Bonjour, pouvez-vous d’abord vous présenter ?

Je m’appelle Bruno, j’ai 55 ans, je suis parisien et cycliste à fond. Je n’ai pas fait du cyclisme en compétition, j’ai fait du basket. En revanche, je me suis toujours déplacé à vélo principalement sur Paris. J’ai été auparavant représentant, et je me déplaçais en voiture de fonction mais dès que j’étais à Paris, le vélo était de mise pour mes déplacements. La voiture dans Paris, c’est une horreur !

Quels sont les principaux dangers de la circulation à vélo dans Paris ?

Ce sont surtout les nouvelles technologies de véhicules, les roues seules, les trottinettes … Ils se lancent souvent sur une chaussée qui n’est pas adaptée pour eux. Néanmoins, il va y avoir des nouvelles pistes cyclables et ce sera plus simple.

En discussion avec le clientEn discussion avec le client | © Vélo 101

Vous travaillez pour cyclo fix, c’est quoi ?

C’est une plateforme qui met en relation des clients avec des réparateurs comme moi. C’est une société qui a été créée il y a maintenant 2 ans et demi et je suis prestataire pour cyclo fix. Eux me fournissent les courses, moi je fais les courses et il y a une rémunération en fonction de ça. Aujourd’hui, j’effectue une dizaine de dépannages dans la journée. Ça va du changement de chambre à air à un changement de chaîne, on touche vraiment à tout, du moins de ce qu’on peut faire dans la rue. La prestation va d’environ 15 € à 35 €. À Paris nous sommes plus de 40 réparateurs à travailler pour la structure entre employés à temps plein et d’autres étudiants qui complètent leurs revenus de temps à autre. A titre d’exemple, c’est une rémunération qui peut arriver à 2000 € net par mois.

Niveau formations, ça donne quoi ?

J’ai fait des formations pour avoir connaissance des nouvelles technologies, par exemple pour les vélos électriques et également les trottinettes car la demande est de plus en plus forte !

Le metiers du vélo #3En pleine réparation dans la rue | ©Vélo 101

Quelles sont les tendances à Paris ?

Il y a beaucoup de pannes sur les vélos électriques, il y en a beaucoup dans Paris maintenant. C’est souvent des pannes bêtes comme un capteur mal positionné.

Quelle est la réparation la plus originale à laquelle vous avez eu affaire ?

C’était une espèce de scooter électrique et je n’avais pas la chambre à air en stock car les dimensions n’étaient pas du tout habituelles et on a dû mettre 3 rustines pour le réparer, c’était assez rigolo.

Quels sont les chiffres clés du travail ?

On part avec un stock de pièces qui est d’environ deux jours, sauf s’il faut commander la pièce nécessaire. On parcourt environ entre 30 et 50 kilomètres dans la journée, je n’ai d’ailleurs jamais été autant en forme que depuis que je suis dans le métier ! Je transporte aussi 100 kilos de matériel avec moi mais ce n’est pas pour autant qu’il y a certains endroits qui me freinent.

La pollution c’est quelque chose qui est perturbant ?

Oui, ça l’est énormément. Des jours comme aujourd’hui, c’est magnifique car il n’y a vraiment pas beaucoup de circulation et on sent la différence. Le weekend, c’est plus tranquille aussi. Après la circulation ne fait qu’augmenter, il y a de plus en plus de vélo. On arrive à avoir des bouchons de vélos sur les pistes cyclables ! Il faut toujours rester prudent. A force, les gens se dirigent de plus en plus vers le vélo.

Le metiers du vélo #2L’outillage nécessaire à la réparation | ©Vélo 101

Comment voyez-vous votre boulot dans 10 ans ?

Ça dépendra avant tout de mes jambes ! Mais j’espère qu’elles seront encore là. On est à la préhistoire du vélo et ça évolue encore énormément donc le plus difficile c’est de s’adapter aux nouvelles technologies. En plus les marques ont toujours leurs petites spécificités donc il faut être au courant de tout ça. Je me vois encore dans ce métier en tout cas dans 10, c’est plaisant et les clients sont sympathiques.

Quel est votre rapport avec les revendeurs de vélo ?

On se soutient dans les deux sens. Il y en a qui font appel à nous car ils ont de la demande en réparation. Sinon, j’ai des bons rapports avec la majorité à part certains qui sont encore réticents à notre concept.

Vous constatez qu’à vélo la tendance est plutôt féminine ou masculine ?

C’est pratiquement 70 % de femmes, elles n’ont pas envie de mettre forcément les mains dans le cambouis ou ne savent pas comment réparer le vélo. Sinon, en général, la pratique du vélo dans Paris est équilibrée, il y a, je pense autant d’hommes que de femmes.