Noret est une marque française située en Bretagne, à Saint-Denoual, près de Saint-Brieuc. Fondée en 1939, elle se définit comme le couturier du cycle et des champions puisque Christophe Moreau, Nicolas Vogondy et Jeannie Longo ont tous trois porté des tenues Noret lors de leurs titres de champion de France. Noret était présent aux JO d’Atlanta en devenant fournisseur officiel des équipes de France de cyclisme en 1996. Chose importante à noter : toutes ses confections sont entièrement réalisées sur son site de Bretagne, du 100 % français. Et toc pour les chinois !
Les produits :
Ce que l’on peut dire, c’est que le catalogue est bien fourni. Pas moins de trois gammes comptant plusieurs modèles, qui plus est déclinés en version lady. Enfin une gamme complète pour ces dames, qui sont beaucoup plus exigeantes que les hommes sur les détails pratiques, le confort et le look.
La gamme Prestige :
Elle se compose du modèle Air H (homme) et Air L (lady). La coupe anatomique épouse parfaitement le corps, ce qui est indispensable pour que le matériau « comforto » puisse agir efficacement. Le « comforto » est un concept de tricotage dont le but est l’élimination rapide de la sueur dégagée par la peau et évacuée par le textile. Il est tricoté a partir de deux fils polyester dont la grosseur des brins est très opposé. Le fil de l’intérieur du tissu est constitué de brins relativement gros, alors que le fil disposé sur la face extérieure est un polyester microfibre. La transpiration est donc recueillie par la face intérieure, la microfibre aspire par capillarité (le café qui monte le long du sucre) cette sueur et la transfère à l’extérieur, permettant son évaporation rapide au contact de l’air.
Grâce au « comforto », tout excès de chaleur est supprimé, la ventilation se poursuit même si le vêtement est humide, les frissons sont évités, la face interne épargne toute sensation de froid. Le vêtement ne colle pas, d’où un bien-être et un confort incomparables.
Les parties ajourées sont en « dry clim ». Le dry clim est proche du comforto mais lorsqu’il est ajouré, il se rapproche du « cool max », dont on fait les sous-vêtements. Cet effet « cool max » est lui aussi à double effet car si vous mettez un coupe-vent en haut d’un col, les trous piègent l’air chaud du corps et amplifient la protection thermique lors de la descente.
Le cuissard n’est pas en reste avec sa coupe anatomique 50 % lycra, 50 % ajouré (bretelles, hanches, dos et bas de jambe). Le lycra, qui est un élasthanne, est extrêmement souple et procure un confort irréprochable d’autant que la peau du fond thermorégulateur sans couture « outlast » est lui aussi ce qui se fait de mieux en matière d’adaptation du textile aux conditions thermiques du corps humain. Ce textile est un PCM : matériau à changement de phase développé a l’origine pour les astronautes lors des sorties dans l’espace et donc soumis à d’énorme écarts de températures. Ni trop chaud, ni trop froid, juste bien, c’est le principe du PCM. Ce principe est simple et repose sur une technologie bien connue, la micro encapsulation, que l’on trouve entre autres dans le chewing-gum qui incorpore des micros capsules et dont la mastication détruit l’enveloppe et libère le goût.
Dans les matériaux « outlast », la différence tient à ce que l’enveloppe des micros capsules est solide et ne se détruit pas. Elles sont microscopiques (environ 3 millions/cm²). Brevetées sous la dénomination « outlast », ces capsules autorisent le changement de phase. Ce principe physique simple est bien connu de tous avec H2O par exemple : l’eau se transforme en glace solide ou en vapeur gazeuse après un apport ou un retrait d’énergie. La technologie PCM exploite exactement les mêmes lois physiques. Les PCM agissent en fait sur le microclimat de la peau.
Ce maillot est agrémenté d’une poche GSM zippée ainsi qu’une petite poche MP3 à l’intérieur de la manche. Dommage que la fermeture éclair soit de type 3/4. Le maillot lady présente un col différent à double ouverture pour un meilleur confort mais attention aux coups de soleil car il est dépourvu de manches (et donc de poche MP3). Le réel plus pour les dames est le cuissard avec bretelles amovibles clipées avec trois clips et longueur ajustable sur l’avant. La peau ergonomique à densité variable absorbe bien les chocs et son élasticité procure un confort de qualité et ne gène aucunement les mouvements de pédalage. Difficile de trouver un défaut à cette gamme car cette débauche de technologie n’est pas veine, le design est flatteur. Seul petit bémol, le prix, car avec 90 euros le maillot et 80 euros le cuissard, la note grimpe vite mais lorsque vous l’aurez essayé vous ne pourrez plus vous en passer.
