La saison de Samuel Plouhinec sous les nouvelles couleurs de Véranda Rideau 72 aura tourné court peu avant la présentation officielle de son équipe en janvier. La faute à un chauffard, celui qui avait dominé les deux saisons amateurs précédentes s’est retrouvé à l’hôpital, la rotule fracturée en trois points. Ancien coureur professionnel, le Sarthois a alors entamé une longue convalescence qui devrait l’empêcher de retrouver les pelotons avant la saison prochaine. Il n’aura pu profiter de son maillot bleu-blanc-rouge de champion de France qu’au cours de la deuxième partie de la saison 2009. Samedi, Samuel Plouhinec sera au Championnat de France de Chantonnay, mais pas sur le vélo. Il viendra y soutenir les siens avec l’espoir de voir un de ses coéquipiers lui succéder au palmarès des championnats et revêtir le maillot tricolore.

Samuel, où en es-tu dans ta reprise du vélo après ton opération en début d’année ?

Depuis mon opération, j’ai repris le vélo sur home-trainer fin mars pour arriver progressivement à un retour sur la route début mai. Cette reprise fut difficile, essentiellement en raison de douleurs tendineuses occasionnées par des frottements plaques/tendons de chaque côté de mon genou. Fin mai, j’ai décidé de me faire retirer tout le matériel, je me suis fait réopérer le 7 juin dernier. Depuis, j’observe une période de repos qui doit durer un mois.

Quand envisages-tu de raccrocher un dossard ?
Après l’accident, je m’étais mis en tête d’être compétitif pour le Championnat de France ! Suite à mes premières sorties sur la route, j’ai vite compris que ce serait mission impossible. Ma décision de me faire réopérer va probablement m’éloigner des pelotons toute la saison. Il y a de fortes chances que l’on ne me revoie pas avant 2011, même si je ne désespère pas de recourir d’ici là.

As-tu pensé stopper ta carrière après cet accident ?
Non, cette hypothèse ne m’a jamais traversé l’esprit.

Comment occupes-tu tes journées ?
J’ai des séances quotidiennes de rééducation dans un centre de réadaptation fonctionnelle : kiné, natation, massage, musculation, etc… Je m’occupe également de certains points dans mon équipe et je passe plus de temps avec ma famille.

Quels sont tes rapports avec ton équipe cette année ?
J’essaie d’apporter mon expérience à cette équipe, que ce soit sur le vélo ou en dehors. Les personnes qui l’encadrent sont des gens passionnés et ambitieux mais avant tout des amis. Nous avons commencé une aventure ensemble et souhaitons grandir ensemble. Voilà la raison pour laquelle je m’investis sportivement et humainement. Nous avons la chance d’avoir le soutien d’un nouveau sponsor, Véranda Rideau, avec lequel nous avons plusieurs points communs : l’ambition, la passion, la rigueur et la convivialité. J’espère réaliser de belles choses avec eux.

Samedi, ton titre de champion de France sera remis en jeu sans que tu puisses le défendre. Es-tu frustré ?
Frustré, oui, énormément ! Le Championnat de France est mon unique objectif de l’année. Un chauffard m’a privé de pouvoir défendre mon titre, je n’ai pas de mot pour exprimer ce que je ressens !

Penses-tu que Chantonnay est un circuit qui aurait pu également te réussir comme celui de Saint-Brieuc ?
Le parcours de Chantonnay m’aurait convenu également, certes moins sélectif que celui de Saint-Brieuc mais qui reste néanmoins dur et usant.

Que t’inspire le circuit ?
Une course tactique, il faudra compter ses efforts pour que les coureurs qui ne sont pas rapides au sprint puissent espérer faire la différence dans le final, et ne pas louper les bons coups pour ceux qui ont une bonne pointe de vitesse. Au contraire de Saint-Brieuc, c’est un circuit qui ne permet pas de très grands renversements de situation. La course d’équipe va jouer un rôle primordial, il faudra être très réactif et concentré du début à la fin.

Qui vois-tu t’imposer samedi à Chantonnay ?
La course me semble beaucoup plus ouverte que l’an dernier avec plus de prétendants à la victoire. De nombreux noms ressortent, je pense à Carl Naibo, Tony Hurel, Julien Belgy, Yohan Cauquil, Frédéric Finot, Yoann Bagot, Mickaël Szkolnik, Guillaume Malle… Qui va gagner, difficile à dire, peut-être le plus rapide de ces coureurs ?

Quel sera ton meilleur souvenir tricolore malgré le court laps de temps avec le maillot sur le dos ?
Toutes les courses auxquelles j’ai participé après mon titre. J’ai gagné quatorze courses avec ce maillot sur le dos, c’est une vraie fierté.

Propos recueillis le 24 juin 2010.