On en parlait vendredi dans l’article Cyclosport 2019 https://www.velo101.com/cyclosport/article/le-calendrier-cyclo-2019–20597, que vous avez été des milliers à consulter et à partager. En plus ce n’est pas fini, merci à tous. La nouvelle féminine du team Trek-Vélo 101 c’est elle : Emilie Rochedy, plus motivée que jamais et persévérante puisqu’elle candidatait déjà la saison passée. Bienvenue à elle dans ses nouvelles couleurs (ou presque car il manque les liserés tricolores, ça sera vite remédié). Rendez-vous dès ce week-end sur le compte Instagram du team Trek-Vélo 101. 

Emilie Rochedy au team Trek Vélo 101Emilie Rochedy au team Trek Vélo 101 | © Emilie Rochedy

Emilie, comment es-tu « tombée » dans le vélo ?

Depuis bébé j’ai été baignée dans le monde de la bicyclette avec mon papa. Mais avec mon caractère bien trempé je me suis orientée vers le triathlon durant une dizaine d’années, avant de me rendre à l’évidence que je voulais faire comme papa en goûtant au monde du deux roues et du bitume.

Tes premiers souvenirs, premier vélo, premier maillot de vélo, ça ressemble à quoi ?

Il faut fournir une photo ? (sourire) C’était il y a quelques années maintenant, j’étais fan de Pantani pour sa classe à l’italienne ! Alors forcément je me suis retrouvée peu de jours avant le passage du Tour de France sur mon VTT jaune… en alu, avec mon ensemble Bianchi et surtout mon super casque rose à gravir les virages de l’Alpe d’Huez, du moins les derniers kilomètres.

Adolescente, comment vivais-tu la cohabitation avec les gars, et question inverse si tu veux bien, de leur point de vue, selon toi ? 

Pour être honnête j’ai toujours apprécié rouler avec des hommes, et encore aujourd’hui. J’aime ce côté rivalité. Il faut que je montre que je suis meilleure qu’eux. J’ai une certaine facilité pour m’affirmer dans le milieu masculin. De leur point de vue, je pense qu’ils apprécient ce petit bout de femme avec beaucoup d’humour, même s’ils me font savoir que ça les dérange lorsque je suis devant eux.

A un moment donné, tu as imaginé vivre du vélo, où tu as toujours eu en tête de garder un plan B ?

Je crois qu’on rêve toutes de passer professionnelles, d’être connue et reconnue. Mais la réalité est autre chose. Pour moi j’ai toujours voulu concilier sport et études jusqu’à avoir mon diplôme. Malheureusement le cyclisme féminin ne permet pas de vivre encore, ce pourquoi j’ai décidé d’aller travailler.

Comment as-tu rebondi après ton titre de championne de France espoirs ? 

Après mon titre j’ai essayé de viser plus haut avec pour but d’intégrer une équipe professionnelle. Mais avec les études et le manque de temps pour m’entraîner je n’ai malheureusement pas eu les résultats escomptés. 

Penses-tu avoir raté des opportunités ? des regrets ?

Je n’ai aucun regret. Je me suis donnée à 200% pour réussir études et vélo. Peut-être que j’ai raté des opportunités car je n’ai jamais eu d’aménagement scolaire mais aujourd’hui je suis très fière de mon parcours.

Avec ce recul-là quel regard portes tu sur le cyclisme féminin, son développement, sa médiatisation ?

Je pense que le cyclisme féminin est en plein essor. En France malheureusement il y a encore du travail à faire. Nous ne comptons qu’une seule équipe semi-professionnelle ; je dis semi car toutes les filles ne sont pas rémunérées. Il faudrait commencer par ça pour avoir des filles prêtes à faire du vélo à plein temps et capable de rivaliser avec les meilleures. 

2018 a été une année entre parenthèse, disons-le, pourquoi ?

Comme expliqué précédemment, j’ai dû faire des choix une fois l’obtention de mon diplôme d’infirmière. Je me suis engagée dans le monde professionnel avec ses contraintes de rythme ; le vélo et mon métier sont devenus incompatibles. C’est pourquoi aujourd’hui je dispose d’un temps partiel pour me permettre de reprendre la compétition.

Emilie Rochedy championne de France espoirs 2015Emilie Rochedy championne de France espoirs 2015 | © FFC

En 2019, tu intègres le team trek vélo 101, tu étais déjà candidate pour 2018, la témérité c’est une de tes qualités ?

En effet je pense que c’est le mot qui me définit. Je pense aussi que dans le sport, notamment de compétition il faut savoir oser et entreprendre pour réussir et tirer son épingle du jeu.

Quand tu regardes un classement de cyclo-sportive, tu regardes ton classement par rapport aux filles ou vis à vis des garçons ? 

Je regarde toujours mon classement général, je vise la meilleure place, que ce soit des garçons ou des filles. 

Qu’est-ce que tu attends d’un team comme trek vélo 101 ?

Un esprit d’équipe, que chacun se tire vers le haut. Trek vélo 101 met tout en œuvre pour que l’on soit dans les meilleures conditions. Tant sur le plan matériel que sur le plan humain et c’est ce que je recherchais.

Plus largement, de la saison 2019, l’EDT c’est un réel objectif pour toi ? 

Disons que c’est mon objectif principal. Cela reste une magnifique cyclo-sportive alors j’espère pouvoir y briller. Après concernant mes différents autres objectifs, il faut que je les détermine avec mon entraîneur qui est mon père. Comme on dit on ne change pas une équipe qui gagne, et c’est grâce à lui que j’ai décroché mon maillot tricolore alors « we’ll see ». 

En conclusion, qu’est-ce que tu conseillerais aux Emilie mini, qui veulent se mettre au vélo ?  

Persévérance et détermination ! Le sport c’est tout d’abord un plaisir, un jeu. Sans ça, ça ne pourra jamais fonctionner.