Guillaume, tu as réalisé une bonne mise en route, 4ème des Boucles Catalanes, 8ème du Circuit Méditerranéen. Avais-tu tout spécialement préparé ce début de saison ?
Pas plus que cela dans la mesure où mes objectifs sont plus lointains dans la saison, à partir du mois d’avril en ce qui me concerne, avec le Circuit des Ardennes et Liège-Bastogne-Liège Espoirs. Je n’avais pas forcément en tête d’être en super forme dès le début de saison. Malgré tout, c’est toujours bien d’être dans l’allure pour la confiance et pour enclencher une dynamique. Je me suis préparé sérieusement cet hiver, j’ai roulé un peu plus que l’an dernier, je me suis notamment installé un mois en Espagne pour profiter de meilleures conditions. Tout cela explique mon bon premier week-end.

A l’aube d’une saison, il est difficile de se situer par rapport aux autres. Quel a été ton ressenti aux Courses au Soleil ?
C’est effectivement toujours l’interrogation, même si les stages ont permis de se faire une idée. Au CC Etupes, nous étions tous bien dans l’allure, c’est un point positif, mais j’ignorais comment nous allions être par rapport au reste du peloton. Le week-end dernier, j’ai pris la bonne échappée deux fois, ça m’a conforté dans mon sentiment. C’est surtout une dynamique qui, j’espère, est enclenchée.

Tu as eu l’opportunité de te préparer durant un mois en Espagne. En quoi a consisté ton approche de la saison ?
Je suis arrivé en Espagne le 17 janvier pour un premier stage d’une semaine avec le CC Etupes à Lloret de Mar, en Catalogne. De là, je suis resté trois semaines de plus en Espagne avec Kevin Goulot et Mathieu Fernandes, jusqu’aux premières Courses au Soleil où j’ai fait ma rentrée le week-end dernier. Nous sommes allés rouler en fin de matinée, et j’ai consacré les après-midis aux cours. Je n’ai pas roulé plus que si j’étais resté chez moi en Normandie, j’ai suivi les plans de mon entraîneur, mais nous avons profité d’excellentes conditions climatiques avec 15° en moyenne et jusqu’à 22° jeudi ! Ce week-end, nous prenons la direction du Var, où nous allons réaliser un nouveau stage en vue du Grand Prix Souvenir Jean Masse dans huit jours, entrecoupé de quelques courses, le Grand Prix de Carcès et une manche des Boucles du Haut Var.

Après deux années chez Sojasun Espoir-ACNC, tu as choisi de rejoindre le CC Etupes. Qu’est-ce qui a motivé cette mutation ?
Cela faisait deux ans que je courais chez Sojasun Espoir, j’avais envie de découvrir un nouvel environnement. L’arrêt de l’équipe pro, dans laquelle j’ai été stagiaire l’été dernier sans avoir couru, a précipité ma décision. J’ai quitté la fac de Rennes avec une Licence de Philosophie pour poursuivre un Master par correspondance. N’ayant plus d’attaches en Bretagne, je me suis rapproché du CC Etupes, qui entretient des rapports privilégiés avec la FDJ.fr et qui jouit d’une belle réputation. Dans mon ambition de passer pro, toutes ces raisons m’ont incité à aller à Etupes. J’y découvre une très bonne ambiance, sérieuse et conviviale, j’en suis très content.

Tu disais poursuivre tes études par correspondance…
C’est surtout une facilité pour moi en termes d’organisation. L’an dernier, avec des courses un peu partout, j’ai manqué pas mal de cours au second semestre. J’arrivais à les rattraper mais il fallait toujours s’arranger avec d’autres étudiants. C’était fatigant. Désormais j’ai tous les cours sur Internet, je peux étudier sans souci où que j’aille.

Tu nourris l’ambition de passer pro. Comment qualifies-tu ce stage chez Sojasun, durant lequel tu n’as finalement pas été invité à courir ?
Ça reste une grosse déception. C’était un peu la Bérézina en fin de saison dernière pour l’équipe pro, à la recherche désespérée d’un nouveau sponsor. Dans ce climat, les coureurs pros ont souhaité courir un maximum pour attirer l’attention sur eux et se faire recruter par d’autres équipes. Du coup il n’y avait plus tellement de places pour les stagiaires, ajouté au fait que j’étais souvent en équipe de France à partir du mois d’août.

Quels paliers souhaiterais-tu franchir cette saison ?
Le gros palier, en fin d’année, serait de passer professionnel. C’est mon souhait et ça passera par une bonne saison. Je ne suis pas quelqu’un qui gagne beaucoup car il me manque des qualités de sprinteur, mais j’espère tout de même remporter quelques courses, des belles surtout. Je vais bénéficier d’un programme relevé avec des Classes 2, c’est sur ces courses qu’il faudra briller pour se faire repérer. J’espère aussi réaliser une saison pleine avec l’équipe de France. J’ai eu quelques sélections depuis que je suis Espoir mais je n’ai jamais eu tellement l’occasion de briller sous les couleurs de l’équipe de France. J’espère que cette année sera la bonne.

Tu déplores des lacunes dans le sprint, quel est le terrain sur lequel tu t’exprimes le mieux ?
J’ai de bonnes facultés de récupération, ce qui me permet d’être bien sur les courses par étapes. J’aime bien les épreuves assez dures. Cette saison je me suis mis dans la tête des courses comme le Circuit des Ardennes, Liège-Bastogne-Liège Espoirs, le Rhône Alpes Isère Tour, le Tour de Franche-Comté, ou des courses de grimpeurs comme le Tour d’Alsace, sur lequel j’ai de bons résultats depuis deux ans. J’ai aussi en ligne de mire le Tour de l’Avenir et pourquoi pas le Championnat du Monde. Je compte en outre travailler le chrono dans le courant de l’année afin de limiter la casse dans les contre-la-montre sur les courses par étapes.

Tu es d’ores et déjà convié au stage de l’équipe de France à La Londe-les-Maures du 23 au 28 février, comment ton programme va-t-il être défini avec le groupe ?
Nous sommes quinze coureurs sélectionnés pour ce stage mais plusieurs types de courses s’offriront à nous cette saison. L’enchaînement en avril du Tour des Flandres Espoirs, de la Côte Picarde et du ZLM Tour s’adresse par exemple prioritairement aux rouleurs. Je n’y postule pas spécialement. Pour moi ce sera plutôt le Rhône Alpes Isère Tour. Les années précédentes, l’équipe était divisée en deux groupes, celui des rouleurs-sprinteurs et celui des grimpeurs. Les sélections dépendront de nos caractéristiques respectives et de nos résultats sur les premières courses de la saison, en mars-avril.

Propos recueillis le 14 février 2014.