Christophe EloyChristophe Eloy | © CCVSA

Ils ont frôlé la descente en DN2. Dix-huitième, le CC Villeneuve Saint-Germain Soissons Aisne, espère l’an prochain se maintenir plus rapidement, pour s’éviter une fin de saison sous pression. Christophe Eloy en a profité pour se confier, en revenant sur ce cru 2018, tout en évoquant la prochaine saison des siens.

Christophe, quel bilan tirez-vous de cette saison 2018 ?

Depuis plusieurs années, nous essayons de reconstruire, pour être à la hauteur sportivement. Nous avons voulu aider les jeunes à progresser, en créant des automatismes autour de notre capitaine de route, Alexis Bodiot. Financièrement, nous avons aussi essayé d’être à la hauteur. Nous avons changé nos anciens véhicules. Cela permet de structurer l’équipe petit à petit. Dès 2019, nous allons récupérer du staff supplémentaire, avec l’arrivée notamment de Frédéric Mongrelet. On espère pour cela garder un maximum d’aides. La conjoncture économique est défavorable. Avec les baisses de subventions, il est de plus en plus difficile de recruter chaque année. A terme, nous allons connaître une baisse de trente à quarante pourcent de nos subventions. Cela risque de mettre plusieurs équipes en difficultés.

Avec seulement six victoires, dix-sept podiums et une dix-huitième place finale, vous n’êtes pas passé loin de la relégation…

Nous avons été sous pression tout au long de la saison. Cela s’est joué à pas grand-chose. Personne n’est à l’abri d’une descente. Les grosses équipes de DN1 sont sereines, mais pour une majorité, tout se joue jusqu’à la dernière manche. Dans le format actuel de la Coupe de France, pour les clubs et les partenaires, il est vital de rester en DN1.

Quel regard portez-vous le format actuel de cette DN1 ?

Le problème, dans le format actuel, c’est qu’il y a énormément d’enjeux sportifs. Hormis cinq équipes, toutes les autres luttent pour se maintenir en DN1. Et même si les coureurs performent sur ces épreuves, à part pour ceux des équipes de têtes qui jouent le classement général, ils ne sont pas tellement mis en avant. Quand on voit les équipes qui descendent en DN2, cela s’apparente parfois à une descente aux enfers. Aujourd’hui, si des jeunes viennent chez nous, c’est pour notre carte de visite. La DN1 est la vitrine du club. Je pense également qu’en France, il y a trop d’équipes. Cela conduit à voir des jeunes coureurs qui n’ont pas forcément le niveau intégrer des équipes nationales.

Quel est votre plus beau souvenir cette saison ?

(Il réfléchit) Les performances de l’équipe sur l’Estivale Bretonne ! Nous avons tout de suite marqué des points. C’est l’un des plus beaux moments de la saison. Cela nous a remis du baume au cœur pour terminer la saison.

Les coureurs du CCVSA en plein stage de préparationLes coureurs du CCVSA en plein stage de préparation | © Jean-Marie Champagne

Quel regard portez-vous sur Alexis Bodiot (3 victoires) et Vincent Louiche (10e du challenge), auteurs d’une très belle saison ?

Alexis nous a apporté son expérience tout au long de la saison. Vincent a lui aussi réalisé une grande saison. Nous avons la chance de pouvoir s’appuyer sur deux bons coureurs qui s’entendent bien en Coupe de France. C’est toujours mieux que plusieurs coureurs qui se tirent dans les pattes.

Un mot sur les arrivées pour la saison prochaine ?

Nous avons pour l’instant enregistré qu’une seule arrivée, celle de Killian Evenot en provenance du CM Aubervilliers 93, très motivé à l’idée de nous rejoindre et qui reste sur une grande saison. L’objectif est aussi de promouvoir les jeunes de l’équipe dès l’an prochain, en les faisant progresser à leur rythme. Depuis deux, trois ans, notre travail de formation porte ses fruits. Il faut continuer.

De nos jours, est-il difficile de convaincre et de séduire les jeunes ?

A l’époque, nous avions facilement des contrats aidés pour les jeunes coureurs. Aujourd’hui, ces derniers sont de plus en plus exigeants financièrement. C’est un peu l’appât du gain. Ils veulent des garanties. Et vont souvent au plus offrant.

Il n’y a pas eu pour l’instant de départs. C’est une volonté de l’équipe de conserver un groupe stable ?

Nous avons gardé l’effectif au complet. Personne n’était sur le départ ou ne voulait partir. C’est une bonne chose. Cela va nous permettre de travailler dans la continuité.

Quels seront les grand objectifs la saison prochaine ?

Nous aimerions terminer dans les dix premiers, pour s’éviter des sueurs froides en fin de saison. Il faudra marquer des points d’entrée. Si la dynamique est bonne dès le début, sportivement, il est plus facile de garder le cap tout au long de la saison. Je pense que l’équipe sera plus forte que l’an dernier. Les jeunes ne peuvent que progresser. Le noyau de ce groupe est vraiment intéressant. J’ai bon espoir.

Propos recueillis par Romain Boisaubert