On attendait un final au sprint massif, c’est exactement ce qui s’est déroulé sur l’île artificielle de The Pearl. Une échappée, composée de neuf unités, anime en partie la journée. Parmi eux, le Néerlandais Enkhoom, le rouleur irlandais O’Loughlin, ou encore le Portugais Nuno Bico, Uwizey, Rajabikaboodch, Gomez, Muller, Gebrezgabihier… Le champion des Etats-Unis…élite, Greg Daniel, futur professionnel au sein de Trek-Segafredo, est également de la partie.

Les Français eux, ne bougent pas, et restent au chaud dans le peloton. Le groupe de tête prend difficilement plus de deux minutes (son avance maximale sera de trois minutes, mais elle ne durera pas), la faute à ce circuit sans aucune difficulté, mais en proie au vent. Le peloton, bien mené par l’équipe norvégienne, veille au grain et contrôle l’allure. Ce n’est que dans la dernière heure de course que le rythme s’emballe enfin. Les échappés voient leur avance fondre de plus en plus, toujours pourchassés par les Norvégiens, qui travaillent décidément bien pour leur leader Halvorsen. Les équipes allemandes, françaises et italiennes viennent les aider en tête de peloton.

C’est dans le dernier tour, à dix kilomètres de l’arrivée, que les hommes de tête se fond engloutir par un peloton désormais lancé à toute vitesse. Ça y est, c’est l’emballage final. Celui qu’on attendait depuis le départ, et qui (n’en déplaisent aux échappés qui ont passé la journée devant) donne enfin du spectacle à cette journée sans grand suspens, dans les gratte-ciels de Doha. Les Français, Rémi Cavagna, Jérémy Lecroq et Corentin Ermenault se portent alors en tête de peloton, et tentent une bordure à quatre kilomètres de l’arrivée. Leur coup de poker ne porte pas ses fruits, mais on ne pourra pas reprocher à cette jeune équipe de France d’avoir au moins tenté. Si ce pari ne s’avère pas fructueux, il a au moins le mérite de causer un léger écrémage, et de mettre en file le peloton. Pas de quoi néanmoins distancer les Allemands et Norvégiens, toujours très organisés.

La flamme rouge, l’heure de la dernière explication. Corentin Ermenault réalise un travail énorme en remontant Hugo Hofstetter, la meilleure chance tricolore dans la dernière ligne droite. Mais le Picard chute à quelques hectomètres de la ligne, laissant ainsi le professionnel de Cofidis faire son sprint seul. Mais Hofstetter est trop loin pour pouvoir jouer la gagne. Il termine à la 19e place.

C’est devant que se joue le maillot arc-en-ciel. L’Allemand Pascal Ackermann semble bien parti pour empocher le jackpot, mais il se fait rattraper peu à peu par le Norvégien Kristoffer Halvorsen. A vingt ans, le jeune coureur remporte la plus belle course de sa carrière, et succède au Français Kévin Ledanois au palmarès du championnat du monde espoirs.

Kristoffer Halvorsen est loin d’être un inconnu. Le coureur de Joker a réalisé une sacrée saison, pour ce qui est seulement sa deuxième année chez les espoirs. Il a en effet remporté une étape sur le Tour de l’Avenir, mais surtout le Grand Prix d’Isbergues, au nez et à la barbe des coureurs professionnels qui étaient présents, comme Baptiste Planckaert ou Romain Feillu. C’est dire le niveau de ce jeune, qui risque fort de faire parler de lui ces prochaines années…