeur à PCM2010, mais la redondance des commentaires devient vite lassante. Et puisque le jeu propose de se glisser dans la peau d’un directeur sportif, pourquoi ne pas tout simplement substituer aux commentaires façon « retransmission télévisée » un habillage sonore façon Radio-Tour, qui permettrait d’avoir de réelles informations et relèverait l’intérêt de la bande sonore en nous plongeant pour de bon dans l’ambiance des voitures suiveuses. Et si Patrick Chassé et Jacky Durand sont au micro de Radio-Tour, alors c’est encore mieux !

Autre petit regret, même si on imagine la difficulté technique à actualiser le jeu rapidement (nouveaux maillots, nouvelles compositions, nouveaux parcours…), la sortie tardive du jeu. Attendre le sixième mois de l’année, c’est toujours un peu long, et les six premiers mois de l’année suivante, le jeu n’est plus vraiment d’actualité avec la nouvelle saison.

Quoi qu’il en soit, Pro Cycling Manager reste l’unique représentant dans les jeux de cyclisme et excelle dans son domaine. Mais si le cyclisme sur route a évolué dans ce dernier opus, la croissance du cyclisme sur piste reste précaire. Et même si l’idée, depuis la sortie de son frère aîné, d’intégrer cette discipline est à souligner, chacun ne demande qu’au développeur de la faire évoluer, et d’en finir avec une gestion d’effort au clavier où le plus rapide sur le papier s’impose.

Le plus gênant, aux yeux des amateurs ou des inconditionnels suiveurs de vélo, reste l’absence de licences et les noms tronqués. Ainsi, Armstrong apparaît dans le jeu sous l’appellation « Neilstrung ». Cependant, Cyanide a trouvé depuis quelques temps maintenant un moyen de parer cela, par le biais de l’éditeur de Database, revu cette année. En plus de pouvoir corriger les noms des coureurs ou les caractéristiques de chacun, il est désormais possible de créer son propre coureur, sa propre équipe et de changer les informations essentielles de certaines étapes, sans avoir à passer par les fichiers plus ou moins cachés du jeu !

PCM Manager livre donc là son plus bel opus. Une réussite. Le jeu, qui s’améliorera bien évidemment encore au fil du temps, touche là les sommets.

Plus d’infos sur Pro Cycling Manager sur www.cycling-manager.com. Pour toute question sur ce test matériel, vous pouvez nous contacter directement par email : testvelo101@velo101.com.