Quand avez-vous commencé le cyclisme ? Avez-vous fait directement de la route, du VTT, BMX ?

J’ai grandi en pratiquant la danse classique et la gymnastique. J’ai appris à faire du vélo quand j’étais toute petite, mais je n’avais jamais eu mon propre vélo avant mes 19 ans ! J’ai fait du triathlon également, à un très bon niveau… mais j’étais aussi une bonne athlète à l’université, et j’ai d’ailleurs participé aux championnats du monde de cross universitaire en 2014. J’ai toujours souhaité être une sportive de haut-niveau. A la fin de mes études supérieurs, je voulais choisir un sport qui me permettrait de faire carrière, et de participer aux Jeux Olympiques. J’ai choisi le vélo.

Quelles sont les principaux faits marquants de votre carrière ? Aviez-vous un coureur pour modèle ?

Un club local, le Phoenix Vélo, m’a toujours encouragée à faire du vélo. Ils m’ont raconté l’histoire d’un athlète du coin, Svein Tuft, et ses fantastiques aventures de coureur du World Tour. En plus ici il est réputé pour être une très bonne personne. Je voulais être comme lui. Une autre personne m’a beaucoup aidée : c’est Alison Testroete, une autre Canadienne venue courir et vivre en Italie, m’a supportée et coachée pendant ma première année en tant que cycliste professionnelle.

Sur le Tour de l’Ardèche, vous faisiez partie d’une équipe mixte. Qu’est ce qui rendait cette équipe si forte ?

Ça peut être compliqué effectivement de faire partie d’une équipe mixte, parce que les filles ne se connaissent pas toutes. Mais sont réunies pour le même objectif, comme pour une vraie équipe qui court ensemble toute l’année. René Groot a fait un travail extra, en trouvant des athlètes qui sont avant tout de bonnes personnes, et qui étaient motivées par le même but. Les coéquipières qui travaillent pour les leaders, et sacrifient leurs chances personnelles au profit de l’équipe, ce sont elles qui nous rendent fortes. Paz Bash, notre coéquipière israëlienne, a roulé toute la semaine pour l’équipe, elle m’a vraiment impressionnée.

Vous êtes une bonne sprinteuse. Le travaillez-vous à l’entraînement, ou est-ce que vous essayez d’améliorer d’autres aspects ?

Je ne fais pas d’entraînement spécifique pour le sprint. Je m’entraîne dur pour être la plus forte à l’arrivée, après une longue journée passée sur le vélo.

 Quel bilan pouvez-vous faire de cette saison ?

C’est une bonne saison. Le but était de faire partie de l’équipe olympique du Canada, mais ça ne s’est finalement pas fait. Mon équipe, qui est la Twenty 16 Ride Biker, participera aux championnats du monde de contre-la-montre par équipes, en octobre.

Est-il plus simple de devenir une cycliste professionnelle en Amérique, ou en Europe ?

Il y a plus de courses en Europe, et c’est plus simple de voyager de course en course, avec plus d’opportunités pour courir les épreuves de World Tour. Les courses en Amérique du Nord sont également d’un très bon niveau, mais c’est plus fatiguant de voyager entre les épreuves. Mais il commence à y avoir un réel engouement là bas pour le cyclisme féminin, et c’est très excitant.

Quelles sont vos ambitions pour l’année prochaine, avec quelle équipe ?

Mes objectifs pour l’an prochain sont de courir en World Tour, et tester encore mes jambes face aux meilleures européennes. J’ai encore beaucoup à apprendre, mais je veux avoir un calendrier de courses rempli. Le nom de ma prochaine équipe pour la saison 2017 est encore à confirmer..

Etes vous une cycliste à temps plein, où étudiez vous encore ?

J’ai un diplôme de kiné depuis 2015. Et je travaille dans le commerce en ligne pendant la saison. Sinon, je conduis un tracteur et travaille avec mon père dans notre ferme familiale, à Alberta au Canada.