J'ai fait la reconnaissance de la Mountagnole vendredi. Voilà ce que j'en retiens : ce qui m'a marqué en premier lieu c'est...la descente de Lacrouzette. très étroite, énormément de couches épaisses de gravillons comme si la route venait d'être goudronnée. Il faut être extrêmement prudent pour aborder les virages car beaucoup de gravillons "surprennent" dans les zones de freinage et de prise de courbes. Le vélo flotte avec le sentiment de jouer avec la chance. C'est sûr, il y aura des accidents que l'on soit prudent ou pas. Je suis étonné qu'une cyclosportive de cette renommée emprunte un tel passage. Mais peut être suis je naîf... A part ça, outre que le départ sera forcément très rapide jusqu'à Foix, j'ai noté que la côte pourtant très courte à Amplaing va casser les pattes et que pour ma part, cela m'a semé le doute sur ma forme du jour . Bon il ne faut pas se démoraliser à ce moment là. Ensuite la portion Foix-Cols de Péguerre-Marrous-Sommet du Portel est très très longue, près de 30 km d’ascension je crois, et devient lancinante, mine de rien quand on pense qu' il reste le plus dur et que l'on est même pas à la moitié du parcours...Cà donne à réfléchir sur le rythme à s'imposer. Vient ensuite la descente de Lacrouzette, qui, étant donné sa dangerosité ne permet pas de récupérer, bien au contraire, on arrive à Biert secoué mentalement et physiquement et là ....direct l’ascension du Saraillé...du 8%? adaptation compliquée et douloureuse. Très beau coin cependant surtout en haut, magnifique décor de paysage champêtre et vue panoramique sur les Pyrénées. Reste alors la descente et de longs plats à gérer jusqu'au pied du col d'Agnès. Et là, dès le début, les plus gros pourcentages sur de très longues portions droites au décor uniforme,chute de vitesse, pas de changement de paysage au détour d'un lacet. Là c'est une autre histoire qui commence dont on se demande quelle sera la fin. Enfin, au bout de 4-5km un 1er lacet, de vrais virages, les 1eres cimes apparaissent donnant l'impression que l'on a avancé, cela redonne du courage même si la pente est toujours aussi sévère et intraitable. Enfin descente courte et très rapide sur l'étang de l'Hers pour remonter séverement- 8 %- les 1ers kilomètres vers le Port de l'Hers, pourcentage qui décroit vite au point que je me sens des ailes jusqu'au sommet. Et là, alors que j'ai eu jusqu'à présent un temps magnifiquement chaud +30°, des gros nuages noirs et coup de tonnerre surgissent pour entamer la descente sur Auzat : même pas un km descendu que les grosses gouttes tombent, l'orage se déchaine : grêle...grêlons ....torrent d'eau sur la route avec les branches, coulée de boue. Je me réfugie comme je peux sous les arbres et j'attends trempé, gelé, 20 bonnes minutes,la pluie prend le relais des grêlons ( vocabulaire de cycliste....) et je décide de repartir à travers un rideau de pluie, je suis le courant d'eau comme je peux sur les freins, enfin , ce qu'il en reste.... Arrivé à Auzat avec un ciel dégagé, de la chaleur lourde, quel bonheur. Mais il me faut encore rentrer jusqu'à Tarascon. Euphorique à l'idée d'entamer cette longue portion descendante à grande vitesse sous la chaleur et de me sécher par la même occasion, je file à plus de 50 km/h- c'est mon contre la montre de la journée- car le ciel est carrément noir au fur et à mesure que je me rapproche de Tarascon. Mais bonheur de courte durée, au bout de 7 km je suis vaincu par l'orage qui éclate et des seaux de grêle se déversent sur la route au moment où je rentre dans un village sorti de nulle part. Je file vélo à la main contre une maison fuyant les grêlons qui me martèlent et blanchissent la route. Une mémé (que je remercie encore) me voyant grelotant et transit de froid me fait rentrer dans son garage : anorak, couverture....rien n'est de trop pour remonter de quelque degré ma température. 40 mn après, il ne grêle plus, la route n'est plus blanche, je reprends la route inondée sous une pluie battante et je dois maintenant affronter en plus... le passage des voitures et camions sur ces 7 km hyper fréquentée. La totale, trempage, aspersion, détrempage, tsunami d'eau au passage des camions et autres voitures...c'est tellement extrême que j'en rigole à ce moment là. Arrivé à la voiture, 130 km effectué, 5h30 de vélo plus 1h d’arrêt contraint. Reconnaissance très enrichissante ( je ne connaissais pas du les lieux), journée mémorable : j'ai hâte de recommencer le 27 juin pour revivre une vraie journée mémorable dans d'autres conditions avec les enseignements tirés de cette "expérience".