Asterion est une société française qui s’est lancée au début de l’année dans la fabrication de roues haut de gamme. Benoît Stupici, reconnu pour ses montages « artisanaux » de roues de VTT sous le sigle de BeST Wheel, s’est associé à Fabrice Marchesan pour fonder la société Asterion et attaquer le marché des roues de route. Un seul mot d’ordre pour la société basée en région lyonnaise : la passion du vélo et la maîtrise du montage de roues au service de la performance ! Asterion propose donc une gamme de quatre roues de route mais aussi des montages personnalisables grâce à un configurateur de roues sur leur site Internet. Nous avons ainsi pu tester différents montages, à base de différents moyeux (Soul Kozak, Tune et Chris King), différentes jantes (carbones 38mm, 50mm et aluminium 22mm) mais toujours portées par des rayons Sapim spécifiquement réalisés pour la marque et des écrous Sapim Polyax Alu !

Concernant les jantes, Benoît Stupici a fait spécifier les perçages des jantes afin d’obtenir la meilleure orientation du rayon dans son logement, dans un souci de rigidité et de durée de vie. Les rayons « maison » sont finalisés en interne. La spécificité du montage des roues Asterion sur la route est un montage radial (coude vers l’extérieur du flasque pour augmenter la rigidité latérale et rééquilibrer les tensions) coté roue libre et croisé par trois côtés opposés. Les connaisseurs en jugeront, en tout cas d’après la société Asterion, c’est le meilleur compromis pour les composants retenus. Vous pouvez retrouver toutes les étapes du montage sur le site www.asterion-wheels.com/content/14-technique et notamment les opérations particulières de « cassage » (ou rodage) nécessaires à la stabilité de la roue ou encore le ligaturage. On voit ici toute l’expérience de Benoît Stupici, une expérience qu’il aime partager avec ses clients. Et justement, sur le terrain, comment se traduit ce savoir-faire ?

Nos premiers essais portent sur un montage de jantes carbones 38mm avec des moyeux Soul Kozak, chaussées de boyau Schwalbe. Les sensations sont tout de suite très satisfaisantes : légèreté (1100 grammes), rigidité, mais surtout fluidité, tout y est. En passant d’une paire de roues aluminium classique à ce montage, la différence est incroyable. L’un des faits marquants en course est la fluidité et la rigidité dans les descentes. En effet, même sans être un grand descendeur, on peut éprouver de grandes sensations avec l’impression de pouvoir placer la roue avant là où on le veut et de prendre beaucoup de vitesse en roue libre. Le test n’ayant duré que 500 kilomètres, nous n’avons pu tester ce qui reste sans doute le talon d’Achille de ce montage : la durée de vie des roulements Soul Kozak. En VTT, ils sont surtout réputés pour leur faible poids, mais pas pour leur robustesse, notamment à cause de problème d’étanchéité… A voir.

Notre seconde période d’essai porte sur un montage 38mm/Tune Mig70/Tune Mag170 : un régal ! La fluidité, après quelques 200 kilomètres de rodage, approche celle des moyeux Soul Kozak pour un poids quasi équivalent, et la rigidité semble être encore plus au rendez-vous. Les roues tapent beaucoup plus sur les relances ou lorsqu’il faut « watter » un peu dans une bosse. C’est toujours difficile à expliquer, ce sont des sensations, mais l’ensemble semble s’accorder parfaitement !

Nous nous sommes aussi laissé tenter par l’essai d’un moyeu peu connu sur route, le Chris King R45. Tous les passionnés de matériel connaissent les moyeux Chris King pour le VTT, mais pour la route, le tout récent R45 pointe le bout de son nez chez le fabricant US. Le montage réalisé par Asterion est constitué d’une 38mm à l’avant et d’une 50mm à l’arrière. Difficile donc de comparer le comportement avec les autres paires, car la 50mm apporte plus de rigidité, et en même temps plus de poids à l’ensemble. Les moyeux Chris King sont un peu plus lourds que les Tune et la paire avoisine les 1230 grammes. Il faut noter qu’un moyeu un peu plus lourd n’est pas forcément un mal : d’un côté cela alourdit la roue mais cela n’a pas d’effet prépondérant sur l’inertie car le poids est près du centre d’inertie de la roue, de l’autre le moyeu plus lourd est aussi plus rigide et a donc un meilleur comportement lors des relances notamment.

Nous avons été bluffés par le moyeu arrière. Il offre une grande rapidité d’enclenchement, et le son dégagé par la roue libre est incroyable (de quoi impressionner vos compagnons de route). Mais par-dessus tout, sa géométrie est parfaite ! La position des flasques permet d’obtenir la meilleur rigidité possible avec le rayonnage coude à l’extérieur du côté roue libre que pratique Benoît Stupici : on obtient ainsi une rigidité latérale maximale sur une jante déjà très rigide avec ces 50mm et le réglage du dérailleur se fait au millimètre près pour ne pas mettre le dérailleur dans les rayons, tant le flasque est excentré ! C’est peut-être là un des points faibles de ce montage avec les coudes de rayons à l’extérieur qui offrent plus de rigidité latérale mais qui vous obligeront à passer du temps sur un réglage très précis et parfois délicat si votre patte de dérailleur est un peu tordue. En bref, ce montage procure d’excellentes sensations sur la route même si il peut s’avérer un peu inconfortable tant il est rigide : pour ceux qui recherchent un rendement maximal !

Pour conclure sur ces montages à base de roues carbones, parlons prix : comptez environ 1335 euros pour la version la moins chère que nous avons testée, c’est-à-dire le montage à base de moyeux Soul Kozak, en version ligaturée. La version Tune avoisine les 1360 euros, ce qui pour nous semble être un très bon rapport qualité-prix, en sachant que vous pouvez faire baisser la note en choisissant de ne pas prendre l’option de ligaturage et d’opter pour des rayons Sapim Race plutôt que les Sapim CX-Ray. Enfin, si vous craquez pour la version 38/50 et moyeux Chris King, il vous en coûtera près de 1600 euros. Bien sûr, ces tarifs sont importants, mais les roues Asterion ne nous ont pas déçues. On pourra seulement leur reprocher un look des stickers première génération qui n’est pas forcément très accrocheur, mais les dernières nouvelles de la société lyonnaise semblent indiquer que de nouveaux stickers devraient faire leur apparition, avec notamment des versions noir mat ou noir brillant, pour des jantes au look plus furtif.

Pour finir, si vous ne pouvez, ou ne voulez pas investir dans une paire de roues au-dessus de 1000 euros, Asterion vous propose son entrée de gamme aluminium. Des jantes de 22mm, avec les mêmes possibilités de montage que précédemment, pour un poids plume : nous testons actuellement une paire avec des moyeux Tune qui pèse 1300 grammes tout rond (fonds de jantes compris), et les premiers essais sont concluants !

Plus d’infos sur Asterion sur www.asterion-wheels.com. Pour toute question sur ce test matériel, vous pouvez nous contacter directement par email : testvelo101@velo101.com.