Damien quel est le bilan de votre saison 2017 ?

Le bilan est bon. Personne ne croyait vraiment qu’on gagnerait la Coupe de France. Ce n’était pas évident de faire la différence sur la finale de la Coupe de France d’autant qu’on avait 115 points à rattraper. Il fallait marquer beaucoup de points et que nos concurrents n’en marquent pas beaucoup. Après l’avant-dernière manche, j’ai dit aux coureurs que c’était encore possible d’aller chercher la victoire, qu’il fallait y croire et se donner les moyens pour ne rien avoir à regretter. C’était compliqué, mais on a réussi à le faire, cela compte dans le bilan d’une saison.

Quelles sont les bonnes satisfactions et les déceptions de votre saison ?

On fait rarement de mauvaises saisons, il n’y a pas de déceptions. Cette année on a gagné des courses importantes en plus de la Coupe de France, on gagné des titres européens sur la piste. Il n’y a pas eu de déception outre mesure. On n’était pas content de ne pas gagner le contre-la-montre par équipes, mais on sait pourquoi.

Quels coureurs vous ont impressionné ?

Chez nos adversaires je ne sais pas, il n’y a personne qui a dominé la saison. Matthieu Burgaudeau a fait de très belles choses alors qu’il sort des juniors. Faire ce qu’il a fait on ne voit pas ça tous les ans. Il a des qualités supérieures à la normale. Ensuite Florian Maître a fait une belle fin de saison, il progresse à un bon rythme avec deux titres de champions d’Europe sur piste. On a de très bons éléments et pas mal de Vendéens comme Jeannière, Orceau, Bernard et Burgaudeau, c’est important pour nous.

Comment avez-vous trouvé le niveau de la Coupe de France cette année ?

Il était plutôt homogène. Ça a été serré pendant longtemps avec quatre équipes. Il y a un très bon niveau dans le cyclisme amateur. Il y a eu de belles manches où la différence n’arrivait pas à se faire, cela veut dire que le niveau est bon. La Coupe de France c’est intéressant de la gagner, mais il n’y a pas du tout de retombées. On ne sait pas si on se battra tous les ans à 100 % pour la gagner.

Vous misez sur le collectif, est-ce que vous travaillez ça particulièrement ?

On a un cadre au Vendée U. Les classements par équipes sont importants chez nous, on privilégie toujours l’équipe avant la performance individuelle. À l’intérieur de ça l’individuel doit se dégager, mais cela passe forcément par le collectif. C’est des discours que l’on a à tous les stages hivernaux, on rabâche la façon de voir au Vendée U. Du moment qu’un coureur a notre maillot sur le dos, il y a un état d’esprit collectif à avoir. C’est quelque chose qui s’écoute, qui s’entend, qui s’apprend. Ça fonctionne plutôt pas mal.

Pensez-vous que la Coupe de France doit être plus mise en valeur ?

C’est une certitude. Les retombées au niveau de la Coupe de France sont inexistantes. Ça fait de la peine même pour les organisateurs de courses. On voit des manches où il n’y a personne à l’arrivée, il n’y a même pas de publicité qui est faite, je ne comprends pas trop. C’est une épreuve reconnue en interne, mais après les retombées il n’y en a pas. La mettre plus en valeur ça serait plus intéressant pour les clubs, les coureurs, les organisateurs.

Pensez-vous que des équipes peuvent délaisser les manches de Coupe de France ?

Nous, c’est le choix que l’on fera la saison prochaine quand le calendrier ne nous laissera pas le choix. Nous, notre priorité c’est de former des jeunes. L’an prochain s’il faut faire des choix on ira sur des courses internationales avec une équipe très performante parce que la Coupe de France c’est bien, mais ça reste des courses d’une journée. Il est plus intéressant de faire de belles courses par étapes à l’international.

Les parcours en Coupe de France sont-ils représentatifs de tous les types de coureurs ?

En étant objectif, je ne pense pas. Il y a beaucoup de courses cataloguées comme routier/sprinter. Nous, quelque part cela ne nous dérange pas, on n’est pas une équipe de grimpeurs, mais cela pourrait être plus diversifié. Quand j’entends que la fédération se plaint de ne pas avoir de rouleurs en France, qu’est-ce qu’on nous propose ? Pourquoi il n’y a pas une manche de contre-la-montre individuel en Coupe de France, le seul contre la montre qu’on a eu cette année il faisait que sept kilomètres, c’est ridicule. Nous, on a coorganisé le contre la montre par équipes en 2017, non pas parce qu’on est bon, mais parce que cela fait partie de l’apprentissage des coureurs. Il y en a maintenant régulièrement sur les grands tours donc il faut savoir en faire. C’est compliqué d’avoir des organisateurs, et difficile d’organiser une course, mais je pense qu’il y a moyen d’optimiser les choses un peu mieux.

Pensez-vous que le monde amateur doit être reformé ?

Je pense qu’au niveau amateur ça va, c’est plus la mise en cohérence des choses qu’il faudrait modifier. Les montées/descentes c’est bien et pas bien, il y a une hiérarchie, mais le modèle économique du vélo est très compliqué, il ne tient pas à grand-chose. Ces montées/descentes pénalisent les clubs qui descendent, cela peut les mettre en difficulté financière parce qu’après les subventions ne sont plus les mêmes.

Combien coûte une saison pour le Vendée U ?

Le budget est de 450 000 euros. On a quatre salariés chez nous. Le cahier des charges nous impose d’avoir un salarié et demi. Nous, on fait le choix d’avoir deux directeurs sportifs, un mécanicien et un assistant qui sont salariés. Cela coute de l’argent mais c’est pour mettre les coureurs dans de bonnes conditions.

Au niveau des partenaires financiers est-ce que vous allez en changer en 2018 ?

Sur ce domaine-là, c’est stable. Le département et les magasins U sont nos principaux partenaires financiers et une petite partie de la région. ADM Value (qui nous a permis de faire le Tour du Maroc cette année repart en 2018.

Est-ce que vos coureurs vont faire du cyclo-cross ?

Il y en a toujours un petit peu qui en font pour la reprise. Cette année, on a recruté Thomas Bonnet le champion d’Europe et du monde de VTT junior qui fait aussi du cyclo-cross donc il y aura lui et Thomas Champion.

Combien de vos coureurs sont étudiants ?

On sera 16 l’an prochain et la majorité des coureurs seront scolarisés en 2018. Ceux qui ne sont plus en espoir, ils se concentrent sur le vélo pendant deux trois ans pour essayer de devenir pros.

En termes de scolarité vous avez une politique particulière ?

Ce qui est sur c’est que la priorité c’est que les coureurs aient leur diplôme. On ne mettra jamais une période de courses chargées quand il y a une période d’examen. Peu de monde arrivera à passer pro donc il faut préparer l’avenir. On prépare l’avenir et des choses sont dans les tuyaux pour le suivi de nos athlètes.