On dit souvent que la valeur n’attend pas le nombre d’années. La portée de cette citation de Corneille s’est vérifiée aujourd’hui. Ordinairement couru sous la pluie, le Prix Gilbert Bousquet s’est déroulé sous un grand et beau soleil, sans vent. Des conditions idéales pour un peloton de 123 coureurs, parmi lesquels se trouvaient de nombreux favoris. Mais ce sont deux noms qui ressortent le plus souvent au petit jeu des pronostics : Samuel Plouhinec et Warren Barguil. Leur point commun ? Ils ont tous deux été champions de France, la même année (amateur pour l’un, Junior pour l’autre). Si le premier a souvent été malchanceux au cours de sa carrière et revient d’une blessure, (une côte fracturée aux Plages Vendéennes), le second est en pleine forme et enchaîne les performances à seulement 20 ans (4ème à la Melrandaise, 5ème de la Route Bretonne, 7ème de Manche-Atlantique). Mais, après 155 kilomètres, le résultat ne sera pas forcément celui qu’on attendait…

Et c’est un peloton tendu qui part de Landivisiau, sur un rythme rapide (47 km/h de moyenne lors de la première heure de course !). Des échappées se font et se défont, l’écart ne dépasse jamais les 40 secondes. Ainsi, entre Sizun et Saint-Cadou, une quinzaine de coureurs se détache, dont Barguil et Plouhinec. Mais le BIC 2000, à domicile, ne comprend alors qu’un seul coureur dans l’échappée (Clément Mahé) et l’équipe se met à rouler encore plus rapidement. Les efforts de la formation brestoise sont récompensés vers Saint-Thégonnec, où le groupe de tête éclate littéralement. Les attaques fusent alors de tous les côtés. L’échappée perd des hommes, en retrouve de nouveaux. Vincent Ragot (AC Lanester 56) et Fabien Sidaner (BIC 2000) réussissent à intégrer le groupe de tête. Ce seront les seuls capables de rejoindre Plouhinec, Barguil et les autres.

La cloche sonne, les coureurs sont dans le dernier tour. L’arrivée est là, à 5 petits kilomètres, mais toujours pas d’attaques dans le groupe de tête. Le peloton est définitivement battu. A l’avant, on retrouve encore et toujours Plouhinec, Barguil, Renault, mais aussi Foucher et cinq autres coureurs. Cette édition du Bousquet se jouera donc au sprint dans la montée finale, entre hommes. Aux 300 mètres, Warren Barguil lance le sprint, mais une erreur de braquet sans doute lui coûtera la victoire. Maxime Renault, le sociétaire de la formation Sojasun Espoir, très discret jusqu’alors, le remonte, le double et lève les bras au ciel devant Warren Barguil. Le podium est complété par Julien Foucher. Le jeune homme, âgé de 20 ans seulement succède donc à Gaël Malacarne au palmarès. L’ancien champion de France Juniors, Barguil, n’a pas gagné. Mais, à force de tourner autour du pot, le jeune homme de 20 ans finira bien lui aussi par l’emporter…

A Maxime Renault, vainqueur du jour d’ajouter : « j’avais de bonnes jambes aujourd’hui, comme d’habitude. Dans le dernier tour, c’est vrai que j’ai pensé à la gagne, comme tout le monde ! Je craignais pour le sprint Julien Foucher, car il est extrêmement rapide. Je pense avoir mené correctement mon sprint : c’est Barguil qui l’a lancé, je l’ai suivi et j’ai continué, continué, jusqu’à ce que je lève les bras. Je savais que tout était possible sur cette course. Au dernier tour, personne n’a vraiment attaqué mais le rythme restait très élevé. Maintenant, il va falloir se reconcentrer en vue de la Coupe de France. » – Mathilde L’Azou

Classement :

1. Maxime Renault (Sojasun Espoir-ACNC)
2. Warren Barguil (AC Lanester 56)
3. Sébastien Foucher (Guidon Chalettois)
4. Samuel Plouhinec (Véranda Rideau Sarthe)
5. Mathieu Desniou (CC Nogent-sur-Oise)
6. Ludovic Poilvet (AC Lanester 56)
7. Emmanuel Kéo (Sojasun Espoir-ACNC)
8. Fabien Sidaner (Brest IC 2000)
9. Yoann David (Côtes d’Armor Cyclisme)
10. Christ Jory (VL Technics Abutiek)