La femme que nous vous présentons aujourd’hui travaille au sein de l’équipe Trek-Segafredo depuis quatre ans. Elle est en charge du programme hospitalité, dédié aux invités de la marque. Voici Nathalie !

Nathalie, comment as-tu été amenée à travailler dans le monde du cyclisme ?
Cela fait dix-neuf ans que j’y travaille mais je n’ai aucun mérite car je suis née dans ce milieu et j’y ai grandi. Le cyclisme, c’est familial. J’ai été vaccinée avec un rayon et tout comme Obélix, moi aussi je suis tombée dans la marmite étant petite.

Cela aurait pu être dans n’importe quelle équipe, pourquoi chez Trek-Segafredo ?
Tout simplement parce que mon manager m’a contactée pour avoir des informations et savoir comment se passaient les programmes hospitalité dans le milieu du vélo et on a eu une longue discussion qui a débouché sur un contrat. C’est la destinée. Cela se passe très bien, je suis très heureuse. C’est différent tous les jours, je rencontre des gens, j’essaie de leur donner le sourire. Ils sont heureux de voir les coureurs, les champions sont très accessibles et restent très simples et c’est ce qui fait la beauté du cyclisme. C’est un sport gratuit, accessible à tous, et les grands champions sont très humbles. C’est beau. Je suis passionnée par mon travail. C’est beaucoup de travail et ce n’est pas simple tous les jours. De toute façon, aucun travail n’est facile. J’aime ça ! Mon bureau est magnifique et il y a beaucoup de monde ! (Rires)

Peux-tu nous raconter une journée-type ?
J’accueille les différents sponsors tous les matins. Ils visitent le Village Départ. Ils ont accès aux coureurs avant le départ de la course, ils visitent le bus des coureurs et ils ont l’occasion de discuter avec les soigneurs ou les mécaniciens. C’est important pour eux de découvrir comment on travaille car on a un métier pas comme les autres, dans un environnement pas comme les autres. On leur fait partager toutes ces émotions et les anecdotes du quotidien. Certains viennent ensuite sur la course.

Chez Trek, il ne semble pas y avoir beaucoup de femmes, comme dans bon nombre d’équipes…
Quand je suis arrivée, il n’y avait qu’une seule femme mais depuis cela a bien changé. Nous avons des femmes chargées de la presse, de l’habillement cycliste, de la logistique (hôtels et repas). Il y a des filles dans cette équipe et ce n’est pas du tout une équipe machiste. Le manager nous demande d’être professionnels donc il recrute par rapport aux compétences des gens.

Que penses-tu de cette évolution justement ?
Je trouve ça bien et important d’avoir des présences féminines car on pense différemment. On a une autre vision des choses et c’est bien d’échanger entre hommes et femmes. Nous sommes une équipe. C’est aussi important pour nous les femmes de travailler avec des hommes car on peut avoir leur point de vue. Nous sommes complémentaires. L’important c’est de trouver le bon moyen de communiquer.

Pour un cycliste, est-ce plus facile de dialoguer avec une femme ?
Oui, peut-être pour la sensibilité, mais je pense que le plus important pour un cycliste, c’est d’avoir confiance. Quand on démarre une saison, ils ont besoin d’apprendre à nous connaître, hommes comme femmes. C’est vrai que nos discussions tournent plus autour de la famille. Sur un Grand Tour, ils ont besoin de parler. Nous sommes collègues et tous disposés à dialoguer. L’essentiel, c’est que le travail soit fait et que les gens soient professionnels.

Propos recueillis par Mathilde Duriez.