Pascal, le Team U Nantes-Atlantique sort d’une année plutôt compliquée. Que s’est-il passé ?
Ça a été en effet une année difficile, mais nous y étions un petit peu préparés avec cinq garçons de 19 ans dans notre effectif. En théorie, nous étions quatorze dans le groupe au début de la saison, mais un garçon comme Ryan Gibbons n’est finalement jamais venu, ce qui nous a réduits à treize dès le départ. De là se sont ajoutés une fracture de la clavicule de Willie Smit au Tour de Bretagne fin avril et le retrait d’Alexis Bourmaud et Baptiste Plessis, qui ont arrêté le vélo. Nous nous sommes rapidement retrouvés à dix coureurs, avec nos cinq garçons de 19 ans et un David Cherbonnet en méforme une partie de l’année. Nous avons tâché de tenir les engagements que nous avions pris auprès des organisateurs, ce qui n’a pas toujours été simple, mais nous sommes parvenus au bout du compte à faire une saison.
En dépit de ces circonstances, quels sont les motifs de satisfaction ?
Nous avons fait un beau mois de mai avec la victoire d’étape de Kévin Francillette au Tour du Loiret. Nous n’avons pas beaucoup de victoires au final mais nous avons réalisé par moments de belles courses collectives. Notre groupe d’Espoirs 1 a bien progressé tout au long de l’année, ce qui nous a permis au final de nous maintenir en DN1. Sans être relégables, la menace planait sur les dernières manches de la Coupe de France. Mais les gars ont réalisé une vraie belle finale au Grand Prix de Blangy-sur-Bresle qui nous a permis de voir que chacun avait progressé. Malgré la difficulté d’être à neuf une partie de la saison, ils n’étaient pas crâmés. Et nous terminons pour point d’orgue sur la 2ème place de Jules Roueil à Paris-Tours Espoirs.
De quoi repartir sur de bonnes bases la saison prochaine ?
En fait, il n’y a pas de côté négatif à cette saison 2016. Certes, les résultats ont été un peu décevants et les victoires se sont faites rares quand, comme les autres, on aime gagner. Quand la gagne ne revient pas assez souvent, c’est toujours difficile car on veut avant tout apprendre aux garçons à gagner. Mais la progression des jeunes comme Kévin Perret, qui a fait une très belle saison, est un gage de satisfaction. Ces garçons ont beaucoup couru pour le collectif, ce qui a tronqué leurs résultats individuels, mais on a observé en eux de grosses qualités. Et un coureur comme Kévin Perret devrait déjà être beaucoup plus à l’aise en 2017.
Est-ce à dire que cette situation de sous-effectif a joué un rôle formateur auprès des plus jeunes ?
Quand on fait un programme, comme nous sommes actuellement en train de faire celui de 2017, nous le réalisons en fonction de notre effectif. Or quand il est diminué fortement par les blessures et les arrêts, on se retrouve en difficulté. Si nous avions eu nos quatorze coureurs avec trois garçons plus huppés, cela nous aurait permis de protéger un peu plus les jeunes à certains moments de la saison pour qu’ils aient un peu plus de temps de récupération ou qu’ils puissent courir des courses moins difficiles et faire des résultats personnels. Ça a été vache pour nos coureurs, mais personne n’a rechigné et je les en remercie. Chacun a fait le boulot et tous ont très bien terminé l’année. Oui, je pense que ça a été formateur.
Après l’important remaniement de l’hiver dernier, le groupe a-t-il en outre peiné à prendre ses marques ?
Nous avions fait un gros recrutement mais beaucoup venaient déjà du club et se connaissaient déjà bien. Dès lors nous avons eu une super ambiance de groupe. En revanche, nous avons longtemps eu du mal à rassembler nos forces en même temps. Quand nous avons réussi à le faire, ça a commencé à bien marcher. On l’a vu en Coupe de France ou encore sur Paris-Tours. Collectivement, ce groupe a bien fonctionné.
La saison prochaine, le Team U Nantes-Atlantique va repartir avec seize coureurs, dont huit nouveaux. Dans quel but a été réalisé le recrutement ?
Avant tout dans l’idée de renouer avec le succès. Il nous faut redorer notre blason et redevenir un club attractif en vue des futures années. Nous comptons huit recrues dont un seul Espoir 1 cette fois, issu du club, Louis Roquain.
Parmi les noms qui se dégagent de l’effectif 2017, Benoît Sinner fera son retour chez les amateurs après deux saisons pros à l’Armée de Terre. Quel sera son rôle ?
J’ai toujours vu Benoît partager avec les jeunes, quand ils veulent apprendre et qu’ils sont à l’écoute. C’est un coureur qui partage beaucoup et qui aime ça. Après, il faut que les plus jeunes soient demandeurs. Benoît, c’est aussi quelqu’un qui est capable de se mettre au service d’une équipe et d’aller faire de temps en temps des résultats individuels, fort de sa belle pointe de vitesse. Ce sera un plus.
L’autre renfort de poids, c’est celui du champion de France Valentin Madouas, qui a jeté son dévolu sur le Team U Nantes-Atlantique pour accomplir sa dernière saison chez les amateurs avant de rejoindre la FDJ en 2018. En quoi votre projet l’a-t-il séduit ?
Notre programme de courses est équivalent à celui des autres équipes mais nous avons souhaité prendre en considération son bien-être et sa dernière année d’études. Nous lui avons amené des choses et je pense que notre projet l’a vraiment intéressé. Mais ce qui est valable pour Valentin est valable pour les autres, notamment Clément Mary qui n’a pas encore signé de contrat pro mais sera un atout important lui aussi.
A la vue de l’effectif nantais en 2017, tout porte à être optimiste ?
Nous attendons beaucoup de ce groupe en effet. Notre nouveau président veut redonner le goût du succès au club et c’est bien parti. Les objectifs ne sont pas encore définis. Bien sûr, en tant que club DN1, la Coupe de France sera notre fil rouge. Pour l’heure nous planchons sur notre calendrier avec le désir d’élargir un peu notre programme avec peut-être des courses comme Paris-Roubaix Espoirs et le Tour de Normandie, et un retour sur des épreuves que nous n’avons pas pu honorer de notre présence cette année, comme la Ronde de l’Isard.
Le décalage de la Coupe de France va-t-il impacter la préparation hivernale du club ?
Pas nécessairement. Nous allons même avancer notre stage d’hiver en janvier pour réaliser un stage basé sur le foncier. Il reste important de bien se préparer l’hiver, du moment qu’on ait observé une vraie coupure de régénération de trois à quatre semaines après la saison. Les compétitions du début de saison se respectent, et si on peut aller gagner rapidement on le fera. Même si la Coupe de France ne débutera que début avril, il sera important de mettre de la confiance dans le groupe rapidement. Pour redorer le blason.
L’effectif 2017 du Team U Nantes-Atlantique :
• Enzo Boisset (Guidon Chalettois)
• Valentin Bricaud
• Axel Carnier
• Alexandre Delahaye
• Léo Drouard (Laval Cyclisme)
• Corentin Dubois (UC Bricquebec)
• Kévin Francillette
• Stephen Guével (Côtes d’Armor-Marie Morin)
• Freddie Guilloux (UC Cholet 49)
• Adrien Leboucher
• Valentin Madouas (Brest IC 2000)
• Clément Mary (Sojasun Espoir-ACNC)
• Kévin Perret
• Louis Roquain (Team Junior Nantes-Atlantique)
• Jules Roueil
• Benoît Sinner (Armée de Terre)