Quand on vous parle de frères dans le peloton cycliste, évidemment, le premier nom qui vient à l’esprit, et c’est tout à fait logique, c’est celui des Schleck. Dans un degré moindre, il y a Benjamin et Maxime Le Montagner. Si les deux ne jouent plus tout à fait dans la même arène (Maxime vient de passer professionnel chez Véranda Rideau-Super U, Benjamin est encore amateur au Côtes d’Armor Cyclisme), ils restent toujours aussi proches sur le vélo, avec beaucoup de respect, d’admiration et de souhaits l’un envers l’autre. Alors, soit, ils n’ont pas le talent des frères Schleck, mais tout de même, les frères Le Montagner en imposent !

Quelles sont les qualités de votre frère ?
Benjamin Le Montagner : Maxime est un coureur qui a une très bonne pointe de vitesse, c’est un vrai sprinteur. Quand il a quelque chose en tête il va jusqu’au bout, il ne lâche rien, c’est un battant.
Maxime Le Montagner : Benjamin, c’est un puncheur-rouleur, il aime beaucoup aller dans les échappées, quand il y a un petit groupe pour le sprint final. C’est un vrai bagarreur, un battant qui aime tout… sauf grimper !

Quelle est sa plus grande victoire selon vous ?
Benjamin Le Montagner : Je pense que sa plus grande victoire est la Ronde Mayennaise. Il a aussi fait une très bonne fin de saison, où il  a été tout simplement impressionnant. Sa victoire lors du Challenge National à Jugon-les-Lacs était magnifique aussi.
Maxime Le Montagner : Houlà, qu’est-ce qu’il a gagné déjà ? Je dirais le Tro Div Ster, ainsi qu’une étape du Tour du Pays de Lesneven. Il peut passer pro, bien sûr, je pense qu’il en a les capacités.

Sa saison 2011 a-t-elle été correcte ? Benjamin, ton frère méritait-il de passer professionnel ?
Benjamin Le Montagner : Mon frère mérite de devenir professionnel, car il faut se l’avouer, même s’il a réalisé un milieu de saison assez moyen, il a su prouver en fin d’année qu’il avait le niveau pour passer à l’échelon supérieur.
Maxime Le Montagner : Il a réalisé une très bonne année 2011, bien meilleure que la mienne en tout cas, avec à la clé de magnifiques résultats.

Quelle course le verriez-vous bien gagner ?
Benjamin Le Montagner : J’ai pu voir son programme de l’année, c’est vrai qu’il aimerait bien participer au Tro Bro Leon, car c’est une belle course qui se déroule en Bretagne, ainsi que Paris-Roubaix Espoirs, qu’il pourrait disputer avec la sélection de Normandie. Les deux épreuves sont des magnifiques courses qui nous font rêver tous les deux.
Maxime Le Montagner : Je le verrais bien gagner Liège-Bastogne-Liège, sans plaisanter. Il est capable de passer les bosses qu’il y a sur le parcours. Bon après, vu qu’il n’est plus Espoir, il va être obligé de la gagner chez les professionnels !

Nous sommes encore dans la période des vœux. Alors, que vous souhaitez-vous pour cette nouvelle saison ?
Benjamin Le Montagner : Pour cette année, je lui souhaite de faire du mieux qu’il peut. Passer professionnel, c’est le summum d’une carrière, une consécration, un autre monde tout simplement. Je lui souhaite également le plus de réussite possible, qu’il se fasse plaisir surtout. S’il ne gagne pas une course dès sa première année, ce n’est pas grave, on ne veut pas lui mettre trop de pression. Il faut qu’il prenne son temps.
Maxime Le Montagner : En 2012, je lui souhaite de passer professionnel à la fin de l’année. Il le mérite et en a les capacités. Sinon, plein de victoires !
Benjamin Le Montagner : J’espère faire le Tour de Bretagne 2012 avec mon frère qui doit normalement y participer. De plus, une des arrivées se situe chez nous, donc c’est vraiment quelque chose qui nous tient à cœur, on espère y briller.

Vous appréciez de courir ensemble ?
Benjamin Le Montagner : J’apprécie de pouvoir courir avec lui, oui, même si nous ne sommes pas dans la même équipe. On se parle beaucoup pendant les courses, on se conseille. Un frère, c’est plus fort qu’un maillot.
Maxime Le Montagner : Courir avec son frère, ce n’est que du bonheur, et c’est assez pratique parfois ! Mais d’un autre côté, ça peut aussi être compliqué… Puisque l’on n’est pas dans la même équipe, des fois je suis obligé de rouler contre lui alors que je n’en ai pas envie…

Quel est votre meilleur souvenir de course l’un avec l’autre ?
Maxime Le Montagner : Mon meilleur souvenir avec lui, c’est pour ma première course amateur. J’étais en Juniors, et mon frère m’a aidé tout au long de la course. Il a ainsi contribué à ma première victoire. C’était vraiment magique.
Benjamin Le Montagner : Un de mes meilleurs souvenirs sur le vélo avec mon frère… C’était cette année, à la Ronde Mayennaise. On a couru une bonne partie de la course ensemble, jusqu’à ce que je craque, j’étais moins en forme que lui. Mais c’était beau. Avant l’arrivée, il était vraiment serein. A tous les tours il me cherchait du regard, et je voyais, je savais, qu’il était le plus fort ce jour-là et qu’il gagnerait, ce qu’il n’a pas manqué de faire. C’est une course dont je me souviendrai longtemps. C’était tout simplement beau.

Propos recueillis par Mathilde L’Azou.