Il y a eu les compteurs de vitesse, les cardiofréquencemètres, puis les capteurs de puissance. L’iBike est différent car c’est un « calculateur de puissance ». Son but : vous donner votre puissance pour un prix bien inférieur aux capteurs du marché. On ne va pas revenir sur la nécessité de raisonner maintenant en watt et non plus en km/h ou en fréquence cardiaque pour celui qui souhaite tirer le meilleur parti des connaissances actuelles en matière d’entraînement. Les anciens mesuraient la qualité d’une préparation aux nombres de kilomètres effectués, depuis les années 1980 on s’est intéressé aux pulsations cardiaques, mais la vraie précision est la puissance exprimée en watt. C’est comme ça, le vélo aussi progresse. Imaginez si en athlétisme on mesurait la performance de Bolt avec un sablier…

Il s’agit d’évoquer ici un concept tout à fait nouveau. Mais quel est ce nouveau concept ? La nouveauté est que les watts ne sont plus mesurés directement par des jauges de contraintes qui analysent les déformations d’une pièce mécanique (axe de pédalier, axe de roue arrière, pédale…) mais calculés en tenant compte de tous les autres paramètres. En effet, notre vitesse de déplacement peut se formuler mathématiquement en fonction de notre puissance mise en œuvre et modulée par une foule de paramètres que sont les résistances aérodynamiques, les résistances au roulement (contact des pneus, déformations et frictions mécaniques) et la force de gravité. En connaissant la vitesse et tous les paramètres on peut donc calculer la puissance fournie : CQFD.

Mais alors, comment fait iBike Pro ? C’est un jouet bourré d’électronique ! Ainsi, il comprend deux capteurs de pression (une relative, une absolue) qui donnent la vitesse du vent et l’altitude, un accéléromètre (comme dans une manette Wii) et un thermomètre (c’est une indication « cadeau »). Pour être plus clair, il reçoit les informations du capteur de vitesse, du capteur de cadence de pédalage et de la ceinture cardio. Auparavant vous lui avez donné votre poids (vélo-cycliste) et votre position usuelle. Après avoir effectué les procédures de calibration il vous calcule tout ce que vous voulez savoir et même plus !

Petit bémol, lors d’une longue montée à puissance relativement constante sur le Ventoux, les passages en position danseuse augmentent la puissance (de 300 à 350 W) alors que nous gardons le même rythme de pédalage : est-ce que l’accéléromètre est pris en défaut par les mouvements latéraux du vélo en danseuse ? Ou est-ce la faute à une mauvaise fixation sur le cintre ? Mis à part cela, les autres mesures semblent conformes : vitesse, cardio, altimètre, pente en %, température, vitesse du vent…

Tout cela est donc fabuleux, et l’installation dans tout ça ? Pas de fil, un capteur de vitesse classique sur la fourche, un autre sur une base pour la cadence, quelques colliers rislan, deux vis pour l’unité sur le cintre, si vos piles sont neuves, ça fonctionne dans la demi-heure. La première fois les séquences « Sep-up » et « calibration » vous prendront un peu de temps. De même, l’installation du logiciel et son assimilation demanderont un certain temps… Matériel nouveau, concept nouveau, il faut un temps d’adaptation, c’est normal.

Discussion sur l’utilité de l’iBike. Pour 499€ soit deux à cinq fois moins que les capteurs traditionnels, il n’offre sans doute pas la même précision. Mais il a aussi des avantages : très léger (70 grammes), il peut facilement se transférer d’un vélo à un autre, c’est un super compteur qui grâce à ses trois lignes offre une multitude d’indications (pente, température, altitude…) et permet de faire un premier pas dans le monde de la puissance.

Avec cet outil, objectiver notre puissance à moindre coût est maintenant possible. Travailler en interval-training et contrôler que la huitième répétition est dans la zone cible autant que les premières, c’est aussi possible. Maintenant, faire un vrai test fiable et précis de calcul de PMA ou de seuil est néanmoins plus aléatoire avec un tel matériel. En effet, chaque paramètre est calculé avec une certaine marge d’erreur. Si cinq paramètres ont chacun 1 à 2 % de marge, cela fait donc 5 à 10 % sur le calcul final. Il faut donc prendre l’iBike pour ses bons côtés et il sont nombreux : léger, pratique, ludique et une première approche pour commencer à parler en watt, le meilleur chemin vers l’amélioration de la performance.

Plus d’infos sur l’iBike Pro sur www.ibikesports.com. Pour toute question sur ce test matériel, vous pouvez nous contacter directement par email : testvelo101@velo101.com.