En s’imposant hier, David Gaudu (France) avait confirmé son statut de leader au sein d’une équipe de France entièrement acquise à sa cause. Sa belle performance lui avait permis de recoller à neuf secondes du maillot jaune John Rodriguez (Colombie), qui avait su anticiper les débats pour perdre un minimum de temps sur les favoris, et même en gagner. Alors l’étape du jour où quatre cols venaient se mettre en travers des roues des coureurs était forcément un terrain de jeu idéal pour le futur pensionnaire de la FDJ, et une occasion en or de prendre les commandes du classement général. Les cent vingt kilomètres au programme de la course reine des Espoirs n’avaient une fois de plus rien d’une promenade de santé. Le col de l’Iseran et ses 2764 mètres d’altitude donnaient le ton d’entrée, ce qui permet à vingt-trois coureurs de sortir rapidement, parmi lesquels le Champion de France Amateurs Valentin Madouas.
Mais c’est rapidement le chaos dans ce premier long col. Les coureurs qui grimpent le moins bien se retrouvent vite lâchés, les plus à l’aise dès que l’altitude dépasse les 2000 mètres s’envolent. C’est ainsi que la tête se fait reprendre avant même le sommet et qu’une trentaine d’hommes forts mène l’étape au moment de la bascule. La situation est confuse dans le longue vallée menant au col des Sardières (4 km à 5 %). Ole Forfang (Norvège) en profite et distance tout le monde pour s’offrir un raid solitaire. Un contre le menace, avec entre autres William Barta (Etats-Unis), Nico Denz (Allemagne), Filippo Ganna (Italie), Aurélien Paret-Peintre (France) et Nick Schultz (Australie). La jonction se produira un peu plus tard.
Il faut alors attendre la montée finale vers Valmainier (15,2 km à 6,7 %) pour que les décisions se fassent. Ce sera sans John Rodriguez, distancé dans le col de Beau Plan, qui voit au fur et à mesure des kilomètres son maillot jaune s’effilocher, bien que le Colombien n’explose pas totalement. Le peloton perd petit à petit des éléments et une dizaine de garçons se retrouvent en position de chasse de la tête de course, composée d’un seul homme. Nick Schultz a en effet attendu le pied de l’ascension finale pour porter son effort. Il monte à son rythme, de façon régulière. Il réussi l’exploit de maintenir son avance à une minute et s’en va chercher la victoire.
On a pourtant cru un temps que le succès allait lui échapper, la faute à Adrien Costa (Etats-Unis) décidément très en vu cette semaine. Il attaque Gaudu et consorts avant de coincer et de se faire reprendre à deux kilomètres du but. Son panache fait plaisir à voir mais il lui aura encore manqué un petit quelque chose pour arriver avant tout le monde. Ce petit truc, David Gaudu semble l’avoir. Plus frais que ses adversaires, il fait le sprint au sommet pour grappiller quelques secondes qui pourraient ne pas être anecdotique demain soir. Et aussi pour prendre la précieuse tunique de leader devant Edward Ravasi (Italie).
La lutte pour la victoire finale devrait se jouer entre le Français et l’Italien sur la route qui mènera les coureurs de St-Michel de Maurienne à St-Sorlin d’Arves (72 km). Soit une arrivée jugée au sommet du col de la Croix de Fer qui pourrait bien chambouler le classement.
Classement 7ème étape :
1. Nick Schultz (Australie) les 121,1 km en 3h33’58 » (34,0 km/h)
2. David Gaudu (France) à 1’24 »
3. Jai Hindley (Australie) à 1’26 »
4. Edward Ravasi (Italie) m.t.
5. Egan Bernal (Colombie) à 1’30 »
6. Adrien Costa (Etats-Unis) à 1’40 »
7. Matteo Fabbro (Italie) m.t.
8. Lennard Kämna (Allemagne) à 2’36 »
9. Harm Vanhoucke (Belgique) à 2’39 »
10. Tao Geoghegan Hart (Grande-Bretagne) à 2’45 »
Classement général :
1. David Gaudu (France) en 21h06’35 »
2. Edward Ravasi (Italie) à 21 sec.
3. Adrien Costa (Etats-Unis) à 1’20 »
4. Harm Vanhoucke (Belgique) à 1’35 »
5. Michal Schlegel (République Tchèque) à 1’57 »
6. Jai Hindley (Australie) à 2’00 »
7. Egan Bernal (Colombie) à 2’14 »
8. Tao Geoghegan Hart (Grande-Bretagne) à 3’10 »
9. Matteo Fabbro (Italie) à 4’03 »
10. Michael Storer (Australie) à 4’42 »