Olivier, comment es-tu arrivé au vélo ?
Olivier : Je viens d’une famille de cycliste, mes deux  frères (ndlr : Laurent, coureur Elite au B.I.C 2000, et Sylvain, licencié au V.S Plabennec ) pratiquent  le vélo tout comme mon père et ma mère aime ce sport depuis qu’elle est jeune. J’ai donc naturellement arrêté le football  pour le vélo !

Cela n’a pas été trop dur de choisir entre le football et le cyclisme ?

Olivier : Non, c’est sûr que par moments  le football  me manque mais comme j’ai eu des résultats dans le cyclisme assez vite, je n’ai pas eu le temps de regretter !

Tu es le troisième breton champion du monde après Johan Le Bon et Arnaud Gérard,  pensais-tu à cela avant le départ de la course ?
Olivier : Je prenais le départ pour gagner comme pour chaque course à laquelle je participe , mais sur un championnat du monde je n’aurais pas été vraiment déçu de faire 10ème ou 15ème.
Laurent : Honnêtement, je n’y croyais pas. Je savais qu’il allait faire une bonne place, mais de là à gagner !

Justement, quelle était la tactique de course, qui était le leader de l’équipe ?
Olivier : Pierre-Yves Chatelon  ( ndlr : sélectionneur national des juniors ) avait  convenu une tactique avant le départ que tous les coureurs ont suivi à la lettre et c’est d’ailleurs grâce à eux que j’ai gagné. Emilien Viennet et moi même avons été protégés jusqu’aux quarante derniers kilomètres. J’étais donc encore assez frais pour  attaquer dans le final.

Que s’est-il passé dans le dernier kilomètre, ta chaîne a sauté du plateau, c’est ça ?

Olivier : J’ai voulu passer le grand plateau mais, mon dérailleur étant  mal réglé, la chaine est alors tombée. Heureusement, j’ai rapidement pu la remettre et je n’ai pas perdu trop de temps!

Comment avez vous fêté vos deux titres, Pauline Ferrand-Prévot et toi ?
Olivier : Pour fêter cela, nous sommes allés manger une pizza dans un restaurant  à Offida où  nous avons trinqué à la réussite des deux équipes.

Comment vois-tu ton avenir entre les études et le cyclisme ?
Olivier : Je passe un Bac S  l’année prochaine, c’est un très gros objectif  pour moi. Je vais donc devoir m’organiser pour  pouvoir concilier vélo et révisions !

Tu as tout ou presque tout gagné cette année, qu’espères-tu réaliser l’année prochaine ?

Olivier : La saison prochaine sera sûrement  plus compliquée  avec un tel maillot sur le dos. Il sera difficile pour moi  de tirer mon épingle du jeu ! Je pense que l’année prochaine,  je viserai  les courses sélectives, où le parcours est difficile. Pour l’instant, je n’en ai pas encore parlé avec mon entraîneur, car il y a pour l’instant une fin de saison bien garnie  à terminer !
Laurent : Dire qu’il va porter pendant un an le maillot arc-en-ciel…

Quel est ton meilleur souvenir cette année ? Ta plus grande émotion ?

Olivier : Sans aucune hésitation, c’est le championnat du monde ! Pour moi, les 100 derniers mètres avant l’arrivée furent un  moment magique, une poignée de secondes inoubliables, extraordinaires !
Laurent : Pour moi, le succès d’ Olivier est ma plus grande émotion de l’année. J’ai appris la merveilleuse nouvelle  à l’arrivée de la Ronde finistérienne à Locquénolé, j’avais terminé deuxième mais tous les journalistes sont venus vers moi pour m’apprendre que mon frère avait gagné ! J’ai pleuré à l’annonce de la nouvelle, ainsi qu’ à son arrivée à l’aéroport . Tous les coureurs rêvent d’être champion du monde, c’est tombé sur mon frère.

Pour finir, est-ce que tu as un rêve pour le futur ? Passer professionnel, remporter des courses prestigieuses ?
Olivier : Mon rêve est de faire une belle carrière dans le cyclisme, comme tous les  jeunes coureurs aujourd’hui et évidemment de participer au Tour de France, mais ça reste un rêve !
Laurent : Il faut qu’il continue à prendre du plaisir, à garder la tête sur les épaules. De toute façon, il gagnera des courses,  je veillerai sur lui .

Propos recueillis par Mathilde L’Azou