dan martin mur de bretagne

Après la victoire de Cadel Evans en 2011, celle de Vuillermoz en 2015, Dan Martin (UAE Team Emirates) a été le plus rapide à dompter l’ascension de Mûr de Bretagne, jeudi, au terme de la sixième étape du Tour de France. Deuxième derrière le tricolore lors du dernier passage des coureurs sur la côte bretonne, l’Irlandais a pris sa revanche. « C’était un plaisir d’être deuxième en 2015. Mais, je préfère gagner a-t-il expliqué à l’issue de sa victoire. Je connaissais parfaitement la tactique. Je savais ce que je devais faire. On était tous dans le rouge et quand Richie Porte s’est rangé, je suis parti, j’avais de bonnes jambes. Vraiment, de bonnes jambes. Je me sentais bien hier, mais je n’ai pas obtenu d’ouverture pour pouvoir sortir et jouer la gagne. Aujourd’hui, j’étais vraiment détendu toute la journée. Je n’étais pas en confiance mais j’ai voulu essayer. » En difficulté sous ses nouvelles couleurs en 2018, Martin avait retrouvé le chemin de la victoire sur le Critérium du Dauphiné. Il remporte donc son deuxième succès avec l’équipe émiratie. 

Favori à la victoire à Mûr de Bretagne, Julian Alaphilippe (Quick Step Floors) a manqué le coche ce jeudi. Le Français a surement manqué de soutien dans le final, alors que Dan Martin a attaqué les plus costauds à plus d’un kilomètre de la ligne blanche. Bien placé dans les roues de Richie Porte (BMC), Alaphilippe n’a pas eu le jus pour réaliser le jump afin de suivre le sillage de l’Irlandais. « Les sensations étaient bonnes mais pas exceptionnelles et pour gagner, il fallait être vraiment en très grande condition a indiqué le vainqueur de la Flèche Wallonne. Je ne sais pas ce qui m’a manqué. J’étais tout simplement à la rupture. Mon équipe a fait un très gros travail toute la journée donc j’avais à coeur de bien finir le travail. On était avec Philippe Gilbert et moi les deux à devoir faire le final. Voilà, c’était un peu trop long pour moi peut-être. La consigne, c’était de rester concentré à l’avant et on voulait que ça rentre pour essayer de faire le coup double, la victoire d’étape et le maillot jaune. C’était vraiment une ascension difficile avec un gros tempo d’entrée de jeu. Personnellement, c’était un poil trop long. »

Si la majeure partie des favoris ont franchi la ligne dans le même temps, deux des prétendants à la victoire finale ont perdu de précieuses secondes. Romain Bardet (AG2R La Mondiale) et Tom Dumoulin (Team Sunweb) ont joué de malchance dans le final de l’étape. Les deux leaders ont connu des problèmes mécaniques. Le Français a « eu un problème de vélo » à seulement trois kilomètres de la ligne, juste avant d’entamer l’ascension vers Mûr de Bretagne. « J’ai cassé ma roue. J’ai dû changer de vélo avec Tony Gallopin. C’est jamais bon de perdre du temps. Ce sont les aléas de la course mais il y a plein de rebondissements sur le Tour » a déploré le tricolore au micro de France télévisions. Si le Français a concédé 31 secondes sur la ligne, la perte est encore plus conséquente pour Tom Dumoulin, passé 53 secondes après le vainqueur du jour. Le Néerlandais a crevé à cinq kilomètres de l’arrivée, dans une descente. « Ma roue a touché et j’ai dû la changer et chasser jusqu’à la fin mais c’était très difficile a-t-il avoué sur le site de sa formation. C’est juste de la malchance. Simon Geschke m’a donné sa roue aussi vite que possible et on a essayé d’aller le plus vite possible jusqu’à la ligne d’arrivée. Je savais que je ne rentrerais pas donc il fallait juste limiter la perte de temps. » 

Présentation de l’étape du jour : 

profil 7ème étape Tour de France

Ce vendredi, les sprinteurs seront à la fête. Après deux étapes accidentées, avec un final en côte, il n’y aura pas de difficulté dans les derniers hectomètres à Chartres. Au départ de Fougères dans l’Île-et-Vilaine, les coureurs s’élanceront pour la plus longue étape des trois semaines de course. Sur le tracé, les organisateurs ont placé une côte classée en quatrième catégorie à la mi-course, un sprint intermédiaire et un sprint bonus pour des secondes de bonifications. Le local de l’étape Nicolas Edet (Cofidis) est revenu sur le parcours qui attend le peloton. « La journée la plus longue du Tour, ce qui en fera sans doute la seule difficulté d’une étape assez facile. Au bout d’une semaine et après deux étapes stressantes en Bretagne, la fatigue commencera à se faire sentir. Toute la première partie est plate, avec un secteur exposé en Mayenne, avant de retrouver des parties boisées. La Sarthe est plus vallonnée. Montées, descentes, on passera près des points culminants de Pays-de-la-Loire. On aurait même pu trouver des Grands Prix de la montagne plus longs que la côte du Buisson de Perseigne. La traversée de l’Eure-et-Loir se fera à découvert, au milieu des champs de blé. Le vent du sud peut être dangereux dans les 50 derniers kilomètres. On peut également redouter l’orage en fin d’après-midi. Comme chaque jour, une échappée va tenter sa chance. Elle a 99% de chance d’être revue, pour un sprint à Chartres. »  

-Léo Labica