La gamme Elégance :
Cette gamme propose des matériaux et des coupes plus habituelles mais tout de même de dernière génération. Les vêtements sont légers, souples et respirants. Deux modèles, Fusion pour homme et Harmonie pour dames, utilisent le « dry clim » ajouré sur les bandes de chaque côté ainsi qu’un tissage micro aéré sur tout le reste du maillot. Un jonc réfléchissant de sécurité sur toute la longueur du maillot rajoute à la sécurité. Ces modèles se dotent de l’indispensable fermeture éclair à ouverture intégrale, le modèle féminin opte toujours pour les manches courtes, mais il paraît que ces dames détestent les traces de bronzage cycliste, alors…
En plus des trois poches dorsales, une quatrième zippée vient agréablement compléter le tout car elle est suffisamment grande pour y loger trois ou quatre portables (boulot, maison, maîtresse etc…)
Le cuissard, comme pour la gamme Prestige, garde la même peau et le lycra comme matériau, mais n’est pas aussi souple que le modèle Prestige, car quoi de plus souple que des trous ? Le modèle lady se voit amputé de ses bretelles au profit d’une ceinture plate dont la largeur permet un parfait maintien, il conserve le fond préformé et sans couture fx80 Noret.
Nous avons testé ces deux modèles lors de la Cap Nore 2009 avec de la chaleur dans la garigue et un vent violent et froid au sommet, ce qui à fait apparaître la qualité première de cet équipement, qui est le transfert de la transpiration vers l’extérieur et le séchage, car malgré ce vent froid nous n’avons subi aucun refroidissement. Pour les cuissards, mêmes éloges pour le confort de la peau car nous étions en tandem. Pour ceux qui ne connaissent pas, en tandem, pas de danseuse donc huit heures assis en montée comme en descente. Pour tester un cuissard ou une selle, rien de tel que huit heures de manivelles. Comme pour la gamme Prestige, le produit est à la hauteur mais le prix aussi : 80 euros le maillot, 80 euros le cuissard, ce qui fait un budget lorsqu’on roule en couple. En tout cas, une vraie bonne idée cadeau.
La gamme Classique :
La plus étendue de toute la gamme avec neuf modèles : Olympe, Flamme, Liberté, Famous, Avenir, Breiz, Fureur, Noret et un modèle en tricot dénommé Retro. Elle ne déroge pas à la règle avec des matériaux de premier choix comme le « comforto », le « outlast », le « lycra » et le » fx80noret ». La différence avec la gamme Elégance ne se situe pas dans le choix des matériaux mais plutôt dans le tissage micro perforé qui laisse le « comforto » agir sur sa seule qualité d’évacuation rapide de la sueur. La coupe, moins près du corps, se différencie par une longueur de manches de +3cm et de corps de +7cm pour une taille 3.
Difficile dans ces conditions de choisir une taille sur catalogue car la différence entre les deux est presque d’une taille. Tous ces maillots ont une fermeture intégrale ce qui permet de l’ouvrir par forte chaleur car ils sont un peu plus chauds que les gammes précitées, mais il n’y a pas de canicule tout le temps. Ils ont une quatrième poche GSM avec « clip’vit », qui n’est autre que des mini aimants placés dans le revers du tissu. Toujours à manches courtes, le modèle Liberté (lady) n’en compte que deux plus une pour le portable mais zippée. Les cuissards sont au niveau de confort de l’ensemble de la gamme et n’appellent aucun reproche.
Toutefois, cette gamme se distingue des deux autres par un design des modèles Flamme, Olympe, Liberté et Famous original et des plus réussis. Avec un prix de 60 euros pour les maillots et 60 euros pour les cuissards, le rapport qualité/prix est très intéressant. Vous l’aurez compris, Noret s’est mis en quatre pour vous proposer se qui se fait de mieux en termes de vêtements cyclistes mais les prix risquent de vous faire hésiter. Dites-vous alors que c’est le prix à payer pour de la qualité à la française et pour vous démarquer des produits de grande distribution.
Plus d’infos sur Noret sur www.noret.com. Pour toute question sur ce test matériel, vous pouvez nous contacter directement par email : testvelo101@velo101.com.