David Chopin (Hennebont Cyclisme) est présent depuis plusieurs années déjà sur la scène bretonne. Semaine après semaine, il ne cesse de confirmer les espoirs que l’on avait placés en lui. Champion de Bretagne 2009 des espoirs, le jeune homme de 23 ans avait même failli franchir le Rubicon deux ans auparavant, avec la formation du Crédit Agricole. La disparition de l’équipe de Roger Legeay entraîna son retour dans le monde amateur, mais sans rancune ni regrets. Depuis, le coureur d’Hennebont livre une partition sans fausses notes, avec des tops 10 et des podiums en pagaille ! Même s’il n’a plus gagné une course depuis février 2011 et les Interclubs de Rostronen, David Chopin ne s’inquiète pas :  « si j’avais fait du vélo pour gagner des courses, ou pour signer un contrat pro, il y a longtemps que j’aurais arrêté. » A l’heure où la moyenne d’âge des coureurs dans le peloton est de plus en plus jeune, victime du diktat  » je me donne deux ans pour réussir « , cette motivation de rouler pour le plaisir tranche avec la majorité des avis. Et paie.

En effet, cette saison encore, le coursier aux ordres de « Jo » Le Bourhis est quasi omniprésent. Il a même pu honorer une sélection régionale à l’occasion du Tour de Bretagne, qu’il a terminé au neuvième rang, synonyme de premier amateur. Qu’en aurait-il été si la sélection de Bretagne n’avait pas débuté l’épreuve en fanfare avec la victoire de Benjamin Le Montagner et ces quelques jours passés à défendre le maillot bicolore de leader ? Nul ne le sait, mais, encore une fois, David Chopin a su envoyer valser les pronostics. Et ce n’est pas fini. En effet, après avoir pu briguer une première sélection avec l’équipe de France l’an passé, à l’occasion des Boucles de l’Aulne, le briochin portera de nouveau la tunique tricolore, cette fois-ci au GP de Plumelec et à Châteaulin le lendemain.

Il faut souligner que le fait d’avoir un coureur évoluant en DN3 est rare, comme nous le prouve l’intéressé :  » jamais je crois un coureur de DN3 n’a porté les couleurs de l’équipe de France, et cela prouve l’ouverture d’esprit du sélectionneur national. » Une ouverture d’esprit ou juste une sélection méritée pour un homme en forme ? Malgré donc une présence aux côtés des Dumoulin (Cofidis), Fédrigo (FDJ-BigMat) et compagnie, Chopin n’est pas du genre à  se reposer sur ses lauriers, et à se croire au niveau des plus forts : « Il faut être réaliste, physiquement, mon niveau n’est sans doute pas celui des pros. Je ne suis qu’un petit amateur par rapport à eux, c’est logique. Mais je compte sur mon mental et la motivation de me battre avec plus forts pour atténuer cette différence. »

Une différence qui ne sera peut-être pas si grande que cela à l’arrivée, surtout avec un tel maillot sur les épaules ! « Le sport, c’est avant tout le dépassement de soi. Et là, je vais être servi. J’adore le principe du petit qui se bat contre le grand. Je voudrais tellement m’étonner. Le fait d’être poussé dans ses derniers retranchements vous donne une énergie que l’on n’imagine pas. Si je fais du vélo, c’est pour connaître toutes ses sensations que la vie de tous les jours ne peut pas provoquer. Je ne cours pas pour faire carrière ou pour quoi que ce soit, c’est une façon de vivre tout simplement. Pro ou pas, peu importe, je pédale à mon niveau avec le même état d’esprit qu’à mes débuts » nous explique-t-il avec lucidité.

Alors, toujours présent aux avant-postes, sélectionné en équipe de France, pas si loin que ça des meilleurs, qu’est ce que ce fils de champion de monde (Frank, son père, a été sacré champion du monde des journalistes il y a quelques années) nous réservera t’il ?  « J’y vais pour tout donner, pour ne rien regretter. Comme dans la vie, il y a des choses dont on se souvient à jamais, j’espère que ce grand prix de Plumelec et Châteaulin le lendemain entreront dans ce cadre. » Hannibal disait bien que  » s’il n’y a pas de chemin, alors nous le créerons. » David Chopin est en passe de tracer le sien. – Mathilde L’Azou