Jérôme, quel bilan tirez-vous de la saison du CC Etupes ?
C’est une nouvelle fois un bon bilan. Dans un premier temps au niveau du résultat de la Coupe de France DN1, où nous finissons deuxième. On ne s’attendait pas vraiment à cette place en début de saison, mais il y a une petite déception car nous perdons la première place sur la manche finale. Nous avons aussi comme grande satisfaction d’avoir remporté le contre-la-montre par équipes de la Coupe de France, qui se disputait en Vendée sur 55 kilomètres. Cela reste l’épreuve de référence au niveau collectif et physique et ça c’était une autre grande performance de la saison.

Que vous a-t-il manqué sur cette dernière manche ?
Je ne pense pas que c’était un problème d’enjeu ou de pression. Nous n’étions pas au niveau, avec une équipe qui n’était pas au top physiquement et cela a suffit. Vendée U était bien meilleur et nos coureurs n’avaient pas les capacités physiques pour chambouler tout cela.

Quelles ont été les bonnes surprises au sein de votre effectif cette saison ?
Il y a eu Alexys Brunel, qui a remporté un titre de champion de France Espoirs et a été présent toute l’année et qui a confirmé tout ce que l’on savait de lui depuis Juniors. Il a très bien passé la transition Juniors-Elites et nous savons que c’est un coureur qui est largement au niveau. Je pense qu’il rejoindra une équipe professionnelle dans les prochaines saisons. Il va encore progresser au niveau physique. Cette année il a gagné deux courses sur route en ligne, je pense qu’il peut maintenant gagner des courses importantes. Il faut désormais qu’il apprenne encore à courir pour gagner. Pierre Idjouadiène est aussi une grande satisfaction. Il a remporté sept courses, dont les Jeux de la Francophonie. Et il y a aussi Romain Seigle, qui a fait une saison complète et qui va rejoindre les rangs de la FDJ en 2018. C’est le septième coureur qui part de chez nous pour les rejoindre depuis 2009, donc c’est très satisfaisant.

Comment avez-vous trouvé le niveau sur les manches de Coupe de France DN1 cette saison ?
J’ai trouvé que les manches de Coupe de France étaient beaucoup plus intéressantes cette année, et je ne dis pas cela parce que nous avons fait deuxième. Cela peut s’expliquer de plusieurs façons. Le niveau de nombreuses équipes s’est resserré, il n’y en avait pas vraiment une qui dominait. Je pense aussi que le fait de passer de 7 à 6 coureurs à donner beaucoup plus d’ouvertures, beaucoup plus d’échappées, beaucoup plus de mouvements. Cela a dû également jouer. C’était plus compliqué de contrôler, il y a eu moins d’arrivée au sprint. C’était une année animée. Il y a aussi les parcours, comme sur le Tour du Pays Roannais, une échappée est partie à 70 kilomètres de l’arrivée et elle est allée au bout, alors qu’on ne voyait pas ce genre de scénario avant.

Vous parlez des parcours proposés. Selon vous, comment devraient-ils évoluer ?
Chacun fait son parcours comme il peut et avec les moyens qu’il a. Nous avons organisé une manche cette année, le Prix PMA, où le circuit n’était pas forcément difficile mais il y a quand même eu de la sélection. Nous avions été plutôt surpris, le peloton a été éliminé de moitié et il y a eu beaucoup de mouvements. C’est aussi une question de choix des épreuves. L’année prochaine, nous retomberons sur une grande majorité de parcours roulants.

Quel est le bilan de cette organisation du Prix PMA, une première pour vous en Coupe de France ?
C’est un bon bilan. Il y aura une nouvelle édition en 2018. De plus, c’était la seule fois, dans tout l’est de la France, qu’il y a eu le meilleur niveau Amateurs français réuni donc c’est aussi valorisant pour les sponsors de l’épreuve.

Comment les manches de Coupe de France pourraient être plus mises en avant, au niveau médiatique ?
Même si les meilleurs amateurs français sont réunis, c’est vrai que les médias ne sont pas beaucoup mobilisés, il faut être réaliste. Il y a des journalistes locaux, la télévision locale et c’est tout. La Coupe de France demande beaucoup d’investissement pour les équipes, financiers et humains, heureusement le challenge sportif est très intéressant. Mais la récompense offerte par la fédération est très minime. Hormis leur sponsor qui fournit deux cadres et une paire de roues, cela s’arrête là. Et la fédération doit aussi s’investir dans les droits de formation. Nous avons un président qui est bien au courant de la chose, qui est maintenant à l’UCI, Michel Callot est aussi bien au courant, donc là si rien n’est fait c’est qu’on nous prend pour des idiots.

Qu’attendez-vous précisément de la FFC ?
Qu’il y ait quelque chose au niveau fédéral et UCI. Maintenant, c’est forcément remonté à tous les étages. Avant, nous pouvions pensé que l’UCI n’était pas trop au courant, mais plus aujourd’hui. Il y a une demande qui est faite par tous les clubs français et il faut qu’il y ait les moyens de mettre en place. Le président Lappartient a décidé d’augmenter le salaire des coureurs, c’est très bien, donc il peut faire aussi quelque chose en ce sens pour les clubs.

Comment se dessine votre effectif pour la saison prochaine ?
Notre objectif sera une nouvelle fois, pour les saisons à venir, de former des coureurs pour qu’ils rejoignent ensuite les rangs professionnels et qu’ils essaient de vivre de leur passion et de leur sport. Nous allons continuer à recruter jeune, voire très jeune. Ce sera encore dans la formation et dans les jeunes coureurs. Contrairement à beaucoup de clubs, nous n’avons pas de section Juniors donc nous essayons de recruter localement, mais nous aurons aussi un ou deux Juniors étrangers cette année.

Est-ce que le CC Etupes a déjà envisagé de professionnaliser un peu plus sa structure et de franchir un échelon supplémentaire ?
Non, c’est très compliqué de réunir de l’argent même au niveau Continental. Apparemment Roubaix n’était pas sûr de pouvoir continuer. Il faut des budgets déjà conséquents et c’est difficile d’attirer des sponsors au niveau médiatique. Si tu ne fais pas le Tour de France, c’est très compliqué. Nous aimerions bien, mais pour l’instant il n’y a aucun projet qui va se mettre en place pour cela.

Propos recueillis par Adrien Godard