Grégory Baugé. Dans les colonnes du journal L’Equipe, à qui Grégory Baugé (US Créteil) a bien souhaité donner une interview après l’annonce de ses trois no-shows sanctionnés, le meilleur sprinteur du monde a reconnu ses fautes. « Bien sûr, j’ai des torts. Mais l’UCI a aussi des torts de son côté. Pourquoi a-t-elle attendu un an ? Je suis le premier fautif, bien sûr, mais l’UCI n’a pas le droit de jouer comme ça. Le plus dur est derrière. J’étais blessé, il y a eu un décès dans ma famille proche, et puis l’affaire. Toute la fin d’année, ça a été dur. Ma force, c’est d’être costaud mentalement. Grâce à Dieu, je pense avoir la force de surmonter ça. Ça va me rendre encore plus fort. » Grégory Baugé tentera donc de faire table rase du passé dans les semaines à venir pour reconquérir le maillot arc-en-ciel en mars et obtenir sa sélection pour les Jeux de Londres.

Imbroglio. Un imbroglio est né sur la sanction prononcée par la commission disciplinaire nationale à l’encontre de Grégory Baugé. Le président David Lappartient, bien qu’indépendant de la décision prise, s’en est expliqué. « Les trois manquements ont été notifiés avec dix mois de retard. Lorsque Grégory Baugé a pris le départ des Championnats du Monde, il n’avait pas connaissance de la notification, il n’y avait donc pas lieu de lui retirer ses titres de champion du monde. La commission disciplinaire a opté pour une sanction rétroactive car en le suspendant maintenant Grégory Baugé aurait raté les JO 2012. Or le règlement même de l’UCI le dit, la sanction ne doit pas porter préjudice à l’athlète. Voilà pourquoi il y a eu rétroactivité. Une chose est sûre Grégory Baugé a fait une erreur concernant ces trois no-shows et nous à la FFC, nous soutenons l’UCI dans sa lutte antidopage et sommes en faveur de la géolocalisation. »

David Lappartient. Indépendant quant à la sanction prononcée à l’encontre de Grégory Baugé, le président de la FFC a regretté le manque de sérieux administratif du sprinteur français. « Les faits ne sont contestés par personne, a-t-il affirmé ce soir à Quelneuc. Trois no-shows sont reprochés à Grégory Baugé, qui reconnaît d’ailleurs ses torts. Nous restons fermes sur ce point : les règles de localisation doivent être respectées et il n’est pas excusable dans le fait qu’il ne se soit pas localisé. Un athlète de haut niveau a beaucoup de droits mais aussi quelques devoirs, comme le devoir d’exemplarité. Il n’y a pas eu de traitement de faveur le concernant. L’UCI a commis une erreur mais n’inversons pas les rôles, c’est Baugé qui a commis la première. Je suis convaincu qu’il saura remettre les pendules à l’heure aux Mondiaux et aux JO. »

Isabelle Gautheron. L’affaire Baugé pourrait envenimer l’ambiance de l’équipe de France sur piste dans son approche des Jeux Olympiques. Aussi, la Directrice Technique Nationale Isabelle Gautheron a pris le taureau par les cornes en remobilisant tout de suite les Bleus autour de leurs futurs objectifs. « L’essentiel est de ne pas regarder en arrière, même si ça fait mal, mais de regarder ce qui va se passer dans sept mois à Londres et d’aller vers le titre olympique, a-t-elle déclaré. Il faut rester concentré sur les JO. J’y veillerai pour qu’on continue à travailler dans le bon sens. Je veillerai aussi à ce que règne la cohésion entre les trois sprinteurs qui disputeront la vitesse par équipes aux Préolympiques et aux Mondiaux. Le groupe doit rester uni, même s’il y a une rivalité sportive entre Grégory Baugé et Kevin Sireau pour la seule place du tournoi de vitesse aux Jeux, et pour laquelle cette affaire ne change rien aux critères de sélection. »